Critique d’une saison 3 de Ray Donovan avec des choix scénaristiques discutables, mais toujours fascinante.
La saison 3 de Ray Donovan nous offre un final très intense, avec un personnage central comme on ne l’a jamais vu. Dans une scène finale magnifiquement jouée par Liev Schreiber, qui porte la série sur ses épaules, le fixeur montre une part de lui qui a jusqu’alors été que sous la surface. Parfois visiblement, mais jamais si évidente. Une scène particulièrement intense qui n’est que le résultat de l’accumulation des événements de la série, et surtout de l’épisode final.
Encore une fois, tout est de la faute de Mickey. Le Père Donovan s’est encore lancé dans une entreprise des plus périlleuses qui met en danger toute sa famille. C’est l’une des deux intrigues qui rendent la saison intéressante à regarder. Que ce soit par les conséquences sur les affaires, mais aussi en raison des interactions et relations toujours compliquées et intéressantes entre les hommes de la famille Donovan. Cela permet aussi d’avoir des scènes d’anthologie entre John Voight et Liev Schreiber.
Mickey le méchant
Le personnage de Mickey est aussi l’un des plus intéressants de la série, de part sa complexité. C’est un criminel, un personnage fourbe, manipulateur, menteur, il a tous les défauts et il ne s’en cache pas. Mais, il aime réellement sa famille, même s’il a une drôle de manière de le montrer. Il veut rester près de ses fils, il veut se racheter et s’en prend toujours de la pire des façons. Ces crimes et plan foireux ont toujours des répercussions sur les autres.
Et la victime principale du plan foireux de cette saison est encore une fois Terry. La saison dernière, il l’a envoyé en prison. Cette saison, c’est à l’hôpital avec un balle dans le corps. On ne sait pas ce que les scénaristes ont contre Terry, mais ça commence à faire beaucoup, surtout si on prend en compte sa maladie de Parkinson qui s’aggrave et les sentiments qu’il commence à développer pour Abby, la femme de Ray. Cette dernière intrigue est d’ailleurs l’une des mauvaises idées de la saison et semble bâclée et mener à rien. Cependant, elle peut continuer avec la saison 4, il faut donc réserver son jugement sur son utilité.
Capilotractée
Cette saison de Ray Donovan voit aussi notre fixeur se retrouver mêler dans des affaires de très très gros sous, et de meurtres, et de futurs scandales et de football. Avec le retour de son ennemi agent du FBI pas content du tout. Un retour un peu tiré par les cheveux, parce qu’il en faut des coïncidences pour que cela arrive. L’intrigue en elle-même était assez intéressante, et à montre un Ray Donovan qui n’est pas toujours aussi fort qu’il peut bien le penser, ne contrôle pas toujours tout et surtout qui tente de trouver une porte de sortie plus légales pour se mettre à l’abri lui et sa famille.
C’est raté, et dans les grandes largeurs. Mais le parcours de Ray et son évolution ici était intéressante à suivre, même si on en revient au même point, avec un Ray encore plus violent qu’avant. Avec ces deux intrigues, il y a une notion de fatalité bien déprimante qui se dessine, comme si Ray était destiné à rester ce qu’il est, tout comme Mickey, Terry, et tous les autres. C’est déprimant, mais en même temps, Ray Donovan se veut réaliste. Et dans la réalité, on ne peut fuir complètement la vie de crime qu’ont vécu Ray et son père jusqu’alors.
Femme de mafieux
Le problème de la série, c’est les femmes. Abby est le personnage de Ray Donovan le plus mal écrit de la série. Un personnage hautement agaçant, qui dans cette saison perd totalement les pédales et ne semble être présente que pour pleurer, hurler, faire des reproches à Ray et parfois, mais que trop rarement, être une mère. Elle a le syndrome de la femme de mafieux par excellence. Tous va très bien quand elle peut profiter de la position et fortune de son mari. Mais dès que ça va mal, elle se retourne contre lui. Oubliant par la même occasion que si tous les malheurs sont arrivés à sa famille, c’est à cause du retour de Mickey dans leur vie, et que c’est elle qui l’a invité.
Cependant, on ne peut pas dire qu’elle n’a pas des raisons de perdre les pédales. Son mari ne la traite pas avec le plus grand respect, loin de là, il l’a même violée la saison dernière. Il lui ment, il la trompe, bref, il est loin d’être le mari idéal. Ses réactions sont compréhensibles, mais seulement très mal amenées par les scénaristes et tombent souvent comme un cheveu sur la soupe et on passe trop de temps dessus. Malheureusement pour la série, Abby est simplement représentative des difficultés de la série à utiliser correctement ses rares personnages féminins.
Bunchy
Le seul personnage féminin qui sort son épingle du jeu cette saison est la nouvelle femme de Bunchy. Même si cette intrigue est un peu bâclée avec un mariage (et un bébé à venir) en un mois et demi, le personnage apporte un point de vue extérieur à la famille intéressant et presque salvateur, en particulier pour Bunchy. La série en fait cependant un peu trop sur le fait qu’elle est lutteuse et donc domine le frère le plus vulnérable de Ray. Il faudra attendre la prochaine saison pour voir s’ils seront toujours utiliser correctement le personnage.
Malgré ces défauts Ray Donovan reste une série passionnante à suivre, grâce notamment à ses acteurs fabuleux, une excellente réalisation et une bonne écriture, malgré des choix scénaristiques discutables. Si dans d’autres séries, les idées sont bonnes et l’exécution est mauvaise, dans Ray Donovan, c’est le contraire. Et c’est pourquoi la série fonctionne encore, pour le moment. La qualité du final justifie certains choix discutables. Mais la fin pourrait ne pas justifier les moyens encore très longtemps.
Crédits Images : ©Showtime
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