Retour sur la dernière saison de la brillante série Mr Robot qui a offert son lot de rebondissements et de moments WTF. SPOILERS.
Après 4 saisons, la série Mr. Robot vient de tirer sa révérence sur la chaîne américaine USA. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que cette série nous aura fait faire des tours de montagnes russes à Coney Island. Elle aura clairement offert son lot rebondissements mais elle se termine de manière parfaite, même si elle retourne le cerveau. Attention, la suite contient des spoilers.
Clairement, Sam Esmail a pensé à chaque détail de sa série. Il est certain que depuis le début, il savait où il allait, il savait que le Elliot auquel nous avions affaire n’était pas le vrai Elliot, ce n’était qu’une partie de lui, une autre personnalité qui a pris le contrôle de son esprit. De manière brillante, Esmail nous dévoile la vérité sur la personne que nous suivions depuis le départ. Les téléspectateurs ont été servi par un final en deux parties qui fait enfin la lumière sur le personnage central, un personnage qui a toujours été un narrateur peu fiable.
Démêler le vrai du faux
Via Darlene, Esmail nous dit bien que tout ce qui s’est passé durant les quatre saisons, le piratage de E Corp, le passage d’Elliot en prison, le cyber bombing ou voler aux riches pour donner aux pauvres, tout ça est vrai. Et si ce n’est pas dit, Tyrell et Angela sont clairement morts. Darlene avait aussi réalisé que la personnalité de son frère était différente, elle avait compris qu’il n’était pas tout le temps lui-même mais qu’elle avait l’impression d’avoir quelqu’un avec elle, même si le vrai Eliot lui manquait.
Un tel final donne envie de revoir la série en entier pour réaliser que les pièces étaient là depuis le départ, pour comprendre à qui nous avions affaire à chaque fois et comprendre chaque couche qui sont posées au fur et à mesure que la série avance. Il y a une scène dans l’épisode 4 de la saison 1 avec Angela qui est exactement la même que dans le finale. Tout était déjà là sous nos yeux.
Gérer son traumatisme
Elliot a créé plusieurs personnalités basées sur lui-même et sa famille : Le Protecteur (son père), le Cerveau (l’Elliot qu’on connait), la Persécutrice (sa mère) et le jeune Elliott. En fin de compte, Mr. Robot n’est pas une série sur le hacking, c‘est une série sur la maladie mentale mais surtout sur le traumatisme subi et la guérison. C’est une série sur un jeune homme qui se bat avec ses démons, qui s’est créé des personnalités pour survivre à ses blessures les plus profondes. Elliot a souffert toute son enfance et la chute du balcon a déclenché son trouble de la personnalité. C’est sa façon de gérer son traumatisme.
La série se termine avec le véritable Elliot vivant, qui se réveille face à sa soeur et qui peut enfin commencer un processus de guérison. Ce qui est aussi très intéressant c’est qu’on ne voit pas le visage du véritable Elliot, il n’est pas montré quand il se réveille à la fin. Est-ce qu’il ressemble à autre chose que celui que nous avons suivi durant tout ce temps ? C’est bien possible puisque quand Dom vérifie sa pièce d’identité, elle dit qu’il ne ressemble pas à Elliot Alderson. Même Elliot dit en voix off “Ce type n’est clairement pas moi. Et je ne suis clairement pas lui.” En fin de compte, le véritable Elliot, c’est nous, c’est le public, c’est la personne à qui la voix off s’adressait tout du long.
Un bijou plein d’intelligence
Mr. Robot est une série brillante, elle se classe clairement parmi les meilleures de cette décennie qui touhe à sa fin. Sam Esmail est un génie. Il a créé un bijou porté par un casting de choix à commencer par Rami Malek qui a offert une performance hors paire. Mais il n’est pas le seul : de Christian Slater à BD Wong en passant par Carly Chaikin, Portia Doubleday, Martin Walstrom ou encore Grace Gummer pour ne citer qu’eux, chacun a apporté sa pierre et renforcé une série qui était déjà très solide. La réalisation a aussi toujours été impeccable. Esmail se donne du mal et ça se voit.
Évidemment, il y aura eu des moments de flottement, des passages compliqués, des choix pas toujours compréhensibles mais Sam Esmail n’a jamais lâcher la barre. Il a créé un univers absolument remarquable, une série qui n’est pas toujours facile à suivre et qui requiert une attention particulière mais qui est époustouflante. Cette saison 4 a enchaîné des épisodes plus forts les un que les autres. On pense notamment à l’excellent épisode où personne ne dit un mot, ou encore celui filmé en huit clos, comme une pièce de théâtre ou des révélations sont faites sur le passé d’Elliot et explique pas mal de choses profondes sur lui.
Une fin maîtrisée
La dernière saison a commencé de manière explosive avec la mort brutale d’Angela et elle se termine de façon poétique, forte, bizarre mais surtout sublime et maîtrisée. Le protagoniste que nous avons suivi durant 4 saisons était un homme blessé, un homme motivé par la rage mais aussi prêt à tout pour protéger ceux qu’il aime. En fin de compte, il a réussi à sauver le monde et il laisse enfin la place à celui qu’il protégeait : le véritable Elliot.
Dans ce dernier épisode, Elliot nous dit au revoir, il nous dit – à nous public et au véritable Elliot – de lâcher prise, parce qu’au final, le contrôle qu’on pense avoir n’est qu’une illusion. Au revoir, mon ami.
Crédit ©USA
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