Sigourney Weaver se lançait hier soir à la télévision, avec le premier épisode de la mini-série Political Animals.
Si une chose est prouvée avec Political Animals, c’est que Sigourney Weaver est une grande actrice.Parce qu’il faut avoir du talent pour incarner avec autant de crédibilité un personnage aussi lisse que Elaine Barrish l’héroïne de Political Animals.
Cette mini-série en six épisodes de USA Network, créée par Greg Berlanti, chronique la vie privée et politique d’Elaine Barrish Hammond (Sigourney Weaver), divorcée de l’ancien président, Bud Hammond (Ciaran Hinds). Après avoir perdu les primaires, elle travaille pour le nouveau président (Adrian Pasdar) tout en préparant les fiançailles de son fils ainé Douglas (James Wolk ) et couvrant les incartades de son cadet T.J. (Sebastian Stan).
Si vous connaissez Hillary Clinton, vous connaissez, presque, Elaine Barrish Hammond. Même force de caractère, même épouse restée dans l’ombre d’un mari infidèle jusqu’à ce que ce dernier termine son mandat présidentiel. Même image de femme froide et calculatrice auprès de l’opinion publique avant de la séduire en prenant de hautes fonctions au gouvernement. L’une des rares différences, c’est que Elaine a demandé le divorce.
Hillary de fiction
Mais si Hillary est intéressante dans la vie réelle, à la télé, elle est lisse. Elaine Barrish est présentée comme une politique qui hait le mensonge et l’hypocrisie, qui n’hésite pas à compromettre sa carrière pour sauver de pauvres journalistes innocents pris en otage en Iran. En maman parfaite, aussi, elle est prête à tout sacrifier pour ses fils, Douglas et T.J. Le premier est le gendre idéal avec une charmante fiancée presque parfaite (mais anorexique). Le second est ouvertement gay, toxicomane et a tenté de se suicider. Mais un héros tout de même aux yeux de sa maman, puisqu’il est le premier enfant d’un président à s’avouer homosexuel. Elaine est divorcée de l’ancien président, Buddy. Ce dernier, caricature d’un hybride de Clinton et Bush Junior, sort désormais avec une actrice à forte poitrine mais petit Q.I Mais les deux ex-époux couchent encore ensemble parfois, aussi bien pour des raisons politiques que par amour.
Si on aime le côté soap d’une série, dans cet aspect, Politcal Animals est parfaite. Outre la famille Hammond, la journaliste, bête noire jusqu’alors d’Elaine mais bientôt son alliée. Cette dernière couche avec son chef, qui lui-même couche avec une jeune rédactrice, absolument idiote.
Mauvaise politique
C’est dans le cadre politique que Political Animals est mauvaise. Quand une série s’attaque aux coulisses de Washington, on ne peut s’empêcher de penser à la cultissime A La Maison Blanche d’Aaron Sorkin. Political Animals ne lui arrive pas à la cheville, et Elaine Barrish n’est pas crédible en candidate aux présidentielles, ni même en Secrétaire d’Etat. Sigourney Weaver arrive à lui donner du charisme. Mais elle ne peut pas donner de relief à un personnage aussi lisse. Les problèmes politiques sont à peine effleurés, trop facilement négociés et résolus.
Political Animals reste drôle, avec quelques bonnes répliques et discours. Cependant, l’humour n’est pas assez présent pour une série sur USA Network, pour imaginer la série comme une comédie et le côté politique bien trop superficiel pour prendre au sérieux son propos.
Crédits Image : USA Network
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