La CW lance sa nouvelle série médicale pour adolescent : Emily Owens, M.D, avec un pilote médiocre.
Emily Owens, M.D s’adresse très clairement aux adolescentes. Sans aucune subtilité, la série parle à sa cible, directement via la voix-off du personnage principal. Une voix-off particulièrement agaçante qui commente et analyse tout mais absolument tout. Dès les cinq premières minutes, on nous dit par deux fois qu’un hôpital, c’est comme le lycée, démonstration à l’appui avec les diverses castes qu’on retrouve dans les deux établissements.
Caricatural
C’est tellement comme le lycée qu’on a droit à tous les clichés. Pour son premier jour d’école, d’hôpital, Emily Owens est spécialement nerveuse. Elle est à moitié amoureuse du beau gosse du coin, qui est son ami. Elle retrouve son ancienne grande ennemie du lycée, qui se moquait d’elle, et continuera à être méchante avec elle, juste parce que la méchante était et est toujours jalouse.
Comme au lycée, la méchante va sortir avec le beau gosse.
Toujours comme au lycée, il y a un autre gentil garçon, un peu geek sur les bords, pas vraiment beau mais mignon, qui va très certainement tomber amoureux d’Emily et qu’elle va ignorer.
Toujours comme au lycée, la prof, le médecin chef est très stricte, mais en fait elle reconnaît quand même qualités des gens, même si elle le dit rarement.
Nous avons aussi la lesbienne de service, qui va devenir amie avec Emily.
Emily Owens est donc interne en médecine qui a un peu oublié de grandir et ne cesse de se plaindre parce qu’elle n’est pas populaire et elle n’est pas cool ni sûre d’elle. Son adolescence, comme tout le monde, la poursuit et elle est toujours persuadée d’être une perdante. Rien de neuf ici. Tout ça, pour elle, ce n’est pas normal, elle est adulte, elle ne devrait pas se sentir aussi mal. C’est trop pas juste.
C’est trop injuste
Et c’est trop pas juste que les gens ils l’aiment pas au premier coup d’oeil et ne lui font pas confiance juste parce qu’elle en a envie. Elle décide donc qu’elle vit le pire jour qui puisse exister et va pleurer avec du chocolat dans une cage d’escalier. Peu importe si elle a sauvé la vie d’une enfant, et est déjà admirée par ses pairs pour cela, vu qu’on veut pas faire ce qu’elle veut, et que personne ne l’aime, c’est la catastrophe.
Après cette fabuleuse scène, nous avons droit à la grande leçon de morale. Non, ma p’tite Emily, lui dit le médecin pas sexy mais gentil, tu n’as pas le pire jour du monde. Dans cette chambre, il y a une femme avec un cancer qui a maximum un an à vivre et chaque jour sera pour elle un enfer de douleur. Donc non, tu ne vis pas le pire des jours, loin de là.
Nous apprendrons ensuite que, comme on ne l’avait mais absolument pas vu venir, la madame dans la chambre n’est nulle autre que la maman du médecin gentil.
Super-Emily sauveuse de l’humanité
Bien sûr, Emily Owens après ça reprend du poil de la bête, même si elle restera toujours très égocentrée et arrive à sauver le monde et se faire bien voir de sa patronne, et même de ses collègues. On se rend compte que la méchante fille est pas si méchante que ça parce qu’elle a un frère grandement malade. Bref, tout le monde a son histoire dramatique à faire pleurer à chaudes larmes dans les chaumières. Nous avions déjà Grey’s Anatomy pour ça. Une série beaucoup plus subtile qu’Emily Owens, M.D, ce qui n’est pas peu dire.
Mamie Gummer, fille de Meryl Streep, sauve un peu les meubles par son jeux. Mais la série reste cependant médiocre. La dernière réplique « Non, il faut que ce soit mieux que ça », montre-t-elle que les scénaristes sont conscients de leur mauvais travail ?
Crédits Images ©CW
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