Shadowhunters possède tous les codes de la série pour adolescentes…peut-être un peu trop.
Pour apprécier Shadowhunters à sa juste valeur, il faut faire appel à son adolescente intérieure. Tous les ingrédients de la série sont là pour séduire la jeune fille de 14 à 16 ans qui est en chacun de nous. Il y a d’abord l’héroïne, charmante jeune adulte de 18 ans, drôle, gentille, belle, douée dans les arts, qui a une relation privilégiée avec sa mère. Clary Fray est un peu lisse dans ce pilote, elle n’a pas beaucoup de défauts, mais elle est parfaite pour que le public cible de la série s’identifie à elle. Katherine McNamara n’est pas de trop mauvaise dans le rôle, mais le pilote de Shadowhunters n’a pas vraiment assez d’éléments pour juger réellement de son talent.
Une destinée extraordinaire
Shadowhunters respecte plus ou moins son oeuvre d’origine The Mortal Instruments, les romans de Cassandra Clare. Ainsi Clary découvre dans le pilote tout un monde caché de démons, de métamorphes, de sorciers, et le fait qu’elle fait partie de ce monde. Nous sommes encore une fois devant l’histoire de la jeune fille qui se croyait normale et plus ou moins banale qui découvre qu’elle a un destin extraordinaire. Quoique, pour le moment, elle en a un peu rien à fiche de son destin, elle veut juste sauver sa mère des griffes de Valentin, grand méchant chef de la secte du Cercle. Une secte qui recherche une coupe qui semble avoir une grosse importance. Valentin qui est père biologique de Clary. La série tente maladroitement le mystère, pour peu que certains n’auraient pas lu les livres ou vu le film, mais ça fonctionne mal.
Dans le pilote, Clary va ainsi rencontrer les chasseurs de démons, ceux qui protègent l’humanité. Elle doit ainsi prendre la décision de les rejoindre, ou non. Là encore on retrouve des poncifs des séries adolescentes. Le groupe qu’elle peut rejoindre est un trio avec le chef, Jace, grand, blond, sexy. Ses acolytes sont le brun ténébreux, Alec intense et sexy, et la fille sexy, Isabelle qui sait jouer de ses charmes. Ces personnages sont si stéréotypés que cela en devient drôle quand Shadowhunters veut clairement s’inscrire dans le drame. De plus, Clary a un meilleur ami humain, un peu nerd sur les bords, qui est fou d’elle mais elle ne s’en rend pas compte, et qui va vite découvrir la vérité. Et on sent déjà qu’une relation se forme entre Jace et Clary. Qui a dit triangle amoureux ?
Plaisirs coupables
Shadowhunters installe cependant correctement dans son pilote ses éléments d’intrigues, avec la quête d’identité pour Clary, et la chasse aux méchants démons en général, plus la recherche de la maman de Clary et de la fameuse coupe. La série reste bien rythmée, les scènes de combats sympathiques malgré des effets spéciaux pauvres et des démons qui meurent avec autant de talents que Marion Cotillard dans Batman. On se laisse néanmoins entraîné dans l’histoire que la série tente de nous raconter. Elle peut ainsi devenir un bon divertissement, mais il ne faut pas chercher une quelconque profondeur, ou un message adulte. Freeform a créé ici une série pour adolescentes, une série qui ne se prend pas la tête, un sorte de « guilty pleasure » pour les amateurs de fantastique. Elle le sait, et ne tente jamais de convaincre du contraire. Il serait malhonnête et futile de tenter d’y voir autre chose.
La série est disponible sur Netflix, avec un nouvel épisode chaque mercredi le lendemain de sa diffusion US.
Crédits Images : ©Freeform
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