Critique de la saison 1 délicieusement bizarre de Penny Dreadful qui s’est terminée hier soir sur Showtime. Spoilers.
Après un pilote très prometteur, Penny Dreadful n’a cessé de montrer sa qualité et termine sa courte première saison en beauté. John Logan montre ici une constante dans la qualité de son écriture. Il a lui-même écrit les 8 épisodes de la série qu’il a crée ce qui garde une vraie continuité du début à la fin. Certains épisodes étaient différents avec la volonté de s’attarder sur un personnage en particulier changeant le rythme de la série mais cela a donné la possibilité de mieux comprendre qui était Vanessa (Eva Green) ou encore d’avoir un regard sur la Créature de Frankenstein. On pourrait reprocher le manque d’avancée dans l’histoire et sa lenteur mais le plus intéressant dans Penny Dreadful, au-delà de sa mythologie, ce sont ses personnages extrêmement bien écrits et servis par un casting brillant. On sent une volonté de la part de Logan de développer un maximum ses personnages fabuleux qu’il a créé. Une véritable émotion se dégage en chacun d’entre eux et on est happé par leur sentiments. De plus, l’esthétique de l’époque Victorienne s’ajoute au mystère de la série et lui donne un côté différent.
Révélations
La saison 1 est construite de manière à faire quelques grandes révélations dans son final comme la véritable nature de Chandler (Josh Hartnett) qui est en réalité un loup-garou mais on le savait déjà plus ou moins. Chandler reste tout de même le plus grand mystère de cette saison. On espère en savoir plus sur lui dans la saison 2 déjà commandée. La Créature (Rory Kinnear) trouve enfin sa fiancée en la personne de Brona (Billie Piper) qui est morte de sa maladie. Enfin Victor (Harry Treadaway) a abrégé ses souffrances et l’a apportée à la Créature. Murray (Timothy Dalton) retrouve enfin sa fille Mina mais ce n’est plus la personne qu’il connaissait. Il a tué le vampire qui s’était emparé d’elle pensant qu’elle serait libérée mais ce n’est pas le cas. Il va alors faire un choix irréversible entre sa fille et Vanessa. Cette fin de saison reconstruit l’alliance entre Vanessa et Murray et montre le lien entre Victor et sa créature qui se crée quand il lui ramène sa fiancée. Cette fin de saison pose aussi une question intéressante à Vanessa qui cherche une certaine rédemption en allant voir un prêtre pour être exorcisée : A t-elle vraiment envie d’être normale ?
L’humanité dans le surnaturel
Si la série possède quelques couacs, elle reste sublime et délicieusement bizarre à la fois. Rien ne ressemble à Penny Dreadful et c’est son originalité qui fait sa force. John Logan a créé une série intéressante qui revisite des figures de la littérature avec brio. Entre sa Créature Frankenstein ou encore Dorian Grey, leur portrait est plutôt bien refait. Chacun de ses personnages cachent une créature quelle soit surnaturelle ou non. Ils sont tous possédés par un secret, un démon ou un monstre enfouie mais sont aussi tous profondément humains. Penny Dreadful joue aussi beaucoup sur le rapport au père non seulement entre Murray et sa fille mais aussi entre Vanessa et Murray . Il y a aussi la relation entre Frankenstein et sa Créature. Il le rejetait au début mais il va finir par l’accepter. La série va vraiment au plus profond de l’humanité à travers des créatures qui ne le sont pas.
Un casting fabuleux
Les acteurs de Penny Dreadful ont tous offert des performances fabuleuses. Eva Green montre ici qu’elle n’est pas qu’une jolie actrice et qu’elle a un véritable talent. Les scènes où elle est possédée sont impressionnantes et son alchimie avec Timothy Dalton qui joue ici une vraie figure paternelle, est vraiment bonne. Billie Piper et Josh Hartnett se dévoilent tous les deux au fur et à mesure que la série avance. Mais les deux révélations sont Harry Treadaway et Rory Kinnear, tous les deux bluffants dans les rôles de Frankenstein et de sa Créature.
Maintenant que les personnages sont très bien établis, on attend plus du côté du développement de la mythologie dans la saison 2. Penny Dreadful est clairement une série différente qui a sa place dans l’univers des séries d’horreur.
Crédits images ©Showtime
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