Editeur : Sega
Développeur : The Creative Assembly
Genre : Survival / FPS
Plateformes : PS4 / XboxOne / PS3 / Xbox360 / PC
Version testée : PS3
Sortie le 7 octobre
Attendu depuis la sortie du film de Ridley Scott, Alien Isolation, le survival-horror reprenant l’univers d’Alien sort enfin sur console. Accrochez-vous à vos combinaisons spatiales.
En 1979 sortait le film qui allait marquer à jamais la science-fiction et l’horreur, Alien : le huitième passager de Ridley Scott. Ambiance étouffante, insécurité continue et extraterrestre-parasite au physique traumatisant. Ce film propulsa au passage Sigourney Weaver au rang d’icône badass de la pop culture galactique et fit rentrer le xénomorphe dans le palmarès des créatures les plus effrayantes que le cinéma moderne a pu engendrer. Seulement voila, depuis 1979, quelques jeux conventionnels ou même médiocres (Colonial Marines, pourquoi ?) ont vu le jour, reprenant l’ambiance action des suites plutôt que la dimension horreur du premier, sûrement décrétée moins rentable. Du moins, jusqu’à aujourd’hui où Sega a enfin pris le taureau par les cornes avec Alien Isolation.
Ohé ohé boite noire abandonnée
Le joueur incarne Amanda Ripley, la fille d’Ellen qui, 15 après la disparition de sa mère, croit toujours qu’elle est quelque part là haut, en vie. C’est alors qu’on lui apprend que la boite noire du Nostromo a été retrouvée et rapatriée sur une sordide colonie nommée Sevastopol. Armée de son courage, la jeune Amanda monte à bord du premier vaisseau venu et fonce vers la station spatiale pour éclaircir le mystère autour de la disparition du vaisseau sur lequel se trouvait sa mère et peut-être trouver des indices qui indiquerait qu’elle serait toujours en vie. Une fois arrivée sur Sevastopol, Amanda se rend compte que la station est ravagée et les brèves informations qu’elle arrive à glaner font état d’un assassin inhumain sévissant dans les parages.
Dans l’espace, personne ne vous entendra jouer
Nombreux sont les joueurs qui ont qualifié Alien Isolation de jeu d’infiltration. Certes le concept est d’éviter au maximum les contacts autant avec les autochtone de Sévastopol qu’avec les xénomorphes, mais dans les faits, le gameplay répond nettement plus aux codes du survival-horror : caméra à la première personne limitant le champs de vision, denrées rares, pas (ou peu) de coupures cinématiques ne venant briser l’insécurité constante… L’ambiance de solitude étouffante à la limite de la claustrophobie qui suintait dans l’oeuvre initiale est parfaitement recréée et la menace du danger constant ne fait que renforcer la paranoia du joueur. En ce qui concerne les contrôles, Amanda se dirige avec aisance et l’utilisation des différents objets est fluide, permettant au joueur de réagir rapidement sans frustration à la situation face à laquelle il est. Même si la plupart du temps, il se retrouvera volontairement perdu, autant physiquement que psychologiquement, dans les méandres de Sevastopol. Et ce, grâce à certaines bonnes idées qu’Alien Isolation apporte.
L’horreur venu d’ailleurs
Si Alien Isolation est aussi efficace dans son traitement du survival-horror, c’est qu’en plus d’avoir une ambiance oppressante, il l’inclue dans son gameplay à travers quelques petites idées qui ne payent pas de mine de loin mais qui en situation prennent tout leur sens. Pour repérer les mouvements autour d’elle, Amanda récupérera un détecteur /sonar pour lui signaler toute menace dans ses environs. Pour l’activer, une simple pression de la gachette suffit mais en contrepartie, l’image autour se floute puisque l’attention du personnage est portée sur la machine. La pression d’une autre gachette permet de faire le point sur la vue normale, floutant au passage le sonar. Ainsi, l’attention du joueur est porté sur une chose à la fois et il lui faudra alterner entre les deux vues pour survivre à n’importe quelle surprise. Et se déplacer avec le détecteur est vital puisque la pénombre est telle, que parfois le joueur ne distinguera même pas une silhouette à côté de lui. La retranscription de l’état d’esprit dans lequel était Ellen Ripley dans le premier film est donc inscrite avec brio dans les mécaniques de gameplay, faisant d’Alien Isolation une adaptation stricto sensu. Dans tous les sens du terme.
Xénomorphe y es-tu ?
Là où Alien Isolation se démarque clairement du reste des jeux du genre, c’est dans son antagoniste. Le xénomorphe est silencieux, mortel, redoutable. Si dans Resident Evil 4 on a affaire à un taré beuglant armé d’une tronçonneuse bien bruyante, ici la menace est sournoise et réfléchie. L’IA de l’Alien a été particulièrement étudiée pour donner du fil à retordre à tous les fans d’infiltration et adopte un comportement difficilement prévisible. Une fois le joueur découvert, aucun endroit n’est sûr. A moins de faire preuve de réflexes hors du commun et de connaitre la station comme sa poche, la panique l’emporte et la première cachette employée a toute les chances de devenir le tombeau du joueur. Cependant, ce qui aurait pu rendre le jeu beaucoup plus effrayant, ç’aurait été de faire débarquer le xénomorphe à n’importe quel moment, amplifiant ainsi le sentiment d’insécurité constante, et non de soigner son entrée en scène. Mais Amanda a beau s’échapper à chaque fois, la bête revient la cahsser, encore et encore, comme un fantôme du passé destiné à la hanter.
Mommy issues
Si Alien : le huitième passager avait marqué les esprits, c’est aussi pour sa dimension psychologique profonde et les sujets sous-jacents abordés tout au long de la quadrilogie, chose rare dans le cinéma de science-fiction alors. Le rapport qu’entretien Ellen avec les xénomorphes, tantôt proie, tantôt mère, tantôt chasseuse est clairement ce qui a le plus fasciné chaque cinéaste ayant travaillé sur la série. Et il se trouve que cette thématique de la relation mère-fille se trouve une fois de plus au centre de l’intrigue puisqu’Amanda entreprend ce voyage pour enfin découvrir a vérité sur le destin de sa mère et peut-être en faire le deuil une fois pour toute. Tout au cours de l’aventure, elle luttera pour continue à croire qu’il y a un espoir, tout en luttant contre les xénomorphes avant que tout cela débouche sur un final ô combien symbolique et haletant.
Alien Isolation n’est pas seulement un excellent jeu d’horreur qui redéfinit certains codes en en démocratisant de nouveau, il est aussi l’ultime adaptation du film de Ridley Scott que les fans attendaient depuis toujours. Angoissant, claustrophobique, déroutant, Alien Isolation joue avec les sens du joueur par le génie de son gameplay mais aussi par son ambiance digne des meilleurs/pires huis-clos jamais produits. Si vous n’avez pas peur de vous faire peur, enfilez vos combis et foncez. Mais pas trop vite, la bête rôde.
Alien Isolation : Bande annonce de lancement
Crédits : ©Sega
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