Orange is the New Black saison 3 : Une saison plus légère et religieuse

Retour sur la saison 3 de Orange is the New Black, une saison un peu plus légère et sous le signe de la foi. Spoilers.

Vendredi 12 juin était attendu comme le messie par les fans de Orange is the New Black pour le lancement de la saison 3. Une saison plus légère mais qui n’en est pas moins profonde dans la façon d’aborder ses personnages. Comme d’habitude on plonge un peu plus dans le passé d’autres personnages qui avaient jusque là étaient survolés. On les découvre de manière plus approfondie. On en découvre ainsi plus sur Big Boo, Chang, Pennsatucky, Flaca, Diaz mère et fille, Norma et même le directeur de la prison Caputo a son épisode flashback. C’est l’un des rares personnages masculins de la série mais cette saison, il brille et il est hilarant. Il tente de sauver sa prison et il se retrouve avec un boss incompétent tout droit sorti des jupons de sa mère. Les hommes sont rarement dépeints sous une bonne lumière dans la série et c’est encore pire cette saison. Bennet, qui était l’un des hommes les plus respectables, avait déjà commencé à perdre de son crédit dans la saison 2 quand il n’a pas publiquement assumé la paternité de l’enfant de Dayanara et, sans spoiler, c’est encore pire cette saison. Le seul homme décent de la série ne l’est plus du tout.

Si les personnages sont le plus important, Orange is the New Black est aussi une série dans un milieu carcéral qui a des difficultés. Cette saison avait un fil rouge sur les problèmes les agents de sécurité de la prison qui ont vu leur poste être menacé.

Dieu m’a donné la foi

La religion est un thème central de cette troisième saison. Chacune tente de trouver quelque chose auquel se raccrocher, quelque chose en quoi croire pour surmonter la vie carcérale. Une partie des détenues fait semblant d’être juive pour avoir de meilleurs repas au réfectoire. Ce qui ressemblait à une blague finit par devenir une véritable introspection religieuse pour Black Cindy. Norma devient un gourou pour un groupe de prisonnières. Elles finissent par la vénérer de manière presque démesurée. La religion musulmane est à peine effleurée avec Janae. On apprend dans le final qu’elle vient d’une famille musulmane. Le côté religieux est intéressant mais ce n’est pas la religion en elle-même qui compte, c’est plus la foi, croire en quelque chose afin de tenir le coup.

Un triangle amoureux #TrustNoBitch

En cette nouvelle saison la relation entre Alex et Piper a été un peu plus approfondie. Alex a appris la raison de son retour derrière les barreaux. C’est Piper qui a dit à son officier de probation qu’elle avait une arme. Si Alex est en colère elle verse sa rage en couchant « violemment » avec Piper, elle finit par lui pardonner. Elles se remettent officiellement ensemble mais une tierce personne s’est immiscée entre les deux : Stella. Cette dernière a porté son dévolu sur Piper qui n’est pas restée insensible à son charme. L’ajout de Stella est intéressant et remet du piment dans l’histoire. Larry n’est plus là, il fallait donc apporter une autre personne histoire de secouer un peu tout ça. Piper a fait du chemin depuis la saison 1. Il est intéressant de voir un changement de dynamique entre Piper et Alex. Piper, qui a commencé une nouvelle activité illégale pour se faire de l’argent, est de plus en plus sûre d’elle et sait se faire respecter tandis qu’Alex a perdu toute confiance en elle. Son boss dealer est après elle et elle craint pour sa vie. Elle va finir par devenir parano et accuse une détenue de vouloir la tuer. Cette parano n’est pas complètement infondée puisqu’elle va se retrouver en danger dans un cliffhanger qui suggère qu’elle est peut-être morte. Cette saison apporte une véritable leçon à Piper qui n’a confiance à personne d’autre qu’elle-même et elle a bien raison parce que même les personnes les plus proches d’elle vont tenter de la poignarder dans le dos. Sa nouvelle mantra : “Trust no bitch”.

Une humanité sincère

Orange is the New Black n’a pas forcément révolutionné la télé mais elle a clairement dépoussiéré les choses et changeant la perception des femmes dans la société. Elle a mis en lumière un personnage transgenre qui est une vraie personne à part entière, elle a fait la place à aux femmes de tous univers, de toute origine, religion, âge et sexualité différentes. L’empathie est une chose importante et elle est présente dans la série. Si ces personnages sont des criminelles, elles restent des êtres humains qu’on doit traiter avec respect. La série reste drôle et pleine de coeur avec des personnages de plus en plus intéressant. Le fait que la série possède autant de personnages était un petit défaut au début mais avec une troisième saison à son actif chacune à sa place. Cependant le premier tiers de la saison manque un peu de mordant. Ce qui manque, c’est un personnage du gabarit de Vee. Une tête dure, une véritable femme alpha qui rend la vie dure à tout le monde. On est loin de la dureté de la série australienne Wentworth même si la série montre que la vie en prison est difficile, notamment avec l’ostracisme vécu par Brook Soso qui mène à sa dépression, l’alcoolisme et la solitude de Poussey ou encore la transphobie que subit Sophia. Mais Orange is the New Black n’est pas un drama à 100%, c’est une comédie et la série est plus légère dans cette saison 3 même si elle arrive à aborder ces sujets profonds.

Le viol est un sujet sérieux et il n’est pas à prendre à la légère. La saison 2 avait utilisé le viol pour se débarrasser de Mendez alias Pornstache. Daya l’avait accusé de viol pour faire croire que c’était lui le père de son enfant et ainsi protéger Bennet. C’était une fausse accusation ce qui est une chose horrible et aussi atroce et mauvais que pouvait être Mendez, il ne l’a pas violée et est allé en prison pour ça. Cette saison, un personnage s’est vraiment fait violé. Pennsatucky a subi des violences sexuelles toute sa vie et ses agresseurs n’ont jamais été inquiété. La série a mis la lumière sur un acte horrible et cette fois-ci, sans le tourner en dérision. L’amitié entre Big Boo et Pennsatucky est improbable sur le papier mais fonctionne. Penn est passé d’un personnage insupportable à une jeune femme vulnérable qui a vécu des choses horribles toute sa vie et qui continue de souffrir de la domination des hommes sur elle.

Le casting est toujours un régal et l’ajout de Stella secoue un peu les choses même si on ne la voit pas beaucoup puisqu’elle n’arrive qu’au sixième épisode.

La saison 3 de Orange is the New Black est disponible sur Netflix.

Crédits ©Netflix

Aïssatou Loum