Critique du pilote de The Girlfriend Experience, nouvelle série Starz produite par Steven Soderbergh diffusée sur OCS Max.
En 2009, Steven Soderbergh réalisait The Girfriend Experience, un film qui suivait une escort girl de New York. Aujourd’hui, Sodebergh adapte son film en série télé avec Riley Keough qui reprend le personnage incarné par Sasha Grey dans le film.
Pour l’adaptation, on suit ainsi Christine Reade, une jeune femme qui va devoir jongler trois vies différentes. En effet, Christine est étudiante en droit et démarre tout juste un stage dans un grand cabinet d’avocat. Deux activités somme toute classiques pour une jeune femme prête à entrer dans la vie active. Mais voilà, la nuit, Christine la jeune femme studieuse va laisser la place à Chelsea, une escort de luxe sexy et classe. Dans le premier épisode, elle est introduit dans ce monde par Avery une de ses camarades de fac qui lui donne un avant goût des bénéfices de son statut d’escort. Avery va la présenter à un homme riche. Leur travail n’est pas juste de coucher avec ses hommes, c’est aussi de leur tenir compagnie et d’être une oreille attentive.
Une expérience froide et distante
Pour le moment, si le sujet intéresse et fascine, la série est très froide, à l’image de sa protagoniste, glaciale en apparence mais aussi avec des airs de jeune fille innocente. Christine n’est pas la jeune femme la plus extravertie qui soit mais elle est clairement intrigante. L’intrigue de la série en elle-même est pour le moment très lente voire parfois au bord de l’ennui mais on ne peut pas s’empêcher de vouloir en savoir plus. On suit la jeune femme dans sa nouvelle vie et pour le moment, on a du mal à percer le mystère qu’est Christine. Ce qu’on aperçoit d’elle dans ce premier épisode, c’est qu’elle a de l’ambition, qu’elle aime le sexe sans conséquence, le contrôle et qu’elle prend des initiatives au travail et dans la vie.
Cependant, ce qui est aussi intéressant, c’est qu’à aucun moment, le premier épisode ne pose de jugement sur ce monde de l’escort. Tout comme Christine / Chelsea, le téléspectateur entre dans ce monde avec elle et le découvre en même temps. Un monde sulfureux et sur lequel on se pose beaucoup de questions. The Girlfriend Experience offre un regard très détaché sur ce milieu mais dans les épisodes à venir on espère qu’elle donnera une véritable réflexion sur le travail de ces femmes qui font de leur corps leur outil de travail. Les scénaristes réussiront-ils a être pertinents sur les conditions des travailleurs du sexe ? C’est la question qu’on se pose. La prostitution existe, c’est une réalité tabou et elle est souvent diabolisée. De plus, beaucoup de jeunes étudiant(e)s se tournent vers cette profession pour arriver à subvenir à leurs besoins. C’est donc un sujet social pertinent à développer.
D’autres l’ont précédée
Dans son sujet, The Girlfriend Experience rappelle Secret Diary of a Call Girl, la série anglaise qui voyait Billie Piper dans le rôle d’une prostituée de luxe qui tentait de jongler entre sa vie de jour et son travail de call-girl la nuit. On pense aussi à la web-série Blue avec Julia Stiles qui suivait le quotidien d’une femme mère d’un adolescent, employée de bureau le jour et prostituée nuit. Aussi, la série Hung apportait un point de vue masculin avec un gigolo. Cependant, dans le ton, The Girlfriend Experience est clairement différente, moins dans l’humour.
Les choses avancent doucement et le premier épisode n’est qu’une introduction au personnage principal et à ce nouveau monde dans lequel elle rentre. On attend de voir si la série se détachera des autres qui traitaient du même sujet. Et surtout, on espère s’attacher à Christine qui ne laisse pas transparaître grand-chose de sa personnalité.
The Girlfriend Experience est diffusée le lundi à 20h40 sur OCS Max.
Crédits ©Starz
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