Fairy Quest tome 1 : la critique

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4.0

Premier tome de Fairy Quest, en librairie le 16 mai chez Glénat dans la collection Grafica.

 Fairy Quest, le premier tome d’une série en quatre volumes sort mercredi aux éditions Glénat. Un étonnant regard sur l’univers des contes de fées. Fairy Quest est un monde dans lequel leurs personnages existent. Dans cet univers, au Bois-des-Contes, le père Grimm règne en véritable tyran : tous les jours, les différentes histoires doivent être réitérées par les personnages en respectant la bonne parole, celle des contes, à la lettre. Aucune déviance n’est possible. Sauf qu’un jour le petit chaperon rouge se lasse, devient amie avec le grand méchant loup et tous deux doivent fuir la police de l’opinion, se faisant aider par la résistance.

Monde féérique détourné

Délicieux détournement de l’univers féérique où le « il était une fois » ne se termine presque jamais par « et ils vécurent heureux et ils eurent beaucoup d’enfants ». En témoigne le sort réservé à Cendrillon. Cet univers imaginé par Paul Jenkins, dessiné par Humberto Ramos et encré par Leonardo Olea est une ode à la différence, à la déviance. Avec de véritables retournements de situation : dans le trinôme la sorcière/Hansel/Gretel, le méchant n’est pas celui auquel on pense de prime abord.

Quand les personnages cherchent à sortir des sentiers battus, à échapper à ce que la société a irrémédiablement réservé pour eux, ils luttent notamment aux côtés du héros résistant par excellence Peter Pan, pour tenter de trouver ce « monde réel » mythique dans lequel le père Grimm n’a aucune influence, que sa police de l’opinion ne peut atteindre.

Un style au croisement des continents

Stylistiquement parlant, Fairy Quest trouve son inspiration tant du côté de la BD européenne, des mangas, que des comics. On retrouve à la fois le dessin si caractéristique, pour certains personnages, des mangas et un trait plus classique à l’européenne. Le découpage en épisodes et la structure de l’intrigue rappellent qu’il s’agit d’un comic book, que Jenkins a travaillé avec Marvel et DC Comics, respectant certains codes du marché américain. Le mélange des trois est parfaitement réussi et aboutit à un cocktail savoureux, coloré, comme on voudrait en voir plus souvent.

Fairy Quest est un petit bijou dont il faudra suivre la sortie des trois prochains tomes. Cette série rappelle ou apprend à ceux qui ne le savaient pas que l’univers des comic books ne se réduit jamais aux deux grands éditeurs américains. Il faut se féliciter de la pléthore de nouvelles publications chez les éditeurs français au-delà de Panini et Urban Comics, qui permet à des surprises comme celle-ci de se faire connaître du grand public.

Crédits photo ©Editions Glénat

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