Critique d’un pilote ridicule pour la nouvelle série de SyFy Dominion.
Dominion est la nouvelle série originale (sic) de SyFy, basée sur le film Legion, lancée hier jeudi 19 juin. L’idée d’adapter le film était déjà surprenante, mais le Cerveau se rassurait en se disant que Vaughn Wilmott, l’homme derrière la série, ne pouvait pas faire pire. Et pourtant, il a relevé ce défi avec brio, offrant un pilote navrant qui cumule les clichés du genre. Le tout soupoudré d’intrigues et dialogues plus prévisibles que le prochain film de Michael Bay.
There’s must be a Wall
Le pilote de Dominion commence avec l’éternelle narration du comment on en est arrivés là, dans un monde post-apocalyptique où les anges ont tenté d’exterminer l’humanité parce que Dieu a perdu foi en l’Homme. On Le comprend, surtout après le visionnage du pilote, le Cerveau aussi commence à perdre foi en l’être humain.
Après cela, une partie de l’humanité vit dans une dictature, derrière un mur protecteur dans un Las Vegas en ruines rebaptisé Vega. Les murs c’est bien à la mode en ce moment, même s’ils ne protègent jamais de grand chose. Surtout quand les ennemis ont des ailes et donc savent voler, ce qui est la particularité des anges, qu’ils soient mauvais ou gentils d’ailleurs. Mais bon, la RDA a lancé la mode du mur en 1961 et depuis, c’est un superbe signe de société despotique que toute oeuvre de science-fiction qui décrit un monde post-apocalyptique se doit d’avoir, même si c’est parfaitement inutile.
Seul un ange a refusé le carnage contre l’humanité, Michel (ou Michael), et s’est donc donné le rôle de protecteur de l’être humain. C’est qu’il est bien brave ce cher Michel.
Parmi les autres clichés narratifs de la série, on dénombre un Elu qui ne croit pas que l’Elu existe, dont sa qualité d’Elu n’est révélée qu’à la fin de l’épisode. Par son père alors qu’il est sur son lit du mort, parce que faire original, c’est trop has been. Mais aussi des guerres intestinales et luttes de pouvoirs, un triangle amoureux, une fausse surprise quant au traitre, une lutte des classes, et un ange Michel, qui œuvre pour les humains, mais qui passe son temps à faire la tête. Il semblerait que Tom Wisdom ne connaisse qu’une seule expression. Ou alors, il avait de méchantes brûlures d’estomac lors du tournage du pilote. Au moins lui ne surjoue pas, contrairement à Christopher Egan ou Anthony Stewart Head.
Dialogues clichés
Le pire dans Dominion reste les dialogues. Il est possible de construire un jeu dont le principe serait de deviner les répliques des personnages. Entre “nous sommes déjà en guerre”, “Je ne suis pas l’élu, je ne suis qu’un homme” ou encore “Tout a un prix”, aucun cliché ne nous est épargné. Le Cerveau proposerait bien un jeu à boire s’il n’avait pas peur de causer quelques comas éthyliques chez ses lecteurs.
Les divers effets spéciaux ne sauvent pas Dominion avec une CGI bien trop évidente et des ailes noires auxquelles on ne croit pas une seconde. Sans parler du fameux tatouage de l’Élu, qui se veut être impressionnant mais dont le fonctionnement est risible. En effet, un message se dessine et est lisible, en anglais, lorsque ledit tatouage est transféré sur la peau de l’Elu. Avec l’avertissement d’une originalité estomaquante : ”Prends garde à ceux qui te sont les plus proches”. Le Cerveau se demande s’il peut aussi recevoir ses textos comme ça, ça serait bien pratique, plus aucun risque de tomber en panne de batterie.
Bible, peplum et armures
Alors existe-il des choses à sauver dans Dominion ? Peut-être pour les amateurs du genre, qui vont se régaler à revoir tous les ressorts déjà vus par ailleurs. Pour ceux qui aiment la désacralisation des concepts bibliques, même s’ils sont légion en ce moment au cinéma et à la télévision. Pour ceux aussi qui aiment les peplums, parce que les scénaristes ont réussi à coller une imagerie gréco-romaine dans la série. Et pour ceux qui ont toujours rêvé de voir une baston entre les archanges Gabriel et Michel, avec Gaby vétu d’une super-armure en guise de costume d’Ange.
Dominion peut se racheter dans ses épisodes suivants. A condition de mieux soigner ses dialogues, de proposer des rebondissements beaucoup moins prévisibles et de tenter un peu moins d’effets spéciaux pour son budget limité. Et de donner un anti-acide à Tom Wisdom. Mais le Cerveau déconseille tout de même de s’attacher à la série
Crédits Images : ©SyFy
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