Aaaaaaaaaaaaaouw, les loup garous sont de retour et à l’honneur dans Bitten, une série qui se veut fantastique et psychologique loin de nous rendre mordus.
La Lycanthropie revient au goût du jour avec Bitten, la dernière nouveauté de Syfy, qui a été présentée hier aux USA . Une série qui se veut bien plus adulte et substantielle que sa grande sœur sur MTV : Teen Wolf. Adaptée de la saga de la romancière canadienne Kelley Armstrong, Les Femmes de l’Autremonde, Bitten est une série centrée autour d’Elena (Laura Vandervoort, la Kara de Smallville), une femme loup garou, fait assez rare dans le folklore de cette bête mystique.
Si nos amis vendéens et picto-charentais connaissent la légende de la Garache, femme louve condamnée à expier ses péchés sous la forme d’une bête, nos amis canadiens pensent avoir trouvé le filon pour relancer la légende des créatures mi-loup mi-homme (et re-mi loup derrière – fans de Kaamelott celle-là elle est pour vous). Rares sont les femmes lycanthropes dans le folklore occidental ou en télévision, dans les programmes qui traitent de ce sujet. Elle a été machiavélique dans Teen Wolf, quasi absente dans Tru Blood et à peine survolée dans Being Human, Bitten choisit donc d’offrir un véritable rôle de louve pour une intrigue qui tourne essentiellement autour de la nature de cette créature surnaturelle, et féminine. Une nouvelle forme de loup garou moins stéréotypée, plus primale, pour des créatures qui nous rappellent étrangement les Loups Géants de Game of Thrones.
Bite Me
Bitten c’est donc l’histoire d’Elena, une jeune femme vivant à Toronto avec son super boyfriend à la tête d’une agence de marketing. Elle est accessoirement artiste photographe et loup-garou (te ?) la nuit quand elle veut (oui la pleine lune ce n’est pas pratique quand on veut faire une série essentiellement autour de cette créature). Oui, la grande nouveauté dans cette revisite de la lycanthropie produite par la chaîne Space, ici, les loups garous maitrisent leur malédiction. Elena essaie donc de vivre une vie normale avec sa double personnalité, qu’elle tente de maitriser un maximum avec son ami thérapeute, lui aussi loup garou. On apprend qu’elle doit son état à son ex-petit-ami qui l’a mordue, et donc transformée en loup garou. Mais lorsqu’un autre loup garou inconnu se met à attaquer des jeunes femmes, le clan d’Elena la rappelle pour découvrir l’identité du renégat qui pourrait bien exposer leur véritable nature au grand jour.
Malédiction
Les romans de Kelley Armstrong tout comme Bitten sont une excuse pour une remise en question de la nature humaine. Un retour sur ce qui nous distingue de l’animalité. Le sempiternel débat philosophique et psychologique. Le tout bien évidemment incarné par Elena, l’héroïne de la série. Elle refuse son état et souhaite vivre une vie normale avec son petit ami et sa belle-famille. Mais cet état, elle ne peut l’ignorer, ni le contrôler complétement.
Une malédiction qui, comme le laisse suggérer ce pilote qui prend son rôle d’exposition au sens propre du terme, sera au centre de l’intrigue. Un questionnement sur la nature de ce qui nous définit en tant que personne, avec ou sans la fatalité d’être une créature fantastique. L’acceptation d’une dualité psychologique, de l’appel de l’animal qui vit en nous. Un discours un peu superficiel, assez basique et surtout servi par une lubricité des personnages assez crue, entre scènes de nudité justifiées ou non, et scènes de sexe à foison. Et ce dès la première scène du pilote. On ne remerciera pas Game of Thrones d’avoir banalisé le sexe à la télévision au point de la surenchère quel que soit le programme.
Ma meute, cette belle famille
A la lutte entre instinct primal et humanité ajoutons une dimension familiale, pour une notion si chère à nos amis d’outre-Atlantique. Ce pilote met donc en avant le fondement sacré des USA, à savoir la famille, pour redéfinir la notion de ces liens du sang et, ou, affectif. La famille face à la meute, l’instinct de protection du clan et d’acceptation de l’autre au sein de cette structure humaine et animale.
Une structure incarnée par le clan de loups d’Elena et celui de son petit-ami, qui bien évidemment humain ou lycant, on est tous des bêtes quand il s’agit d’accueillir un étranger dans la meute. Un choix cornélien pour une femme déjà perdue vis-à-vis de sa propre dualité. Sans trop spoiler cette dernière va donc rejoindre sa meute pour tenter de résoudre l’énigme des meurtres commis dans sa ville d’origine et celle de sa meute, incarnée par le clan familial connu de la ville de Stonehaven : les Danver. Un pilote qui se conclu donc sur le retour de la louve prodigue, qui promet d’explorer ces thématiques, logique, vu le sujet de cette série. Bitten est en somme un programme qui ne révolutionne pas le genre, exposant les personnages et l’intrigue de manière assez plate. Un pilote qui pourrait bien présager un spectateur surpris, si les épisodes suivants prennent plus de rythme et de corps narratif. On attend la suite avant de mordre.
Crédits photos : ©Syfy/Space
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