Critique de Scorpion qui propose un pilote moyen mais bourré de potentiel.
CBS lançait lundi soir sa nouvelle série Scorpion, créée par Nick Santora. Inspiré de faits réels, elle suit Walter O’Brien (Elyes Gabel), et son équipe de petits génies, incapables de fonctionner correctement en société qui interviennent sur les gros problèmes liés aux technologies. Des problèmes qui pourraient devenir catastrophiques sans leur intervention, comme le prouve le pilote, réalisé par Justin Lin, aka Monsieur Fast and Furious.
Dans ce premier épisode, O’Brien et son équipe sont recrutés par le Homeland Security pour les aider à corriger un bug dans un logiciel aérien. Sans leur aide, c’est une soixantaine d’avions qui tombent du ciel et des milliers de morts en conséquences. Le chef du Homeland Security, joué par l’excellent Robert Patrick, n’est nul autre que l’agent Gallo, qui avait arrêté et fait travailler Walter quand il était ado. Les deux hommes ne se sont pas quittés en bons termes, même s’ils arrivent à laisser leur animosité de côté le temps de sauver des gens. Si cette dynamique est un peu passé sous silence durant le pilote, il y a le potentiel ici du développement d’une relation intéressante entre les deux hommes. Patrick arrive à faire passer par son jeu une certaine humanité à son personnage qui n’est donc plus que le grand méchant Agent qui est prêt à tuer 100 personnes pour en sauver 100 000.
De bons personnages
Même s’ils sont encore mal dégrossis, Scorpion possède une galerie de personnages secondaires intéressante, surtout dans l’équipe de Walter. Certes, ils sont encore un poil trop caricaturaux dans le pilote, mais il existe ici un potentiel pour qu’ils s’affinent et deviennent un point d’intérêt de la série. On devine qu’ils peuvent s’améliorer grandement, sans avoir à dénaturer ce qui est présenté ici. Ces personnages sont l’une des forces de ce pilote. Du moins, si on oublie le jeune Ralph. Si on comprend qu’il est un parralèlle à Walter qui se retrouve dans ce petit garçon, et lui permet de se rapprocher de la serveuse Paige (qui deviendra sa partenaire pour lui permettre d’interagir avec la société et certainement son interêt amoureux), il est difficile de voir ce que le jeune garçon apportera par la suite.
L’autre bon point du pilote est une très bonne mise en place des problèmatiques et intrigues à venir. Les théories contre la pratique et de l’intelligence pure contre la réalité. De plus les diverses relations entre les personnages, qu’elles soient amicales, professionnelles, tumultueuses ou amoureuses commencent déjà à se dessiner avec la complication dû à des personnages à l’intellect très haut mais aux capacités émotionnelles très basses.
Perte de cohérences
Enfin, la réalisation de Justin Lin apporte un rythme effréné à ce premier épisode. Il est presque certain que les autres épisodes ne sauront pas tenir ce rythme, mais cela peut être un mal pour un bien. Car à jouer gros sur l’action, on perd en cohérence et crédibilité. Certaines explications ne sont pas données ou semblent être juste des mots qui font intelligents mis à côté les uns des autres mais qui n’ont aucun sens.
De plus, l’esbrouffe ne paye qu’un temps dans ce pilote de Scorpion. Si le téléspectateur rentre très vite dans l’épisode, il décrochera vers la fin tant cela devient ridicule. La scène où les ordinateurs d’un avion et dans une voiture sont connectés par câble, alors que l’avion vole en rase-motte et la voiture est lancée à plus de 200 km est bien trop grosse pour passer.
Le pilote de Scorpion offre une heure très divertissante pour le moment. Cela ne sera pas la série de l’année, si on doit en juger que par le pilote. Mais elle a beaucoup de potentiel pour s’améliorer. Et même si la qualité reste la même, le divertissement sera au rendez-vous.
Crédits Image : ©CBS
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