Desperate Housewives, c’est fini. Nos copines quadragénaires sexy de la banlieue américaine fictive la plus célèbre du monde tirent leur révérence de la meilleure manière qu’il soit. Le Cerveau aura tenté d’être le plus spoiler-free possible, mais certaines informations ne pouvaient rester secrètes. Lecteur, tu es désormais averti !
Hier soir sur les écrans d’ABC s’est éteinte Desperate Housewives. Les femmes au foyer qui débarquaient dans nos vies de téléspectateurs et série-philes en 2006 tirent leur révérence dans un final pour une série qui aura bouleversé le paysage audiovisuel américain, se sera imposée comme un culte et aura marqué toute une génération. Une série à la fois subversive, féministe, progressiste ou parfois même caricaturale, qui avait réuni en France près de 20 millions de téléspectateurs lors de la diffusion de sa première saison. Desperate Housewives quitte définitivement le petit écran, non sans émotions ni rebondissements. Bien que la saison 8 eut ses hauts et ses bas sur le plan scénaristique, ce final de deux heures clôt 8 ans de déboires, de scandales, de secrets, d’histoires d’amour et d’amitié avec beaucoup de tendresse et du rire, deux ingrédients majeurs et surtout traditionnels pour cette recette signée Marc Cherry.
Secret Story
Souvenez-vous, les ingrédients phares qui ont forgé le succès de Desperate Housewives étaient les mystères et secrets de ces familles en apparence paisibles, vivant calmement dans une banlieue cossue américaine. La thématique principale étant que personne ne connait réellement ses voisins et que tout le monde cache des secrets. Cette saison 8 renouait avec ce qui avait conquis le public, un secret qui cette fois était partagé par Lynette, Bree, Gaby et Susan. Un arcane qui va mettre à rude épreuve leur amitié vieille de 15 ans (voire plus si on calcule correctement avec le laps de 5 ans entre la saison 4 et 5). Un secret qui va remuer Wisteria Lane, générer suspicion et situations dangereuses, tester certains couples comme celui de Ben et Renée ou Tom et Lynette déjà séparés. Un secret qui va ausssi permettre à certains personnages de dévoiler une nouvelle facette de leurs personnalité, comme Susan ou Bree, marquer l’évolution d’autre comme la sulfureuse et égoïste Gaby, désormais responsable, capable de culpabilité et de compassion.
La voix
« Most people just go on, day after day, trying in vain to keep secrets that will never stay hidden./ La plupart des gens vivent jour après jour en essayant de garder des secrets qui ne resteront jamais secret ». Mary Alice donne le ton de l’épisode et surtout rappelle clairement les origines et la toile de fond de la série, une toile de fond baignant dans le mystérieux, les cachotteries, souvent oubliées en cours de route, avec des saisons décevantes ou brouillons. Le mystère comme élément principal de ce final avec même une scène introduisant la seconde partie de l’épisode, qui nous révèle enfin comment Martha Hubert poussa au suicide la femme, et surtout, la voix de la série : Mary-Alice Young. Le mystère et le secret jusqu’à la dernière scène qui apparaît comme un cliffhanger pour une prochaine saison ou un Desperate Housewives 2.0 que l’on ne verra sûrement jamais. Des scènes qui nous rappellent que la vie est toujours un éternel recommencement. La fin de tout les secrets offre ainsi un nouveau départ et une nouvelle vie à ces femmes qui ont partagé tragédies et autres malheurs ensemble présentées dans des scènes de flashforward successives à quelques minutes de la fin de l’épisode en apothéose. Marc Cherry avait promis un retour en masse de tous les seconds rôles majeurs de Desperate Housewives, en commençant par Mary Alice, qui signera 3 apparitions en tout pour cette ultime saison. On retrouvera aussi Katherine, fidèle à elle-même, et tous les autres : Paul, Rex, Martha Hubert, la mère d’Orson, George le pharmacien… et le récent défunt Mike pour une scène de clôture très douce. Autre promesse tenue, le caméo du créateur et showrunner de Desperate Housewives, Marc Cherry lui aussi apparait en tant que déménageur pour l’une de nos héroïnes.
Law and Order
Comme tout le monde le sait Bree est jugée dans ce final pour le meurtre d’Alejandro et lors de l’épisode précédent, cette dernière était en très mauvaise posture. Tiraillée entre les conseils de son avocat, campé merveilleusement par Scott Bakula en amoureux transit, sa promesse et surtout son amitié envers Gaby. Le jugement du personnage le plus iconique de la série apparaît comme un moyen pour les scénaristes de rappeler son essence : personne ne sait ce qui se cache derrières les beaux jardins et les belles maisons d’une banlieue aussi paisible que Wisteria Lane et personne ne connait vraiment ses voisins. Et très vite, la sentence parait irrévocable pour la rousse la plus coincée de l’Amérique, avant d’être sauvée par une voisine en sursis. Une échappatoire assez facile qui fonctionne quand même assez bien et qui surtout rappelle qu’au-delà des secrets, cette banlieue américaine est avant tout une communauté, une congrégation…une famille, comme le veut la bonne vieille tradition américaine et l’ « American Dream ». C’est cela aussi Desperate Housewives : on peut s’attaquer au mythe du rêve américain en le critiquant, mais on ne peut pas le détruire.
Rires et larmes
Bien que cette saison fut un peu en dents de scie, avec des épisodes lents, d’autres forts, d’autres assez clichés et surtout sans surprises, on ne peut s’empêcher de dire qu’elle reste une des meilleures autant sur le plan comique que celui des rebondissements. Certain(e)s se sont plaints de la présence beaucoup trop marquée de Jane (Andrea Parker) menaçant beaucoup trop le couple le plus stable de toute la série que tout le monde aurait aimé voir se rabibocher assez vite (on ne désespère pas, c’est le cas dans ce final). D’autres ont reproché la mort inutile de Mike Delfino, bazardée et surtout pas assez forte en émotion. Ou bien même l’arrivée sans aucune surprise d’Orson dans l’intrigue, qui repart tout aussi tôt et qu’on aurait peut-être aimé voir payer pour ses crimes. Malgré ces défauts, défauts qu’on reprochait déjà à la série ces quelques dernières saisons, cette ultime saison fonctionne surtout grâce à la force de beaucoup de scènes comiques, qui vont permettre de souffler un peu. Des scènes hilarantes, des situations inversées… L’épice traditionnelle au pot au feu Desperate Housewives qui avait beaucoup manqué aux téléspectateurs ces dernières années.
Souffler surtout avant la fin en apothéose très lyrique, sur les notes la chanson Wonderful Wonderful de Johnny Mathis, un choix musical qui offre une émotion à son paroxysme pour une succession de scènes entre bonheur et tristesse, joie et amertume de voir ce monument de la télévision américaine s’éteindre. On dit au revoir à ces femmes, souvent drôles, sexy, fortes, mères, amies, confidentes, épouses, sœurs… à nos copines virtuelles qui vont manquer à la télévision. Non sans un petit pincement au cœur : au revoir Wisteria Lane, un quartier qui aura fait rêvé des millions de téléspectateurs, on lève notre verre de vin et on mange un muffin en l’honneur de Desperate Housewives qui nous aura offert un très beau final avant de fermer son rideau. Cheers Ladies !
Promo Finale Desperate Housewives 8×22 & 8×23
Crédit photos : ©abc
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