Nouveaux visages, formule réinventée, The Crown saison 3 débarque demain sur Netflix sous le signe du renouveau. La critique du Cerveau, toujours conquis par l’une des plus belles séries originales de la plate-forme
Une fois n’est pas coutume, Netflix mets en ligne un dimanche la nouvelle saison de l’une de ses séries phares, The Crown, ce 17 Novembre, jour de la Sainte Elizabeth, afin de célébrer l’héroïne de leur série comme il se doit.
Un retour de la Reine Mère sur les écrans de Netflix avec de nouveaux visages et autres changements, tout en gardant tout ce qui fait la qualité de The Crown, pour une véritable série de haut rang, même au bout de trois saisons. L’usage voudrait que certaines séries se relâchent, perdent de leur charme ou énergie au bout de quelques saisons, pour sombrer dans l’habitude voire l’ennui au bout de 3 ans de récits… Grande joie demeure en The Crown qui reste à hauteur de ses saisons précédentes, même avec un changement de casting.
Queen Olivia
Bye bye Claire Foy, bonjour Olivia Colman ! Nouvelle décennie et nouveau visage pour la reine dans cette saison 3 de The Crown. L’héroïne entamant la quarantaine on se devait de choisir une femme d’âge mûr loin des traits frais de Foy. La jeune femme faisant désormais partie du passé, qui de mieux que l’oscarisée Colman pour incarner la reine Elizabeth ? Posture, visage, voix, tout y est ! La Reine Elizabeth d’Olivia est plus fidèle à l’originale que jamais, à s’y m’éprendre.
Plus d’une décennie royale à Buckingham Palace. Voici qu’Elizabeth II entame dans cette saison 3 les sixties. Une décennie qui débute avec un clin d’œil à sa prédécesseure dans la première scène de cette nouvelle saison, avec le nouveau profil royal du nouveau timbre officiel du pays. La reine est maintenant bien installée et plus à l’aise que jamais dans son rôle de monarque. Peut-être plus froide, moins indécise et plus en paix avec les devoirs qu’incombe son titre, la femme semble avoir pleinement embrassé son rôle de dirigeante. Le ton est donné, la saison sera moins focalisée sur Elizabeth, il est certain.
Même son époux le Prince Philippe, qui n’a plus les traits de Matt Smith mais ceux de Tobias Menzes (Game of Thrones, Outlander), semble en paix avec son statut, bien qu’il ne soit pas à l’abri de vivre lui aussi une crise (de la cinquantaine visiblement.) Une famille aux abords plus en paix peut-être, mais qui n’est jamais à l’abri des tumultes, qu’ils soient d’ordres politiques ou personnels.
Réalité Fictive
Cette saison 3 de The Crown se focalise sur divers évènements majeurs des années 60 en Angleterre : que ce soit l’avènement du Labour Party au pouvoir, avec un premier ministre inattendu, ou la catastrophe d’Aberfan, l’un des plus grands regrets de la Reine. Une saison qui s’attarde moins sur les ravages de la monarchie sur le couple dans la linéarité, puisque les deux personnages bien installés dans leur statuts, pour mieux se focaliser sur la relation de la famille avec le peuple dans la première partie.
Alors que le parti travailleur est au pouvoir, l’opinion publique questionne la place de la monarchie dans la démocratie anglaise, on y voit la famille tenter de justifier, sans y parvenir, l’intérêt de la Monarchie dans le système du pays. Un intérêt remis en question vis-à-vis des dépenses royales ainsi que leur excès et trains de vie, contesté par certains. L’un des grands pans de cette saison mais pas le seul.
Jeune Prince Charles
L’autre pan majeur de la saison réside autour de la jeunesse du Prince Charles (Josh O’Connor), désormais jeune adulte. Peu de fiction ou reportages se sont attardés sur ce prince pas comme les autres avant son mariage avec Diana Spencer. Un prince qui était dans les années 70 le chouchou des médias. Ici, on découvre un prince Charles à l’université juste avant et jusqu’à son intronisation en Prince de Galles.
Féru de théâtre, amoureux transi – puisque la série prend le temps d’explorer sa rencontre et début de relation avec Camilla Parker Bowles – jeune homme discret et brillant, le Prince Charles prend une autre dimension dramatique et émouvante face à l’image que l’on peut avoir de l’homme qui s’est marié par devoir et non par amour comme nous le savons tous.
L’épisode qui lui est dédié au Pays de Galle est particulièrement touchant, notamment concernant sa enfance loin de tout affection maternelle ou familiale et les méfaits d’un éducation royale. Un épisode tout en subtilité qui ne manque pas de créer un lien empathique avec le spectateur.
Helena Bonham Carter, l’autre Reine
La princesse libre et excentrique qui s’était enfin marié dans la saison précédente de The Crown change de visage. Celle à qui la Monarchie a refusé l’amour, avait fait un mariage presque de convenance. La voici dans la peau d’Helena Bonham Carter, noyant ses malheurs dans l’alcool alors que son mariage est en péril.
Si la couronne lui offrira l’occasion de briller – notamment lors d’un voyage politique aux Etats Unis – la femme souffrira jusqu’en fin de saison. Campée brillamment par l’actrice, Margaret prend une autre dimension dans cette saison 3 de The Crown. Une dimension autour de son statut de femme, d’épouse, de ses devoirs de princesse, mais aussi de femme libre, jusqu’au dernier épisode de saison.
Toujours aussi brillant, juste et fort
Si The Crown est une fiction inspirée de la réalité de personnages pour certains toujours en vie, elle ne manque pas d’humaniser ces figures intemporelles de la monarchie anglaise. Si cette saison 3 est sans conteste bien plus mélodramatique et émouvante que les précédentes, puisqu’elle ne traite plus vraiment de l’initiation de la Reine et ses premiers pas à la tête du pays, elle est toujours aussi passionnante du début jusqu’à la fin.
Même si chaque épisode se rapproche plus de l’anthologie que du feuilleton comme la saison précédente même si un fil rouge persiste dans certains épisodes – puisque chacun explore un évènement historique particulier de la vie de ces personnes – la globalité de la saison est toujours aussi immersive et passionnante.
Perfection
La production est toujours sans failles, dans des décors et costumes plus crédibles que jamais. Le nouveau casting – qui aurait pu marquer une cassure avec les deux saisons précédentes de The Crown – est habité par le récit, marquant une continuité sans équivoque avec ce que l’on a pu voir avant, malgré les changements de forme, de visages ou de ton.
Qu’on se rassure l’essence de la série est préservé. De la réalisation à la musique, en passant par les couleurs ou les extraits télévisés réels à l’écran, The Crown, toujours en saison 3, reste sans conteste la véritable reine des séries originales de Netflix.
Crédit photos : ©Netflix
Connecte tes Neurones à Brain Damaged sur