Ray Donovan se présente avec un pilote lent, sans originalité mais un grand casting sauve l’épisode.
Ray Donovan. Qui est Ray Donovan ? Un homme qui peut régler tous les problèmes des autres mais pas les siens. Ray Donovan est ce qu’on appelle chez les riches et célèbres un Fixer. L’homme qu’on appelle dès qu’on a un gros problème et qu’on veut éviter que le scandale n’éclate. Oui, Ray Donovan, c’est Olivia Pope de Scandal, mais à Hollywood.
Créée par Ann Biderman, Ray Donovan se veut une grande série originale mais rate le coche. Car ce que le pilote nous présente, on l’a déjà vu ailleurs. Ray Donovan est un anti-héros avec plein plein de secrets qui est prêt à toutes les violences, les horreurs pour protéger et régler les problèmes de ses clients. Mais qui a des relations familiales des plus dysfonctionelles. Rien ne lui est épargné à ce pauvre homme. Son père, Mickey, l’a détruit, on ne sait pas encore comment et vient juste de sortir de prison pour mieux mettre le bazar dans la vie de son fils, sa sœur s’est suicidée, un de ses frères est devenu alcoolique et drogué en raison d’attouchements sexuels quand il était petit. Son second frère est un ancien boxeur désormais atteint de la maladie de Parkinson, et il vient de se découvrir un demi-frère dont il ignorait l’existence jusqu’alors. (Demi-frère qui est métisse, merci les quotas !). Sa relation avec son épouse part à vau-l’eau et on sent déjà que ses enfants vont lui donner du fil à retordre.
Fils caché de Don Draper et Tony Soprano
Ray Donovan s’inspire de Scandal, Mad Men, avec une pointe de Soprano et The Shield. Le tout est passé au mixeur. Malheureusement la mayonnaise ne prend pas. Dans ce pilote, rien ne ressort d’exceptionnel de son personnage central. Il n’a rien d’unique, rien qui fait qu’il tire son épingle du jeu de tous ses splendides prédécesseurs. Il a cependant, pour point commun, d’être joué par un excellent acteur accompagné par un casting de rêve.
Un casting mené par un grand Liev Schrieber. Un acteur dont on ne boude pas son plaisir à voir, et entendre jouer. Sa nuance de jeu est minimaliste mais correspondant à un personnage qui se veut froid et capable de tout maîtriser et permet de rendre supportable tous les clichés du anti-héros à qui il prête son visage. Il est accompagné par un Jon Voight magistral dans le rôle de son père criminel dont le passé et motivations sont nébuleux. Entouré aussi par Eddie Marsan, Dash Mihok, Ambyr Childers, Elliot Gould, Peter Jacobson ainsi que Paula Malomson il n’y a rien à redire sur le jeu des acteurs. La réalisation et l’image de Ray Donovan sont aussi très maîtrisées. Son problème, vient surtout de son écriture.
Car outre les personnages trop mal esquissés, surtout pour un pilote, la série a un rythme beaucoup trop longs pour étirer un scénario en longueur, tant que les dix dernières minutes semblent beaucoup trop rapides, et que dormir au milieu de l’épisode est une option tentante. Ray Donovan ébauche aussi des critiques sur les riches et célèbres et la noirceur des coulisses hollywoodiennes mais ne sont qu’effleurés. Et les rares rebondissements sont bien trop téléphonés.
Choquer pour choquer
Et quand rien dans un scénario de pilote n’est assez original pour retenir l’attention des téléspectateurs, Que fait-on ? Et bien, on tente de les choquer bien sûr ! Par la violence, mais ici, il n’y a rien que l’on ne voit pas depuis des années à la télévision. Mais surtout le sexe et ses dérives. Nous avons donc droit, dans les plus innovants, même si on s’en serait bien passé, l’humiliation d’un harceleur, teint en vert, une affiche de Marilyn Monroe qui demande à Ray de la sauter, un Mickey qui fait de l’oeil à une femme qui allaite son enfant. Sans oublier le moment où Ray Donvovan dépasse une limite qu’elle n’aurait jamais du franchir, la suggestion, coupée au tout dernier moment, d’un enfant de 8 ou 10 qui est forcé de faire une fellation à un adulte. Des scènes qui étaient parfaitement inutiles en particulier pour la perversité de Mickey qui avait déjà été établie et l’attouchement sexuel déjà mentionné.
Malgré ces défauts, Ray Donovan a du potentiel, ne serait-ce que par ses acteurs. Il faut espérer que la série trouvera son rythme, a en réserve, plus de corps et d’âme pour son personnage principal, et lui donne l’occasion de faire son boulot de « fixer ». Sans quoi, ce qui aurait pu être une excellente série ne tiendra jamais la comparaison avec ses aînées dont le pilote s’inspire trop.
Crédits Images : ©Showtime
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