Découvrez l’avis un peu déçu du Cerveau pour Iron Fist, la dernière création originale Marvel pour Netflix, avec Finn Jones
Iron Fist a été mis en ligne aujourd’hui, vendredi 17 Mars 2017, sur la plate-forme de streaming du géant de la VOD : Netflix. Nouvelle série originale estampillée Marvel, avec dans son rôle-titre, celui de l’homme au poing de Fer : Finn Jones, rescapé de Game of Thrones (ce bon vieux Loras Tyrell). Très attendue, le verdict est tombé. Un beau poing raté et dans l’eau, qui mettra plus de 5 épisodes à proposer un semblant d’intérêt.
Une nouvelle série avec une saison de 13 épisodes inspirés de l’univers Marvel qui a déjà été décriée par la critique aux USA. Une critique un peu dure, qui certes pointes les défauts de la série, qui aurait pu être bien moins mauvaise si son écriture et sa mise en scène avaient été un peu plus travaillées. Conduite par Scott Buck dans le siège de showrunner (Dexter), Iron Fist souffre d’une narration plate et peu surprenante, notamment pour une série fantastique à l’imaginaire Marvel.
Poing de Fer, point d’argent
Iron Fist souffre tout d’abord de comparaison avec l’excellente Jessica Jones ou bien même Daredevil. L’attente étant très haute depuis les grands succès de ces deux pépites inspirées par les comics Marvel, la déception ne pouvait être qu’au rendez-vous vu le niveau bien bas d’Iron Fist. Et bien évidemment Iron Fist ne pouvait que souffrir d’arriver en dernier, même après Luke Cage, qui a divisé les spectateurs fans des Marvel de Netflix, entre conquis et déçus.
C’est donc face à ces mastodontes sériels que le petit Danny Rand a dû faire ses premiers pas. Des premiers pas pieds nus et déséquilibrés dans un pilote inégal qui ne présente rien des enjeux de la série, survole les personnages secondaires, et surfe sur le mystère du retour de l’enfant prodigue, héritier millionnaire, mais sans le sous. Il faudra trois épisodes pour comprendre les tenants et les aboutissants de Iron Fist, surtout si nos connaissances en comics et univers Marvel sont assez proche du vide intersidéral. Trop linéaire, action mal dosée, personnages un poil caricaturaux, le pilote propose quelque chose d’assez vide, sans rythme qui pourrait décourager certains curieux.
Asian vibes
Pourtant Iron Fist avait de quoi proposer quelque chose d’intéressant. Cette intrigue sur fond de retour à la société suite à un traumatisme et une plongée dans une culture opposée à la métropole aurait pu offrir un véritable questionnement sur la nature humaine, l’art de la survie après une tragédie pareille, et les bienfaits de la méditation ou de certaines coutumes asiatiques de bien-être et maîtrise de soi. Et bien non, on garde tout ce qu’il y a de plus stéréotypé sur la culture asiatique, des moines chaolins, le tai chi, le yoga, les dojos et toute la symbolique de l’art du combat. Et c’est tout. On explique rien, on étale. Point.
Notre belle famille riche
Et c’est tout le problème de Iron Fist. La série tombe que trop souvent dans la caricature : que ce soit avec un trop plein d’action et de combats en mode Kung-Fu, de Danny Rand ou sa nouvelle amie Senseï, propriétaire d’un dojo et professionnelle en art martial, dure, noire et compliquée. Mais aussi côtés antagonistes. Les Meachum sont plus que caricaturaux, de Ward en passant par le père en haut de son appartement en Penthouse New-Yorkais, ou la sœur, transparente au possible. Sensé être mort, trois épisodes plus tard, on ne comprend, ni ne sait pourquoi le père est toujours en vie et caché, ou dort dans un caisson d’oxygène…
Tous les personnages sont unilatéraux, et rappellent même certains vilains superficiels dignes des séries des années 90, comme on pouvait le voir dans Lois & Clark par exemple. Si dans Lois & Clark, le kitch et la caricature étaient caractéristiques d’une série qui ne se prenait pas au sérieux, dans Iron Fist, malheureusement, on est sérieux. Beaucoup trop.
Voulue comme une série réaliste et simple, à l’image des philosophie bouddhistes sur lesquelles surfe Iron Fist, l’ennui s’installe très vite, puisque les enjeux mettent du temps à arriver. Des enjeux loin du matériel originel comics, puisque dans ces derniers Danny Rand n’a qu’un seul but : se venger. Ici, Danny est un bouddhiste sage, qui ne cherche qu’à retrouver sa famille. C’est mignon, c’est touchant, mais cela ne suffit pas pour lancer une intrigue autour d’un super-héros au poing d’acier. Un poing d’acier d’ailleurs qu’on ne le verra que trop peu s’en servir.
Mise en scène minimaliste et peu efficace
L’autre problème de Iron Fist c’est son esthétique. Si Jessica Jones, Daredevil et Luke Cage s’inscrivent dans une mouvance où les effets spéciaux restent éparses, histoire d’offrir plus de réalisme et d’engager le spectateur dans une réalité qu’il connait, dans Iron Fist, l’esthétique n’aide pas.
La réalisation simple et beaucoup trop minimaliste, accompagnée d’une mise en scène en plein New York huppé de l’Upper West Side, des riches héritiers et du faste urbain, nous donne parfois l’impression d’être dans une tout autre série, comme Pretty Little Liars, alors que le fantastique aurait dû être l’élément central d’Iron Fist. De plus, cette réalisation assez simple détonne avec les flashbacks de Danny Rand en séances de médiation en haut de la montagne (non ce n’est pas une blague, il y a des séquences multiples avec le héros en mode moine reclus sur un pic enneigé. La première fois, c’est cool, la seconde c’est presque drôle, au bout de la cinquième, c’est juste…. Chiant).
Une mise en scène qui n’aide pas du tout les scènes de combats, filmé assez simplement, au point qu’on arrive à voir que les chorégraphies sont factices et que les acteurs et autres cascadeurs ne se battent pas vraiment. Certaines séquences de corps à corps apparaissent même comme une répétition d’une troupe d’amateurs cascadeurs. Ouch.
La série Marvel de trop ?
Face à la multiplicité des séries inspirées des comics, que ce soient Marvel ou DC, Iron Fist n’a clairement pas de place ni d’intérêt, même face aux productions de la CW, avec ses héros d’Arrow, en passant par The Flash, Supergirl ou Legend of Tommorrow. Elle arrive de plus après l’excellente Legion, qui propose une nouvelle lecture des héros issus des comics, dans une mise en scène et esthétique léchée en télévision. Clairement, Iron Fist n’est qu’un divertissement occasionnel, que le Cerveau vous encourage à zapper, sans serrer les poings.
Crédit photo : ©Netflix
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