Killer Women : Avec de gros sabots !

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Le ridicule ne tue pas… enfin si, peut-être la carrière de celui qui a décidé que programmer Killer Women était une bonne idée.

ABC lançait mardi soir une nouvelle série policière : Killer Women créée par Hannah Shakespeare. Le Cerveau pourrait dire qu’elle n’a pas le talent de son homonyme, mais la blague est trop facile. La série suit Molly Parker, ancienne reine de beauté devenue Texas Ranger qui combat le crime et l’injustice dans tout le Texas, et même au Mexique parce que, telle une justicière sans peur et sans reproche, elle ne se soucie guère des procédures policières, pourvu qu’on sauve deux femmes en détresse. Ancienne reine de beauté, flic parfaite, musicienne émérite aussi, et la tata cool, Molly n’est pas qu’une femme forte et indépendante, c’est aussi une victime ! Son ex-mari est un pur salaud qui la battait. Parce que on ne peut pas avoir une femme forte sans qu’elle soit victimisée.

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Molly doit aussi se battre contre le machisme, qui dans Killer Women est défini par le fait que les hommes la traitent comme l’un des leurs et non comme une princesse qui peut obtenir tout ce qu’elle veut, même quand elle n’a aucune preuve autre que son instinct. Molly arrive surtout à déterminer qu’en fait, la méchante était pas vraiment méchante grâce à un script qui avait besoin de montrer que Molly est super-bonne et super-empathique et a toujours raison car absolument aucun élément n’est donné pour douter de la version officielle. On a l’impression que Molly a décidé qu’il y avait une toute autre raison au crime sur un coup de tête et que, par chance, elle a eu raison. Il est donc normal que ses collègues et supérieurs ne la suivent pas sur ce terrain et s’en tiennent aux preuves, témoignages et diverses confessions. Mais non, il faut tuer tout ces machos qui osent lui réclamer des preuves et un boulot solide de flic qui tiendrait devant une cour de justice !

Trop parfaite

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Molly est si parfaite, et a tant de problèmes contre lesquels se battre qu’elle en devient totalement irréaliste. Il est donc impossible de s’attacher à ce personnage, si ce n’est tout l’amour qu’on peut porter à la magnifique et talentueuse Tricia Helfer. Cette dernière fait ce qu’elle peut pour sauver un personnage mal écrit, mais sans succès. Il faut dire qu’elle doit porter sur ses épaules une série toute aussi mal faîte que son personnage  et il n’est pas un acteur en ce bas monde qui aurait pu sauver la série.

Shakespeare a simplement tenté d’en faire trop et de brosser des portraits avec des rouleaux de peinture industriels. Ceci est vrai avec Molly, mais c’est aussi vrai avec le Texas. Ainsi, on ne manque pas de cowboys avec grosses bottes, chapeaux et toute l’imagerie qui vient en tête quand on parle de cet Etat. Une imagerie dépassée déjà dénoncée du temps de Dallas premier du nom !

Mauvaise réalisation

Le pire étant la réalisation des scènes d’actions. Sans compter le nombre de plans et prises de vues clichées qui imitent mal Tarantino en 40 minutes qui doit battre des records, Michael Bay, dans ses pires jours, n’aurait pas réussi à atteindre le niveau d’irréalisme de Killer Women. On commence par une femme vêtue d’une robe rouge et très sexy qui débarque en plein milieu d’un mariage, remonte toute la longue allée d’un église avant de tirer sur la mariée sans qu’à aucun moment personne ne réagisse. Car on le sait tous, quand quelqu’un rentre dans une église au moment où les mariés prononcent leurs voeux, et marche d’un pas décidé vers l’autel, absolument personne ne va tenter d’interrompre l’individu. Ni même la remarquer.

On continue avec une dizaine de flics qui tirent sur une voiture à quelques mètres d’eux sans jamais réussir à toucher les pneus, et, plus tard, une vingtaine de méchants contre deux gentils, avec les gentils jamais effleurés par une balle et les méchants atteints en plein coeur, même quand les gentils tirent à l’aveugle. Les méchants étant un cartel mexicain forcément, qui kidnappe des enfants et des vieilles dames pour forcer des gentils à commettre leurs crimes, parce que, pourquoi pas après tout, au point où on en est, autant rajouter un autre poncif.

Si seulement c’était une parodie…

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Ajoutez des décisions particulièrement stupides de la part de tous les personnages, qu’aucun flic, criminel, victime ne prendrait dans la réalité, et plusieurs répliques si ridicules qu’elles font rire malgré elles, et on obtient une série qui aurait été parfaite si elle avait été une parodie du genre.

La fin du pilote, avec Molly qui marche vers le soleil couchant (pour de vrai, le Cerveau n’utilise pas une hyperbole ici, Il décrit vraiment une scène de l’épisode), est d’autant plus mauvaise qu’elle n’offre aucun fil rouge auquel se raccrocher. La fin de l’épisode conclut toutes les intrigues qui ont pu être effleurées de près ou de loin dans le pilote. Aucune question n’est en suspens. Il n’est donné aux téléspectateurs aucune raison de revenir en seconde semaine.

Et au vu des audiences particulièrement basses de ce pilote, il serait étonnant qu’ils le fassent.

Crédits Images ©ABC

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