Réalisation : Zack Snyder
Casting : Henry Cavill, Ben Affleck, Jesse Eisenberg, Amy Adams, Gal Gadot, etc.
Genres : Action, Super-héros
Titre original : BATMAN V SUPERMAN : DAWN OF JUSTICE (Etats-Unis)
Duree : 2H31 mn
Année de production : 2016
Sortie en salles le 23 Mars 2016
Batman v Superman : l’Aube de la Justice est arrivé aujourd’hui en salles françaises. Une sortie sans humour, littérale, pour un blockbuster à la gloire du héros christique qu’est Superman, prémices d’une réunion de super-héros DC, un peu caricatural et surtout raté.
Il était l’un des blockbusters le plus attendu de 2016. Le retour du super-héros de Gotham face à celui de Metropolis, avant la mise en place de la Justice League au grand complet au cinéma. Un blockbuster avec la promesse d’un affrontement de choix entre deux figures puissantes de Warner…
Malheureusement, comme le prédisait le verrouillage autour de la promo du film, sans parler d’un embargo mondial qui n’a été levé qu’hier, jour de l’avant-première à Londres, Batman V Superman : l’Aube de la Justice est un flop. Pire, il est un ratage complet, tant dans son intrigue, sa réalisation surdosée et dopée d’effet spéciaux, ses personnages caricaturaux et risibles, ou son intrigue inspirée des comics, mais loin de ces derniers. Voici l’avis du Cerveau, qui a souffert au visionnage, et pas qu’un peu.
Superman notre Sauveur
Si la figure christique de Superman dans Man of Steel était une des thématiques principales du film, dans Batman V Superman : l’Aube de la Justice, elle est à la base de toute l’intrigue, comme attendu depuis les premières bandes annonces. Sans trop spoiler, tout le film repose sur cette figure de Krypton accueillie comme un sauveur à la fin de Man of Steel. La question posée tout son long : ce héros est-il un Dieu qui peut tout se permettre ou un démon destructeur ?
Tout un discours humaniste, à l’usure, sur la nature de ce super-héros, histoire d’offrir un fond philosophique à un blockbuster et se placer à l’encontre de l’univers de Marvel. Ici, on prend au sérieux l’image christique de Superman et on la met en avant, sans sous-texte, nuance ou même un brin de dérision. Dans un film de deux heures et demi, quand on tourne autour de la même thématique, c’est non seulement indigeste et sans intérêt, surtout qu’elle a déjà été explorée auparavant.
On aurait imaginé que la présence de Batman -que Nolan avait traité comme un anti-héros et humanisé intelligemment- permettrait de donner plus de corps à ces thèmes superficiels et americano-chrétiens. Ce n’est malheureusement pas le cas. Tout le film repose sur le parallèle qui peut être fait entre Jésus et Superman, comme dans Man of Steel, avec très peu de subtilités, et surtout en ne se refusant rien. Tout y est jusqu’à la résurrection. Mais le Cerveau n’en dira pas plus pour épargner ceux qui auront le courage de voir le film en salles.
Batman : l’enfant capricieux
Batman v Superman : l’Aube de la Justice n’aide pas non plus le héros chauve-souris. En lieu et place de le réinventer, Ben Affleck succède donc aux événements des Batman instaurés par Christopher Nolan, énorme succès au Box Office. Malheureusement Ben Affleck n’est pas Christian Bale, et surtout propose un jeu qui se veut sombre et torturé, loin de ses personnages habituels, sans pour autant tenter de s’approprier le Batman comme il aurait aimé le jouer. Sûrement une demande du metteur en scène qui ne permet pas de s’attacher au personnage, puisque Ben Aflleck semble marcher dans le « costume d’un autre ».
Une prestation de héros en demi-teinte et stéréotypée, calquée sur le jeu d’un autre, mais surtout loin de ce qu’on aurait attendu d’un nouvel acteur, qui aurait pu offrir une nouvelle signature à Batman, comme l’ont fait ses prédécesseurs. Ce qui rend le personnage de Batman encore plus grotesque et superficiel, est le thème évoqué plus haut, faisant de cet affrontement non seulement un stéréotype, mais une bataille d’égo (pour ne pas dire une bataille de « qui a la plus grosse », et le Cerveau ne parle pas de voiture).
Acteur bodybuildé, étalage de gadgets, Batmobile et armure revisitée – un peu à la manière de Robocop – et des scènes d’actions sur-vitaminées, Batman est non seulement celui qui va tenir tête au surhomme venu des cieux, mais un petit enfant jaloux d’un autre homme qui lui aussi combat le crime et lui fait de l’ombre. Même si l’enfant capricieux milliardaire met en avant le caractère destructeur de Superman, les motivations de ce dernier sont purement et avant tout personnelles.
Connecteurs logiques et stéréotypes
Les ambitions de ce film de Zack Snyder ont clairement été trop grandes pour lui. Pour imiter leurs confrères de Marvel, Warner et DC ont décidé de faire de leur franchise de super-héros une rencontre épisodique sur le long terme au cinéma. Comme avec les Avengers, la Justice League de DC se compose petit à petit notamment avec Batman v Superman : l’Aube de la Justice, au milieu des combats et autres mises en place de l’intrigue.
Ainsi Wonder Woman fait ses présentations pour la première fois, avec un combat qui nous ferait penser à une certaine Xena la guerrière aux côtés des deux autres hommes. On évoquera aussi ceux qui les rejoindront dans les épisodes qui suivront, comme Aquaman, The Flash etc. Histoire de rajouter encore plus de connecteurs avec l’univers qui est en train d’être mis en place, on fait faire des rêves prémonitoires avec ses comparses à Bruce Wayne, parce que lui aussi le droit d’être un prophète après tout. Comme ça, pas de jaloux.
Des connecteurs logiques en masse qui viennent nourrir un film qui se cherche avec ses personnages et son intrigue stéréotypée, jusqu’à la bataille tant attendue des deux hommes. Même le personnage de Lex Luthor, l’enfant terrible, l’arc-nemesis de Kal-El, est lui aussi dépeint de manière superficielle. Si Superman est un Dieu, alors Luthor est un Diable et semble dans son bon droit de semer le Chaos et l’Apocalypse pour défaire Superman et ouvrir les yeux de ceux qui le vénèrent. On aurait aimé d’autres motivations à Lex que l’envie de détruire Superman parce qu’il vient des Cieux.
Sans profondeur
Si Batman v Superman : l’Aube de la Justice n’était pas aussi riche en informations sur la Justice League et égo-centré sur la nature mystique de ses personnages, et surtout dénué d’humour et de dérision, peut-être que cette réunion de vieux héros de Comics aurait pu fonctionner. Malheureusement les ambitions de Zack Snyder et de Warner ont été trop grandes pour un film qui aurait gagné à s’offrir des intrigues parallèles et d’autres motivations que celles nobles et sacrées de Superman. Un peu plus de profondeur pour moins d’explosions et de scènes de combats dopées à blocs auraient pu offrir une substance considérable à un film, qui sur certaines séquences est plus que risible. C’est bien dommage vu, les grands noms à sa production et le potentiel de DC Comics.
Batman v Superman : l’Aube de la Justice – Bande Annonce
Crédit photo : © Warner Bros
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