Critique de Truth Be Told mauvaise comédie de NBC qui se veut anti-raciste…et parvient à être raciste.
Truth Be Told est la nouvelle comédie de NBC, lancée vendredi 16 octobre et créée par DJ Nash. Comédie est un bien grand mot, tant cette série ne fait jamais rire. Les blagues sont dépassées, déjà vues, sans jamais apporter d’originalité dans leur exécution. Mais ce n’est pas le pire dans cette comédie.
Truth Be Told se veut comme une comédie qui parle, en toute honnêteté des relations interraciales dans l’Amérique de nos jours. Une comédie anti-raciste, à l’image de Black-ish ou Fresh off The boat. Sauf que DJ Nash ne semble pas se rendre compte que les deux comédies de ABC existent, et font ce travail très bien. Bien mieux que Truth Be Told qui parvient à être profondément raciste et sexiste, en voulant donner des leçons d’anti-racismes.
Faux problèmes
La série créée ainsi des problèmes raciaux là où il n’y a en pas. Ce n’est pourtant pas les actes de racismes ordinaires qui manquent dans nos sociétés, même en 2015. Mais non, Truth Be Told ressent le besoin d’inventer des situations qui n’arriverait jamais dans la réalité, ou que personne ne relèverait. Il serait trop épuisant de se poser la question à chaque instant de savoir si quelque chose de mineur est offensant, ou non, surtout dans sa vie de tous les jours, et encore plus en privée.
Si Truth Be Told se veut avocate contre le racisme anti-noir, elle se permet d’être raciste contre environ tous les autres. A moins qu’il faut comprendre que ce n’est pas raciste mais drôle de se moquer des traditions des juifs orthodoxes, des asiatiques qui feraient semblant d’avoir un accent asiatique, ou des blancs en général. C’est aussi drôle et pas du tout dépassée, et sexiste, d’avoir un homme inconfortable par le fait que sa fillette de 4 ans dit le mot vagin, de montrer qu’il est embarrassant pour ce même homme de chanter la partie d’Alicia Keys de ”Empire State of Minds”. Et forcément, la nouvelle baby-sitter sexy et “exotique”, pourrait faire du porno. Mais on n’en est pas sûr. Les femmes sexy à l’origine ethnique ambiguë se ressemblent toutes n’est-ce pas ? Là non plus, c’est ni sexiste, ni raciste, ni dépassé comme gag.
Mal Jouée
Ces défauts pourraient être pardonnés si Truth Be Told étaient jouées par d’autres acteurs. Mais tous, de Mark Paul Gosselar, à Vanessa Lachey, en passant par Tone Bell et Bresha Webb sont mauvais dans ce pilote. Chaque réplique est surjouée, téléphonée, et on les voit prendre la pause pour attendre les rires du public, qui ne viennent pas toujours. C’est douloureux de les voir attendre quand seules deux personnes rient à une blague. De plus, les acteurs n’ont aucune alchimie entre eux, il est donc difficile d’adhérer à leur soi-disante amitié.
Truth Be Told est ratée. A vouloir discuter du racisme, mais sans vouloir être trop sérieux, et en abordant des sujets triviaux, elle semble se moquer des réels problèmes qui existent aux Etats-Unis. Quand des enfants sont arrêtés dans une école parce qu’on pense qu’ils sont des terroristes, quand des dizaines de jeunes noirs désarmés sont tués chaque année par les forces de l’ordre, quand l’accès à l’éducation, à la médecin est plus difficile pour tous les noirs-américains, quand chaque enfant est garantie de faire face au racisme, à la discrimination, aux injures et insultes raciales dans sa vie, quand il grandit en sachant que sa couleur de peau lui mettra des bâtons dans les roues, dans l’Amérique de 2015, on se fiche un peu de savoir si oui, ou non, un blanc peut utiliser “Negro” quand il chante Empire State of Mind seul, dans sa voiture.
Crédits Image : ©NBC
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