Charlie Countryman : le Voyage perché de Shia Labeouf à Bucarest

Premier film de Fredril Bond, Charlie Countryman offre un Shia LaBeouf méconnaissable dans un véritable ovni cinématographique.

Shia le Bœuf revient dans un drame indépendant perché tourné à Bucarest : Entre trafic de drogue, triangle amoureux et voyage initiatique psychédélique, le long métrage de Friedrik Bond est une invitation au voyage qui ne laissera pas indifférent.

Quête existentielle

Charlie Countryman, ou The necessary Death of Charlie Countryman (La mort nécessaire de Charlie…) est une histoire assez barrée de quête existentielle. Charlie, un jeune homme assez sensible et perdu, va donc se découvrir malgré lui à l’autre bout du monde, en Roumanie, destination choisie un peu par inadvertance suite au décès de sa mère, et quelques visions sous acides…

Un voyage initiatique qui peut paraître complètement perché mais en totale adéquation avec une jeunesse oisive, sans réel but. Un beau portrait de cette génération Y plongée dans la drogue, les déboires sexuels et des environnements qui parfois les dépassent. Une jeunesse de tous les excès qui s’illustre assez bien notamment lors des séquences avec Rupert Grint, qui prouvent que le petit Ron d’Harry Potter n’est plus ce petit roux sage et angélique que tout le monde connaît.

Romance des Balkans

Charlie Countryman c’est aussi une histoire d’amour à l’autre bout du monde. Une romance assez clichée mais un élément déclencheur, un déclic chez le héros, incarné par Shia le Bœuf, qui va être le moteur de cette histoire complètement barrée. Un déclencheur assez banal vers une découverte d’un autre soi à travers l’autre, dans un environnement inconnu.

Accompagné de Evan Rachel Wood dans le rôle de Gabi, objet de convoitise de son ex Nigel, un tantinet mafieux, dans la peau de Mads Mikkelsen – pour un rôle qui lui sied bien et bien loin de la série Hannibal – Charlie se trouve embarqué dans une spirale infernale qui va le mener vers une mort certaine. Le rôle d’amoureux transi et vulnérable s’illustre assez bien à travers Shia, lui qui cherche désespérément à se donner une nouvelle image. Mais ce  triangle amoureux assez simple et basique destiné à faire grandir et évoluer Charlie, reste en surface sans véritablement impliquer le spectateur.

Entre comédie, film noir et drame existentialiste

Charlie Countryman est un film difficile à classer. Parfois comédie sur fond de film noir, avec des élans de drame existentialiste, ce long métrage est, pour sûr, un ovni du 7^ème art avec sa réalisation qui se veut à la fois stylisée ou neutre, son rythme et sa réalisation, un coup esthétique, un coup ratée. Des choix tant narratifs que visuels qui donnent l’impression que le film cherche son style, au même titre que le héros se cherche.

Malgré une intrigue qui tient la route, Charlie Countryman se perd souvent dans un scénario qui se fait paraître assez pauvre lors de certaines séquences, porté par énormément de lenteur dans l’avancée de son intrigue. C’est bien dommage car ce portrait de la jeunesse américaine désabusée et avide de tout les excès, servi par un Shia LeBoeuf méconnaissable et un casting de choix, séduisant dès les premières séquences, reste au final assez moyen.

CHARLIE COUNTRYMAN Bande Annonce VF (2014)

Crédit Photos : © Bona Fide Productions