Réalisation : Bill Condon
Casting : Emma Watson, Dan Stevens, Luke Evans, Kevin Kline, Ian Mc Kellen…
Genres : Fantastique, Comédie Romantique
Durée : 2H10 mn
Distribution : Disney
Année de production : 2016
Film à partir de 10/12 ans
Sortie en salles le 22 Mars 2017
Découvrez la critique du Cerveau pour La Belle et la Bête en adaptation live : une revisite en chair et en os sans véritable réinvention des studios Disney.
Cela fait plus d’un an que Disney a annoncé sa nouvelle adaptation live, qui explose le box-office américain depuis quelques jours et qui sort aujourd’hui au cinéma en France. Après Cendrillon, Maléfique, Le Livre de la Jungle, voici le dernier film d’animation des studios Disney à s’installer sur grand écran avec des acteurs en chair et en os (enfin presque). Et le résultat n’est pas si catastrophique qu’on aurait pu le croire, même si le film ne réinvente rien.
Histoire éternelle inchangée
Si La Belle et la bête de 2017 avec Emma Watson et Kevin Kline ne change rien à ce qu’on connait du classique Disney, tout du moins narrativement, il propose quand même son faible taux de réinvention, que seul les habitués de ce classique des studios de la souris aux grandes oreilles décèleront.
Tout d’abord, saluons Lumière, Madame Samovar ou Big Ben qui sont sans conteste les grandes stars de cette revisite en version live. Les personnages sont toujours aussi drôles et loquaces, pour le plus grand plaisir des petits et des grands. Servi dans des effets spéciaux plus vrais que nature, les habitants animés du château sont sans conteste l’atout conscience, humour et charme de ce film.
Emma chante, Emma lit, Emma invente
Le personnage d’Emma Watson quant à elle, est si ce n’est d’une grande douceur digne de tous les personnages Disney, quand même un poil revisité : si dans le dessin animé La Belle et la Bête, la lecture était déjà décriée mais de manière assez subtile, dans le film la lecture est le porte-étendard d’un féminisme avant l’heure. Le rejet par les villageois de l’intelligence de Belle encore plus marqué. Belle d’ailleurs, n’est pas qu’une femme qui lit, mais aussi une femme qui invente des choses, proactive et assumée. Même si, elle se demande pourquoi le village la rejette.
Certains ne comprendront pas pourquoi Emma Watson a privilégié un projet tel que La Belle et la bête, en défaveur de La La Land, comédie musicale sur grand écran un poil moins simpliste que La Belle et la bête Le Cerveau, lui, imagine qu’une jeune femme de 26 ans qui a vécu le phénomène La Belle et la bête, dans sa jeunesse, féministe de surcroit, ne pouvait qu’accepter de participer à un long-métrage Disney en live, à l’heure où les studios tentent de redéfinir la mythique princesse, en fonction des codes et de la Femme d’aujourd’hui, comme ils l’ont fait depuis Rebelle, en passant par Maléfique, Vaiana, ou la Reine des Neiges.
Manque de profondeur
Malheureusement ces subtilités un poil plus féministes, ainsi que certaines backstories de personnes tombent à plat car elles ne restent qu’effleurées par le scénario. Comme le passé de Gaston, qui ici est un ancien soldat des armés, un poil trop viril et caricatural, qui cherche à se définir depuis qu’il n’est plus sur le champ de guerre.
Ou le passé et la naissance de Belle à Paris, avec le décès de sa mère des suites de la lèpre. Une séquence intéressante qui apporte un élément historique et réel de l’Histoire de France, dans un conteste de conte de fée délirant. Une scène expédiée que trop vite, histoire de laisser place aux chansons culte et autres séquences reproduites plan pour plan.
Trop fidèle
Car oui le problème de La Belle et la bête n’est pas tant son excès de musique ou son manque d’audace, mais bien son respect plan pour plan d’une œuvre que toute une génération de jeunes parents connait depuis leur enfance dans les années 90, en salle pour faire découvrir une version plus moderne de ce film à leur progéniture.
Tout est pareil, les chansons restent inchangées, tout comme la mécanique de l’histoire. Les scénaristes ne se sont accordés que trop peu de libertés vis-à-vis du matériel original. Même la polémique concernant le personnage de Le Fou qu’on croyait différent, gay de surcroit, pour une véritable avancée dans l’imaginaire Disney, tombe à plat, quand on voit que le personnage et ses manières ne sont pas si exagérées que ça. Le Cerveau a même pris cette idée, comme un vieux délire personnel des scénaristes devant le film original, qu’ils ont tenu à suggérer dans La Belle Et La Bête 2017, sans subtilités et intérêt.
Divertissement Made in Disney
En somme, cette revisite du film d’animation Disney n’est ni bonne ni mauvaise. Elle reste divertissante, parfois drôle, parfois attachante, pour un conte qui célèbre l’amour loin des artifices, et le féminisme à petite dose, qui, si les scénaristes avaient eu l’audace de s’éloigner du matériel originel, aurait pu être un succès aussi bon que Maléfique ou Le livre de la jungle, entre émerveillement et émotion.
La Belle et la bête : Bande Annonce
Crédit photo ©Disney
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