Bilan de la saison 2 de Daredevil, avec des personnages fascinants, des intrigues captivantes, pour une série presque parfaite.
La saison 2 de Daredevil a débarqué vendredi 18 mars dernier sur Netflix. Une seconde saison très riche et incontournable pour quiconque apprécie les séries de super-héros plus adultes et matures.
Dès la première saison de Daredevil, le ton était donné. L’homme sans peur n’est pas pour les enfants, loin de là. Il faut avoir le cœur, l’estomac et l’esprit bien accrochés pour suivre les aventures de Matt Murdock. La seconde saison continue sur cette lancée. Elle est même plus intelligente, plus sombre et surtout plus violente.
Un Punisher d’excellence
Une violence extrême mais justifiée du bout en bout de la saison. Si on baigne dans une mare de sang à chaque épisode, et les divers réalisateurs ne nous épargnent rien dans des scènes réalisées et chorégraphiées avec brio, ce n’est pas gratuit. C’est ce dont on a besoin pour bien installer le personnage de Frank Castle, alias Le Punisher. Pour montrer l’horreur de ses actions et des gangs qu’il attaque. Le Punisher est un personnage presque parfait, incarné par un Jon Bernthal grandiose. L’acteur est capable d’interpréter toute la rage et la détermination, de son personnage dans les scènes d’action, et sa vulnérabilité et son désespoir, et même sa tendresse dans les passages plus humains. Bernthal sait communiquer toute l’humanité existante dans la machine de guerre qu’est son personnage, sans dénaturer le personnage originel. Grâce à lui, Frank Castle, alias The Punisher devient ainsi un personnage fascinant, magnifiquement utilisé pour illustrer la dérive du vigilantisme, et la frontière ténue entre la vengeance et la justice.
Ainsi, ses interactions avec Matt Murdock puis Karen Page sont d’autant plus fortes, et rendent crédibles les doutes et questions que se posent les personnages sur la mission que s’est donnée Daredevil, sur les différences entre le bien et le mal et sur les responsabilités des uns sur les actions des autres. La possiblité de rédemption, ou non, est aussi abordée de manière pas forcément très subtile grâce à ce personnage.
La bombe humaine
Autre nouveau personnage dans cette seconde saison de Daredevil : Elektra, jouée par Elodie Yung. Comme avec Le Punisher, Elektra permet d’explorer toute un pan de la personnalité et des doutes de Matt Murdock. Cette saison, notre super-héros se cherche, et ne trouve pas l’équilibre entre une vie relativement normale, et sa vie de vengeur masqué. Avec Elektra, Matt se réconcilie avec lui-même, non sans difficulté, mais aussi retrouve sa boussole morale qu’il croyait avoir perdue. Le jeu des ressemblances et contrastes entre les deux personnages est bien emmené, en particulier puisqu’ils ont tous les deux été entraînés par Stick.
Le Punisher et Elektra ont les mêmes fonctions dans l’évolution du personnage de Matt Murdock, mais dans des approches très différentes, et c’est l’une des nombreuses marques de l’intelligence de la série. Grâce à ces deux personnages, Matt grandit dans son costume de Daredevil, pas forcement de la manière la plus positive qui soit, mais d’une manière très réaliste, en accord avec les troubles et doutes du personnage.
Foggy sort de l’ombre
Et il n’y a pas que Matt qui grandit cette saison. Foggy Nelson et surtout Karen Page dépassent très vite leur rôle d’assistants et side-kicks. Foggy montre du caractère dans plusieurs scènes d’anthologie et combien il est doué dans son métier. Il prend confiance en lui, coupe enfin le cordon avec Matt et devient sa propre personne. Il gagne son indépendance, non sans douleur, et avec quelques coeurs de fans brisés. Mais là encore, Daredevil souligne grâce à ce personnage, et la relation qu’il entretient avec le super-héros, les conséquences et répercussions de vivre la vie de justicier, sur tous les pans de sa vie.
Il en est de même avec Karen Page, qui elle aussi prend son envol, et n’attend plus l’assistance de ses amis. Malgré un premier abord fragile, Karen a une personnalité très forte, mais qui ne nie pas un côté sensible, salvateur à la série. Quand les autres se préoccupent de stratégies de guerres, de combats, ou d’avocats, de questions éthiques parfois abstraites, elle n’oublie jamais que, derrière tout cela, il y a des vraies personnes, avec des sentiments, et une âme, que tout n’est pas noir ou blanc (ou rouge), et le rappelle aux téléspectateurs. Ce qui est particulièrement important avec Matt, même si leur courte romance semble un peu venir de nulle part.
Retours surprises
Entre le Punisher, Elektra, et les corruptions qui règnent toujours au bureau du procureur, dans les prisons, et certainement à d’autres niveaux de la ville, on pourrait croire que Daredevil a les mains bien pleines en cette seconde saison. Et bien non. La série réserve des retours surprises, plutôt désagréables pour nos héros, mais que les téléspectateurs vont apprécier. Il y a beaucoup d’intrigues qui se jouent dans cette seconde saison. On pourrait croire qu’il y en a trop, et il est vrai que parfois, Daredevil semble très lourde.
Mais le talent des scénaristes de la série est d’arriver à tout lier, ou presque, d’une manière intelligente avec que de très rares facilités et incohérences. Et la qualité vient de la résolution, moins propre que lors de la saison dernière. La victoire et la défaite ont un coût, souvent très cher, et ne sont parfois qu’illusoires. Ce qui est très bon pour conclure cette saison, et préparer le terrain pour une très probable saison 3.
Après la première saison, et la série Jessica Jones , la saison 2 de Daredevil démontre, encore une fois que Marvel et Netflix est une équipe a qui on peut faire confiance, aveuglement. C’est l’assurance de plusieurs heures de télévision captivantes, où le téléspectateur est certain de passer par toutes les émotions.
Crédits Images : ©Netflix
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