Critique du pilote de Salem, la première série originale de la chaîne américaine WGN America.
La nuit dernière, la chaîne américaine WGN, connue avant tout aux USA pour ses rediffusions en syndication, a débuté sa toute première fiction originale : Salem. Comme son nom l’indique, elle traite d’un événement porté de nombreuses fois sur petit et grand écran : les procès des sorcières de Salem.
Casting familier
Si son esthétique est plutôt classique pour une série d’époque, elle apporte un retournement de situation par rapport à ce qu’on a pu voir dans le passé : ici, ce sont les sorcières elles-mêmes qui ont orchestré la chasse aux sorcières pour se débarrasser des Puritains. Le casting est plutôt bien porté avec des visages connus du public : Shane West (Nikita, Urgences), Seth Gabel (Fringe, Arrow), Janet Montgomery (Entourage, Human Target) et Xander Berkeley (Nikita, 24 Heures Chrono) en font notamment partie. La série est une création de Brannon Braga (24, Star Trek: The Next Generation, Voyager, Enterprise) et Adam Simon (The Haunting In Connecticut)
Série plaisante
Comme toute série câblée, Salem n’est pas prude à montrer nudité, sexualité, giclées de sang et torture. Si on a droit à quelques scènes un peu grotesques visuellement quand Mary Sibley fait ingérer et expectorer son mari d’un crapaud, le tout est là pour mettre la série dans le ton, de manière directe, et on sait à quoi s’attendre. Sans trop se prendre au sérieux, cette mise à jour des procès de Salem contient les germes d’une série si ce n’est impressionnante, du moins plaisante à regarder.
Protagonistes intéressants
Les différents personnages sont efficaces et on s’attache facilement à eux, y compris Mary Sibley, qui n’est pas la sorcière méchante et caricaturale. Janet Montgomery arrive à lui donner un côté humain très fort, à faire compatir pour elle, alors que la scène précédente elle faisait souffrir son mari en lui faisant ingérer un crapaud. John Alden, le héros interprété par Shane West, quant à lui, est tout aussi convaincant. Ce qu’il découvre dans la forêt l’intrigue et celui qui était un pur rationaliste, chose rare en son temps, devra lui aussi croire à la sorcellerie. Cotton Mather, quant à lui, est celui qui demandera le plus de travail étant donné qu’on en a pour le moment une vision superficielle.
Le mise en place de l’intrigue à proprement parler est directe, sans ambages. Cette introduction est plutôt efficace à l’image de celles des personnages. Les éléments fantastiques prêtent à sourire, faisant penser à Sleepy Hollow par certains aspects esthétiques, mais c’est justement parce que cette relecture des procès de Salem ne se prend pas trop au sérieux qu’elle se laisse suivre : on est intrigué par cette réinterprétation qui voit les sorcières à l’origine des procès pour se débarrasser des Puritains gênants.
WGN America dispose avec Salem d’une série si ce n’est originale, du moins efficace. Le trio Shane West / Janet Montgomery / Seth Gabel est efficace et on attend la suite avec curiosité.
Crédits photo ©WGN
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