Critique d’une bien mauvaise première partie de saison 8 pour Castle.
Castle a changé de showrunner pour cette saison 8, et à en juger par la première moitié de saison, cela a été pour le pire. Alexi Hawley et Terence Paul Winter ont voulu secouer les choses, changer la donne, mais ils n’ont réussi qu’à répéter la série, frustrer et mettre en colère leurs fans et dénaturer leurs personnages et les relations qu’ils entretiennent.
Bad Romance
L’idée cette saison était de séparer Castle et Beckett pour, selon les scénaristes, retrouver la jeu du chat et de la souris, les scènes de flirts incertaines adorées lors des premières saisons. C’était sensé être drôle et fun. Le résultat est loin d’être amusant. Chaque scène de ce type possède une tristesse et de l’amertume. Hawley et Winter ont oublié que les téléspectateurs ont un peu de mémoire et qu’un couple séparé et en souffrance fait peine à voir quand il vit des moments inachevés.
De plus, cette saison n’est qu’une simple répétition des premières saisons, sans même le moindre effort d’originalité. Les situations sont souvent les mêmes. Le déjà-vu est incessant. Ils ont même fait revenir Adam Baldwin dans un épisode. Ainsi ce qui aurait pu être une nouvelle version sur le même thème ne devient qu’une répétition lassante.
Réconciliation bâclée
Les fans et le public ne s’y sont pas trompés. Les audiences sont en chute libre cette saison. Il est donc évident que les scénaristes ont tenté de rectifier cela dans ce final de mi-saison où Castle et Beckett se retrouvent et se réconcilient. Mais c’est si mal écrit, mal joué et si rapide que ce n’est absolument pas satisfaisant.
Malgré une unique scène où il n’est vraiment pas content, Castle passe ici encore une fois pour un homme faible qui accepte tout et n’importe quoi de son épouse, tandis que cette dernière semble bien égoïste et parait ne se préoccuper que trop peu des sentiments de son mari et du mal qu’elle a pu lui faire. Et ce, malgré quelques scènes maladroites où elle tente de montrer le contraire. C’est exactement l’opposé de ce qu’on connait des personnages et ce qui a été construit durant sept ans. De plus, ce n’est pas crédible, tous les problèmes de couple sont balayés sous le tapis, comme si de rien n’était.
Pire encore, tout au long de la saison, les scénaristes ont tout fait pour que Beckett ne passe pas pour la méchante. Et c’est donc à Castle que revient le devoir de sauver leur mariage, lui qui reçoit les conseils et surtout avertissement de tous de ne pas faire d’erreurs. Beckett est en revanche présentée comme la pauvre victime, dépassée par les évènements, alors qu’elle est l’instigatrice de la rupture. L’effet obtenu est le contraire de l’effet désiré. Non seulement, les téléspectateurs continuent d’être en désaccord avec Beckett et sa décision, mais en plus ils sont agacés par tous les autres personnages.
Entreprise de destruction
Si Hawley et Winter n’avait gâché que l’histoire d’amour, Castle pourrait encore être un bon divertissement. Malheureusement, ils n’ont jamais réussi à trouver une enquête à la fois drôle et passionante cette saison, ou un peu bizarre. Des enquêtes qui étaient la marque de fabrique de la série. Même le fil rouge n’a pas de sens, car, comme lors de lasaison dernière, il n’est pas assez suivi.
Les personnages secondaires sont aussi mal gérés. Martha et Lanie sont sous-utilisées, l’amitié entre Esposito et Ryan est remise en question, les nouveaux personnages prometteurs en début de saison sont à peine plus présents que des figurants réguliers. Seul Alexis évolue, mais à une telle vitesse que ce n’est pas très crédible. Même les acteurs n’y croient plus et jouent leurs répliques sans saveur. L’humour de la série est aussi devenu bien bas, les scénaristes arrivant jusqu’à des blagues faciles avec des pets, des trous de balles et des boites de strip-tease.
Rien ne va plus dans Castle. Il est temps d’y mettre fin. Et au vu des audiences, il est bien possible qu’on assiste à la dernière saison. Le Cerveau lui est déjà en deuil. La série qu’il connaissait a depuis longtemps, bel et bien disparue.
Crédits Images : ©ABC
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