Critique de Orange Is The New Black, nouvelle série de Kenji Kohan, la créatrice de Weeds, dans le milieu carcéral féminin. C’est la nouvelle série originale de Netflix après House of Cards, Hemlock Grove ou encore la production de nouveaux épisodes de Arrested Development.
Après 8 saisons sur Showtime avec Weeds, Jenji Kohan nous sert ici une nouvelle série centrée sur un personnage féminin. La comparaison avec Weeds est plus ou moins inévitable. On a ici une femme qui va être entraînée dans un univers à mille lieux du sien. Nancy Botwin était une mère de famille devenue trafiquante de cannabis. Dans Orange Is The New Black, basée sur le livre et la vie de Piper Kerman, on suit Piper Chapman (Taylor Shilling) une femme à qui tout sourit. Elle vit la vie parfaite avec son fiancé Larry (Jason Biggs) jusqu’au jour où son passé va la rattraper. Elle va devoir purger une peine de 15 mois de prison pour avoir transporté une mallette d’argent provenant de vente de drogue. Elle est dénoncée et pense que c’est Alex (Laura Prepon), son ex petite-amie. Et pour couronner le tout, Alex est incarcérée dans la même prison qu’elle. Weeds, nous montrait le crime, Orange Is The New Black nous montre la peine de prison, ce qu’on a vu que brièvement dans Weeds. Il y a une certaine continuité entre les deux.
Avec Orange Is The New Black, on reconnait la patte Jenji Kohan. Son habilité à insérer de la comédie dans des moments de tragédie est toujours là. Cette série met en scène avec équilibre le tragique qu’est la vie en prison et l’espoir ainsi que la seconde chance que les détenues espèrent avoir. Certains trouveront peut être que c’est une ballade et que la série ne reflète pas la véritable vie en prison. C’est possible, cependant ces personnages sont extrêmement bien écrits et interprétés avec talent par un ensemble d’actrices qui gagnent à être connues. Jenji Kohan maîtrise sa série et c’est un vrai régal.
Une série de femmes
Chaque personnage a son histoire personnelle. On pense d’abord avoir affaire à des caricatures mais les personnalités sont creusées de plus en plus. Au fur et à mesure que la saison avance, les passés des détenues sont révélés et on en apprend un peu plus sur elles. Le focus n’est pas constamment sur Piper. C’est le personnage principal mais les autres sont aussi mises en avant. On finit par s’attacher à certaines de ces femmes. La découverte de leur vie à l’extérieur renforce le sentiment d’enfermement. La série prend le temps de mettre en lumière des femmes qui sont souvent dans l’ombre, qui n’ont pas forcément la parole ou que l’on voit rarement à la télé. Des portraits de femmes réalistes. Un véritable éventail de personnages féminins de tous âges et origines. Une transsexuelle, des filles riches, pauvres, blanches, noires, latinos, hétéros, lesbiennes, une bouffée d’air frais qui montre que toutes les femmes ne sont pas toutes des Brie Van de Kamp. Cela dit il aurait été intéressant de voir un spin-off de Desperate Housewives avec Brie en prison.
La violence est aussi présente parce que ce n’est pas un séjour en camp de vacances, cependant Orange Is The New Black n’est pas Oz au féminin ou Prison Break. C’est une série sur des femmes en prison. Des femmes de tous horizons qui tentent de survivre dans le milieu carcéral.
Il est impossible de dire si la représentation des prisons de femmes est juste, sauf si on l’a vécu. Les anglais avaient déjà leur série avec Bad Girls et l’Australie a vu récemment Wentworth, une autre série dans une prison de femmes. Chacun y apporte sa vision. Netflix a trouvé avec Orange is the Black, une série avec un énorme potentiel qui a su l’exploiter et qui pourra le faire encore plus car une seconde saison est dores et déjà commandée et ce avant même la mise en ligne des 13 épisodes de la saison 1.
Crédits ©Netflix
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