Critique de Black-ish, nouvelle comédie de ABC avec Anthony Anderson et Laurence Fishburne.
Créée par Kenya Barris (The Game, Are We There Yet), Black-ish est la nouvelle série de ABC qui complète la line-up comédies familiales de la chaîne composée de Modern Family, The Golbergs et The Middle. La série suit Andre “Dre” Johnson (Anthony Anderson), un publicitaire a qui tout réussi, en passe d’être promu dans son agence. Mais voilà, son patron fait de lui le chef de la branche urbaine de la société. Ceci ne lui plaît pas vraiment pensant que c’est juste parce qu’il est noir. Ce qu’il veut, c’est casser les barrières. Par dessus le marché, son fils aîné, qui porte le même prénom que lui, se fait appelé Andy, veut une bar mitzvah et joue au hockey sur gazon ce qui pour Dre, est un sport de blanc. Les plus jeunes ne voient même pas la couleur de peau, ce qui est rafraîchissant mais Dre veut que sa famille soit noire, pas presque noir d’où le titre, Black-ish. Son épouse métisse est beaucoup plus ouverte et ne voit pas vraiment le problème de son mari. Elle est comme un pont entre les deux cultures. Pour finir, le grand-père, assez traditionnel regarde son fils tenter de tenir sa famille.
On ne peut pas ne pas penser au Cosby Show qui fut LA série noire à la fin des années 80. Une série qui suivait aussi une famille noire de classe moyenne, qui a réussi. Les Johnson sont les Huxtable des temps modernes mais qui parfois, oublient qu’ils sont noirs. Dre va tenter de le leur rappeler.
La Private Joke évitée
La crainte que l’on peut avoir une série pareille, c’est une trop grande segmentation. Le fait qu’elle soit trop “private joke” et que d’autres communautés se sentent exclues des blagues. C’est le sentiment que pouvait donner la bande-annonce. Au final, ce n’est pas trop le cas même si certains points peuvent porter à confusion. Bien sûr, beaucoup de noirs pourront se reconnaître dans certains personnages mais certains blancs pourront aussi réaliser que parfois, ils disent des bêtises, stigmatisent beaucoup les noirs et ont des préjugés sans s’en apercevoir. Black-ish, comme beaucoup de séries va exacerber des stéréotypes pour dénoncer certaines choses absurdes mais aussi pour montrer que parfois, les noirs se servent eux-mêmes de leur couleur pour avancer certaines choses.
On espère cependant que Black-ish sera plus qu’une série communautaire et qu’on aura à faire à de vrais personnages et non des stéréotypes. Le pilote a aussi un gros défaut : la narration d’Anthony Anderson qui à la fin, pourrait lasser. La balance sera donc à faire dans les prochains épisodes.
Des personnages à creuser
Laurence Fishburne (qui n’a que 9 ans de plus qu’Anderson) est parfait dans le rôle du grand-père un peu bougon. A chaque fois qu’il ouvre la bouche c’est pour faire une remarque cynique mais drôle. On est content de le voir dans un autre registre que le drame. Black-ish est une cour de récréation pour lui et ça fait du bien. En général, l’épisode est plutôt drôle mais pas hilarant. Les personnages sont encore un peu en surface pour qu’on les apprécient instantanément. Mais si on pense à Modern Family, si le pilote était très drôle, il aura fallu quelques épisodes pour vraiment connaître ces personnages. Espérons donc que ce sera le cas pour Black-ish. Et la série ne peut pas faire pire que Brothers, l’une des dernières comédies avec un cast principal noir sur un Network. Malgré un excellent casting (CCH Ponder et Carl Whethers entre autres) Brothers a énormément déçu de par son écriture pauvre et c’est blague pas drôle.
Pour le moment, Black-ish met son rythme et ses personnages en place. Il y a encore du travail mais le potentiel est là malgré un titre pas terrible du tout. Cette histoire de mauvais titres est de plus en plus fréquente chez ABC. Cougar Town, Trophy Wife ou encore la nouveauté Fresh off The Boat sont des exemples.
Bade-annonce
Crédits Images ©ABC
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