True Detective saison 3 : Back to the -True- classics (critique)

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4.5

Après une saison 2 en demi-teinte, True Detective revient ce soir sur les écrans d’OCS en France dès ce 14 janvier pour une saison 3 inédite qui renoue avec sa saison 1. La critique du Cerveau conquis par ce retour aux sources.

True Detective était la sensation de l’année 2014. Créée par Nic Pizzolato, la série a très vite fait sensation avec ses personnages complexes, ses acteurs de renom et son écriture en profondeur, d’une nuance inégalée, et sur plusieurs époques.

Avec la saison 3, Nic Pizzolato renoue avec l’excellence de l’enquête proposée en saison 1, avec une écriture toujours aussi maîtrisée, une enquête à faire froid dans le dos, et des acteurs charismatiques pour dépeindre une Amérique profonde, comme on la voit rarement à la télévision.

Back to the classics

La saison 3 de True Detective se déroule dans l’Arkansas, dans la région des monts Ozark où elle suit l’histoire d’un crime macabre avec un mystère qui s’étend sur trois périodes différentes, les années 80, 90 et 2015.

Mahershala Ali tient le rôle principal, celui de Wayne Hays, inspecteur de police dans l’Arkansas. Au casting, on trouve aussi Stephen Dorff (Blade) dans le rôle du partenaire de Hays et Ray Fisher (Justice League) joue le fils de Hays. Carmen Ejogo est Amelia Reardon, une institutrice et écrivaine de l’Arkansas liée à la disparition de deux enfants dans les années 80, dont la place devient très importante dans l’intrigue dès le second épisode de saison.

Sujet dur

Le sujet de cette saison tourne autour d’un thème difficile et dur : la pédophilie et le meurtre d’enfant. Wayne, ancien pisteur de la guerre du Vietnam, est en enquête avec son coéquipier sur la disparition de deux frères et sœurs. Un sujet dur d’emblée, qui va bien évidemment avoir un impact lourd sur les personnages de l’intrigue, bien au-delà des parents et habitants de cette petite ville américaine. Car bien évidemment, la force de True Detective réside dans cette peinture d’une Amérique profonde et simple, en filigrane.

Vérité simple

Ce qu’on aime avec True Detective, c’est qu’a contrario des séries d’enquêtes judiciaires, elle n’est pas dans la glorification ou le fantasme d’enquête avec des héros qui cherchent la vérité coûte que coûte. On l’avait constaté avec Woody Harrelson et Matthew MacCaugnhey, True Detective est dans le récit simple et réaliste d’une enquête policière, conduite par des gens simples – dont c’est le métier certes – mais qui nous ressemble.

Des gens simples confrontés à des horreurs auxquels ils font face tout en tentant de ne pas être impacté alors que l’impact est inévitable. True Detective montre avec cette saison 3, notamment grâce à l’écriture de son créateur et showrunner, Nic Pizzolato, qu’elle sait toujours immerger le spectateur aux côtés des enquêteurs sans chercher à les mettre sur un piédestal. Là est la force de la série, qui s’était un peu oublié en saison 2 avec des personnages voulus psychologiquement complexes.

Horreur humaine, horreur réelle

Ici, avec les personnages incarnés à la perfection par Stephen Dorff et Mahershala Ali, on reconnait des hommes et des femmes qui nous ressemblent confrontés à l’horreur humaine et l’impact direct sur une communauté américaine, mais aussi ceux qui font la justice.

Des hommes dont on comprendra la vie privée plus en profondeur à partir du troisième épisode, plus axé sur l’intimité de ces détectives ainsi que l’impact de leur profession sur leur vie, en découvrant aussi leur passé et avenir.

Plus juste qu’en saison 2

True Detective saison 3 a tout pour proposer une grande saison d’enquête policière et psychologique, renouant ainsi avec ce qui avait fait de la série un phénomène lors de la diffusion de sa première saison.

Plus juste et plus terre à terre, l’écriture de cette saison 3 de True Detective est plus fine et introspective qu’elle n’a pu l’être avec la saison 2. Plus juste, avec une réalisation de qualité qui respecte les codes de la série (assurément inspirés par le cinéma) sous la caméra de Jeremy Saulnier qui succède à Cary Fukunaga après deux saisons.

Les décors et maquillages, notamment concernant les personnages vieillis, sont d’une crédibilité rare pour la télévision, servi par des jeux d’acteurs équilibrés et justes. La série donne beaucoup de place au personnage de Mahershala Ali, qu’il incarne avec douceur, sensibilité et noirceur, dans un jeu qui lui est propre et d’une qualité remarquable.

On regrette une mise au second plan de son coéquipier incarné par Stephen Dorff dans cette saison 3 de True Detective, tout aussi juste dans son personnage. On espère en découvrir plus sur ce dernier dans la seconde partie de la saison. Une saison 3 de True Detective qui s’annonce palpitante dès ses deux premiers épisodes, à voir ce soir sur OCS City à 21h00 ou dès maintenant sur OCS Go.

Crédit photos : ©HBO

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