Defiance c’est la nouvelle série transmédia de SyFy qui débarque sur ses écrans Français dès mardi 16 avril à 22h15. Un projet crossmédia ambitieux pour un pilote de science-fiction qui suit tous les mécanismes de son genre. On débriefe (attention léger spoilers).
A l’aube du web 3.0 et de l’explosion du phénomène transmédia, Syfy a décidé de jouer la carte du mélange. Tant dans le fond que dans la forme. Defiance, c’est le nouveau produit Syfy mondial qui propose un concept intéressant : une série de science-fiction qui se couple à un jeu vidéo pour deux univers qui se complètent voire interagissent l’un avec l’autre. Une série élaborée en étroite collaboration avec les concepteurs de jeux vidéos Trion qui se veut comme une révolution à la télévision où le jeu vidéo n’est perçu généralement que comme un produit merchandising (prenons comme exemple les jeux vidéos inspirés de 24, Lost ou bien X-Files où les intrigues sont indépendantes de la trame narrative de la série). Dans Defiance, on mélange les deux univers des deux plate-formes pour n’en faire qu’un.
Ce n’est pas tout, Syfy joue aussi très gros avec Defiance puisque la série qui sera diffusée ce lundi 15 avril sur les écrans américains est lancée dès le lendemain sur les écrans de ses consoeurs internationales. C’est une grande première pour une série de passer directement par la case flux TV avant même d’être mise à disposition au public sur diverses plate-formes VOD en France ( Defiance sera aussi disponible en VOD sur CanalSat après la diffusion française dès le 16 avril à 22h15). Defiance, où le début d’une nouvelle ère télévisuelle où le spectateur n’attend plus 4 mois pour voir sa série sur les chaînes françaises.
Bienvenue à Defiance
Defiance c’est l’histoire d’un mélange de peuples intergalactiques suite à un évènement quasi post-apocalyptique. 30 ans après l’arrivée soudaine de plusieurs espèces extraterrestres et de nombreuses années de guerre dévastatrice, le monde n’est plus ce qu’il était. Nous sommes en 2046, 15 ans après la fin de cette guerre contre les Voltans (« voltan » ou « volt » sont des termes globaux pour designer un alien peu importe son origine), la planète Terre est désormais « Terraformée », changée par ces aliens pour correspondre à leur forme de vie. De vastes étendues désertiques et inhabitables ont remplacé certaines grandes villes américaines, comme Saint-Louis, ensevelie sous terre, avec une nouvelle agglomération au dessus du nom de Defiance. Le jeu vidéo, lui, se déroule à la même occurrence, mais à San Francisco, elle aussi en ruine. Au milieu de ces 8 races qui coexistent sur cette nouvelle Terre, des mutants hostiles issus de la terraformation de la planète ont émergé mettant en péril toute vie.
Western futuriste
Defiance, c’est un peu la petite ville au milieu du désert de l’Utah avec son saloon, ses miniers et ses cowboys mais le tout version futuriste. Une nouvelle ville qui se veut comme une nouvelle chance pour toutes ses races qui souhaitent cohabiter en paix. C’est ici que vont débarquer les deux héros de la série en tentant d’échapper à une troupe de brigands aliens : Joshua Nolan (Grant Bowler) vétéran de guerre et sa fille Irisa (Stephanie Leonidas) d’origine irathient qu’il a adopté pendant les affrontements. Dans cette ville, ils feront la connaissance du Maire, Amanda Rosewater, dans la peau de la belle Julie Benz, et d’autres personnages secondaires qui prendront de l’ampleur au fil des épisodes, comme la famille Tarr, d’origine Alien, Kenya la tenancière d’un bordel futuriste… Ensemble, ils devront annihiler une menace venue des Terres hostiles hors des frontières de la ville. Defiance, ou un futur qui ressemble fortement à Firefly mais qui s’en démarque avec son identité visuelle et son intrigue originale.
Terra Nova Terraformée
La science-fiction est un genre qui généralement est visionnaire remettant en cause la nature humaine à travers ses diverses histoires. Un genre qui se renouvelle constamment où l’imagination n’a pas de limites ni de frontières qu’elles soient d’ordre scientifiques ou physiques. En science-fiction tout est possible. Et même si Defiance défie un peu son genre, malheureusement, la série fonctionne sur beaucoup de codes du genre et autres déjà-vus. Malgré un concept intéressant avec une intrigue sur fond de guerre interraciale et intergalactique, un univers extra-terrestre inédit, Defiance c’est un peu le mythe de la Frontière Américaine, du nouveau départ, un peu comme dans Terra Nova, dans cette ville qui se veut comme une oasis au milieu d’un désert hostile. La série propose en outre un univers assez proche de Falling Skies et une ambiance très Revolution.
Au visionnage de ce pilote de 90 minutes, le spectateur amateur de SF notera également quelques inspirations clairement tirées de Dune, Farscape voire BattleStar Galactica. Influences évidentes puisque les créateurs de ce programme ne sont autres que Rockne S. O’Bannon (SeaQuest DSV, Farscape), Michael Taylor (Battlestar Galactica) et Kevin Murphy (Caprica). Un gage de qualité pour cette série qui mise gros via son concept transmédia.
Des espèces attachantes
Ce qu’on aime dans ce pilote, c’est la rapidité avec laquelle le spectateur s’attache aux personnages et rentre dans l’intrigue.Irisa et Nolan forment un duo bourré d’humour assez fusionnel pour une relation paternelle pas comme les autres. Les races présentées sont à la fois fascinantes et intrigantes et les personnages secondaires relativement bien exposés. Un pilote servi dans une ambiance visuelle qui ne décevra pas les amateurs de SF, couplée à certains plans générés en 3D qu’on pourrait croire issus du jeu vidéo élaboré par Trion. Visuellement, Defiance propose un univers à la faune et flore variées, non sans rappeler celui de Pandora (Avatar).
Avec des langues inédites et des personnages qui s’annoncent intéressants, comme les Tarr de la race des Castihans, sorte d’albinos venus d’ailleurs, Defiance a un potentiel SF assez large pour se créer un univers qui se delestera de ses inspirations et son impression de Terra Nova 2.0. On attend la suite pour un verdict final.
Defiance : Promo FR
Crédit photos : ©Syfy
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