The Lottery démarre avec un pilote bourré d’erreurs et un potentiel gâché.
Dans la nouvelle série de Lifetime et créée par Timothy J. Sexton The Lottery, il n’y a plus de bébés. En effet, dans un futur proche, en 2025 exactement, l’Humanité est devenue stérile. Les 6 derniers enfants sont nés en 2019. L’Homme est donc en panique, et tente de trouver une solution à son extinction. Cependant, une scientifique, le Dr. Alison Lennon (Marley Shelton) arrive à créer 100 embryons viables, en utilisant les ovaires et le sperme de donneurs anonymes… Qui ne le resteront pas bien longtemps.
Le concept de la série est particulièrement intéressant. Comment réagirait l’Humanité quand sa survit ne tient plus qu’à un fil ? Comment se comporterait les hommes et les femmes dans une telle configuration ? Est-ce que les droits des femmes seraient à nouveau restreints pour tenter d’en faire, en vain, que des mères nourricières ? De très nombreuses questions intéressantes…qui sont à peine effleurées dans le pilote de The Lottery.
Il n’y qu’une seule scène qui remarque que les crimes fertilités existent. Il s’agit de ceux qui profitent de la détresse des gens pour leur vendre des fausses pillules de fertilités qui ne marcheront jamais. Pour le reste, il n’y a rien. Niveau politique, The Lottery préfère se concentrer sur le pouvoir americano-americain avec un complot encore nébuleux. Un américano-centrisme certes compréhensible mais qui rend The Lottery encore moins crédible. En effet, il est difficile de croire que la communauté internationale ne réagisse pas en apprenant que les 100 dernières chances de bébés seront tous américains.
Ovaire-cone
Ce type d’omission et de facilités scénaristiques plombent ce pilote. Pour créer un conflit, le Dr Lennon est retirée de son projet scientifique. Pourquoi le gouvernement ne l’embauche pas ? Mystère et boule de gomme. De la même manière, puisque Lennon devait voler un des embryons pour faire avancer l’intrigue, ces derniers ne sont pas gardés comme on l’attendrait : c’est à dire avec des gardes humains, des codes et des cameras. Non, la carte d’accès d’un simple scientifique lui ouvre le passage.
Autre défaut de la série, Lennon est hautement antipathique. Il a l’éthique professionnelle et médicale d’une grande companie pharmaceutique et une intelligence qui ne dépasse pas son expertise. Parce que oui, le truc intelligent à faire quand on est poursuivi par quelqu’un est de rentrer chez soi. Et quand on ne veut pas de problème ni ébruiter l’affaire, on dit à la donneuse, sensée être anonyme et clairement en mal d’enfant qu’on a réussi à fertiliser un de ses ovaires.
Et on doit croire que c’est ce personnage qui va, durant 10 épisodes au moins, réussir à combattre et peut-être démanteler une conspiration gouvernementale ?
Adorable Elvis
Pour apporter un peu d’humanité dans The Lottery on suit en parralèle, Kyle (Michael Graziade), père célibataire d’un des six derniers enfants, l’adorable Elvis, petit diabétique de 6 ans. Et c’est peut-être là que la série peut devenir intéressante. C’est ici qu’elle s’intéresse plus aux conséquences sur l’humanité d’une telle crise. En effet, Elvis a d’abord beaucoup (trop) d’attention des femmes de l’école. Très vite, c’est le gouvernement qui s’en mèle. Une simple grippe du gosse, un petit retard pour aller le chercher à l’école, et Kyle est à deux doigts de perdre la garde de son bambin. Les rares parents n’ont donc pas droit à la moindre erreur.
Kyle, bien sûr, ne se laisse pas faire et enlève son propre fils de l’hôpital, avec une facilité déconcertante. Parce, comme pour les embryons, le dernier des humains nés sur cette planète n’est protégé par environ personne. La crédibilité et la logique dans The Lottery n’est pas très recherchée.
Un grand pas pour l’humanité
Et ceci est vrai dans le titre même de la série. Car au lieu de choisir les 100 femmes en meilleure santé les plus à-même de porter une grossesse à son terme, le gouvernement américain choisit de procéder à une lotterie pour trouver les mères porteuses de ces embryons. Toutes peuvent participer, y compris donc celles qui pourraient être à risque. Dans The Lottery c’est justifié comme une décision politique afin de garder les électeurs et donner au peuple américain de l’espoir. Ils espèrent que cela aura le même effet sur le moral américain que la mission Appolo de 1969.
Un argument, il faut l’admettre, intéressant voire convainquant. Sauf que Neil Armstrong n’a pas été tiré au sort parmi les millions d’hommes américains.
Malgré ces défauts, The Lottery pose très bien ses histoires et ses fils rouges, permettant à ceux qui pardonneront ces défauts et incohérences d’être assez intrigués pour un second épisode. Mais passer au-delà de telles inepties semble assez difficile.
Crédits Images : ©Lifetime
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