GLOW : Femmes des années 80, femmes jusqu’au bout des seins

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Hier, Netflix a dévoilé sa nouvelle série dédiée aux femmes des années 80 sous le signe du catch et de l’humour. Critique d’une série féministe comme les aime le Cerveau.

Les années 80 ont le vent en poupes entre remakes, réadaptations et autres retours en force de franchises des années 80. Comme une volonté de renouer avec un âge où tout était à faire en télévision, les séries inspirées des années 80 fleurissent sur la plateforme Netflix. La dernière en date : Glow.

Catch is the new black

Glow-critique-image-5Après Orange is the New black et Weeds, Jenji Kohan a vu sa dernière production lancée ce vendredi à l’internationale sur la plate-forme de streaming Netflix. Une série assurément drôle et rétro, qui met la femme en valeur comme il se doit et sous toutes ces coutures. De quoi faire plaisir aux amoureux d’œuvres féministes et authentiques.

Le pitch de Glow est très simple. La série s’inspire d’une véritable émission des années 80 : Glorious Ladies of Wrestling ou GLOW, comme le veut l’acronyme de la série qui a été imaginée par celle derrière Nurse Jackie : Liz Flahive. Au casting, l’ingénue Alison Brie, habituée au rôle de douce secrétaire dans Mad Men et rescapée de Community.

On la retrouve ici dans le rôle d’une actrice en mal de travail à Los Angeles, sans le sous, féministe et adepte du grand théâtre du nom de Ruth. Cette dernière va rejoindre les débuts de cette troupe de catcheuses atypiques pour la télévision, offrant un spectacle couillu de femme combattantes pour la première fois à la TV. Entre ces personnages complètement excentriques, fous, drôles, touchants mais surtout variées, Ruth va chercher sa place et se découvrir. Et même si son personnage tape sur le système de beaucoup, cette dernière incarne une femme à la fois fragile, forte et chiante, mais aussi dangereuse et parfois même odieuse, notamment avec sa meilleure amie, elle aussi actrice.

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Authentique

A l’image de Stranger Things, ce qui frappe lorsque l’on regarde Glow est l’authenticité de l’image, la musique électronique à coup de synthé ou de pop-rock 80s  bien choisie, et l’ambiance réaliste de cette série marquée dans une tranche historique bien particulière. Point de clichés sur les années 80, Glow est une série qui retranscrit à merveille une époque, entre sexe débridé, drogue, faste hollywoodien, essor industriel et les débuts de l’électronique, mais aussi ses ceintures à grosses boucles, vêtements large et flashy, coiffures permanentées et maquillage à outrance. Tout y est pour retrouver des sensations oubliées quand on a vécu cette tranche du 20ème siècle, sans virer dans l’excès. De quoi faire plaisir au Cerveau.

Glow-critique-image-2Pas de doute, ceux qui ont connu ou grandi dans les années 80 vont retrouver des souvenirs oubliés d’une époque chérie, comme s’ils avaient face à eux une œuvre tournée à l’époque, ou voyagé dans le temps. Premier point fort pour une série au pitch assez étrange, puisque le catch est un sport-divertissement plus américain que français.

Femmes… je vous aime !

Le second point fort de Glow sont ses personnages et son écriture recherchée tout en comédie. A l’image de Weeds, Nurse Jackie, ou Orange is The New Black, Glow est une série qui célèbre la femme sous toutes ses coutures, notamment celles qui osent et qui n’ont pas peur de transgresser les usages de leur époque.

Dès la première séquence, alors que Ruth est en plein audition pour un rôle qui n’est pas censé être féminin, le ton est donné : Glow est une série féministe, qui cherche à célébrer des femmes post-révolution féministe qui cherchent l’indépendance, la réussite au travail et sociétale tout en féminité et humour dans une décennie folle encore un peu dure avec les femmes épanouies et indépendantes, entre modernité technologie et outrance. Une recette qui ne manquera pas de plaire à ceux qui affectionnent les séries de Kohan, puisque Glow s’inscrit comme une digne héritière de ces dernières, véritable ode à la Femme avec un grand F, comme une déclaration d’Amour à un genre entier.

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A voir absolument

Glow est aussi une série qui critique avec goût le tout Hollywood d’une époque. La Californie superficielle et la machinerie d’une industrie en plein essor. Elle retranscrit assez bien la banalisation des drogues et soirée, mais aussi le mode de vie hollywoodien, entre la jeune californienne fille à papa qui se cherche tout en restant pourrie gâtée, ou le riche héritier d’une fortune industrielle, qui souhaite se lancer dans la production, avec le personnage de Sebastian.

Glow-critique-image-6Il n’a pas fallu 4 épisodes pour que le Cerveau soit complètement conquis par Glow, avec ses personnages et son ton assurément féministe et féminin. C’est drôle, intelligent punchy, mais aussi authentique et terriblement humain.

Servi par une réalisation léchée – inspirée sans aucun doute par certains films du cinéma indépendant – avec des décors dans le détail et une productions sans faille, Glow est une série à voir assurément. Le format de 30 minutes par épisode colle parfaitement au ton et à la thématique de Glow, en espérant que la qualité reste équilibrée jusqu’à l’épisode final.

Crédit photos : © Netflix/Erica Parise

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