Après une saison mi-figue mi-raisin, Doctor Who 7 tire sa révérence sur un final épique et monumental qui renoue avec la mythologie de la série. The Name of the Doctor relance le questionnement sur ce que peut bien nous réserver la Moffband pour le 50ème anniversaire de la série. Attention spoilers !
Cette septième saison de Doctor Who qui s’était ouverte sur les chapeaux de roues, marquant le départ des Ponds et l’arrivée de Clara aux côtés de notre Seigneur du Temps légendaire, a été l’une des plus décevantes de l’histoire de la série. Après plusieurs épisodes et une première moitié de saison insatisfaisante qui chaque semaine s’annonçait épique et était vendue comme épique : débandade complète. Les scénaristes ont été victimes de leur ambition, proposant des intrigues lentes, parfois inintéressantes et surtout très prévisibles. Des intrigues qui ont mené doucement le spectateur vers un final explosif et épique, lui, diffusé hier soir sur la BBC. Un épisode de clôture sur un cliffhanger des plus surprenants !
Doctor Who ou Doctor Lost ?
Ce que l’on reproche à cette saison très dents de scie c’est le manque de linéarité et surtout de sens, ou de difficulté dans l’écriture des épisodes. Intrigues basiques, loin de l’ingéniosité ou du niveau intellectuel qui génère une participation réfléchie du spectateur au visionnage. Un spectateur qui normalement devant Doctor Who est rarement passif.
Sur 8 épisodes, l’implication n’est que très rare et l’émotion tout aussi absente dans cette saison de Doctor Who. Le tout présenté avec un arrière goût d’inachevé et surtout de réchauffé dès cette reprise de mi-saison. Une déception scénaristique qui laissait croire un manque d’implication de ses scénaristes voire un désintérêt de la structure narrative de la série et de ses divers fils rouges. Intégrer des visages connus au casting de certains ne suffit pas : comme Diana Rigg, la célèbre Emma Peel qu’on retrouve aussi actuellement dans Game of Thrones en Lady Olenna Tyrell, Dougray Scott (Desperate Housewives) ou bien Liam Cunningham (Game Of Thrones). Non cela ne suffit pas à générer de l’intérêt pour des intrigues bien molles.
Vastra, Jenny, Strax et les Cybermen
Doctor Who saison 7 c’est moins de mythologie pour plus d’épisodes bâclés. Les seuls épisodes qui ont su se démarquer sont au nombre de deux : celui écrit par Neil Gaiman qui rempile à nouveau cette saison avec Nightmare in Silver, qui propose une nouvelle génération de Cybermen et une découverte d’autres races de l’univers. L’autre est Crimson Horror avec le trio préféré des fans : Vastra, Jenny et Strax. Même Journey to the Centre of the Tardis ne produit pas l’effet recherché ni la magie voulue. Celle de découvrir les diverses pièces de la petite boîte bleu plus grande à l’intérieur. Normal, Journey to the Centre of the Tardis propose une revisite de la mécanique scénaristique de L’Ame du Tardis (saison 6). Une fois de plus, on réchauffe et on ressert la même chose. A force, même le spasfon n’aide pas la digestion et modérer sa frustration de spectateur.
Enfin du sens !
Pour avoir le fin mot de l’histoire sur «The Impossible Girl», Clara Oswald, la nouvelle compagne du Docteur, pas besoin de chercher d’indices dans les épisodes servis dès le début de cette mi-saison. Non, il a fallu attendre ce final, qui, pour certains, pourrait excuser la presque médiocrité des épisodes précédents. Un final qui relève la barre et qui prouve qu’à trop vouloir chercher d’autres genres et d’autres styles que celui qui fait l’essence de la série, les scénaristes et Steven Moffat se perdent.
Dans The Name of the Doctor, retour à la source : à Gallifrey, dès la première scène. Et même si l’on a conscience que l’on ne connaîtra pas le véritable nom du Docteur, on sait dès la séquence pré-générique que ce voyage de moins d’une heure à travers le temps et l’espace sera bien meilleur que ce qu’on a vu précédemment. Clara en voix off explique qui elle est : c’est elle qui protège le Docteur. Tous les visages du Docteur, depuis son vol du Tardis à Gallifrey, jusqu’à sa 11ème régénération. Elle est là pour lui, à toutes les époques et chaque moment. Coup de génie ! Le vrai. Celui qu’on attendait depuis la saison dernière. Celui qui relance l’émotion, la larme à l’œil, réintroduit River qui nous avait beaucoup manqué «spoilers», malheureusement pour la dernière fois. Un final qui fait aussi rire grâce à notre trio bien aimé : Strax, Vastra et Jenny. A quand le spin-off du trio ? (BBC si tu nous lis !).
Un final qui comme prévu réintroduit The Great Intelligence. A la fois complexe et rythmé, visuellement époustouflant, cet épisode propose du lourd pour la suite et surtout la fête tant attendue par toute une communauté d’addicts, à savoir le 50ème anniversaire de la série. Un retour à la qualité des saisons 5 et 6 qui a tant fait défaut à cette septième saison.
Forget the Name…let’s count !
Un 50ème anniversaire qui risque peut-être, si le niveau qualitatif présenté ici y est tout aussi élevé, lui aussi d’être époustouflant et surprenant. Surtout après un cliffhanger des plus inattendus qui clôt cet épisode fort en événements. En moins de 45 minutes, le spectateur a eu droit à l’origine et la résolution du mystère Clara Oswin Oswald, mais aussi aux adieux définitifs de River (snif), à la nouvelle que oui, le Docteur n’est pas éternel et a même une tombe dans un lieu maudit (et oui il ne vit pas jusqu’à la fin de l’univers, RIP). Il désintègre malgré lui le grand ennemi de l’épisode de Noël et de ce début de mi-saison. Mais surtout il relance une autre question : Mais qui est cette version du Docteur dans la peau de John Hurt ?
Aurait-on mal compté ? Eleven serait plutôt Twelve, Ten plutôt Eleven et Nine, Ten ? Doctor Who compterait-elle 12 incarnations et non 11 de son personnage iconique ?
Mystère
Qu’a bien pu commettre le Docteur version John Hurt pour ternir sa personnalité ? Un acte qui semblerait remettre en cause le fond du personnage qui incarne la bonté et la compassion, de quoi donner encore plus de profondeur à ce Seigneur du Temps qu’on pensait connaitre.
Un mystère qui relance le spectateur vers les théories les plus folles et la réflexion dans le but de résoudre une intrigue que seul le cerveau tordu de Steven Moffat pouvait imaginer (quand il se remet à fonctionner, disons-le). Quand il veut, il sait surprendre ! La réflexion et l’émotion, deux éléments qui ont largement manqué cette saison sont de retour pour un final qui semble renouer avec l’essence de la série. Quant à savoir qui est cette réincarnation du Docteur dont personne n’a jamais entendu parler, il va falloir attendre le 50ème anniversaire de Doctor Who le 23 novembre prochain. La patience est une vertu, paraît-il…
©BBC 2013
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