Le pilote de la nouvelle série du papa de X-Files a été dévoilé sur Amazon. Avant de savoir si le public et Chris Carter réussiront à décrocher une saison entière, voici la critique de ce premier épisode de The After, un après X-Files mitigé.
Quand il n’y a plus, on pourrait croire qu’il y en a encore. Le pilote de la nouvelle série du créateur du culte des années 90, The X Files ou Aux frontières du réel, est disponible depuis le 6 février sur Amazon US. Un pilote bien loin de ce qu’on attendait pour celui qui a changé la télévision américaine grâce à ses deux agents en 1994.
French it up bro
The After est donc la dernière idée de Chris Carter, créateur de X-Files, Harsh Realm et Millenium, qui après avoir fait un flop au cinéma avec sa suite de The X Files : I want to believe en 2008 a décidé de rester dans l’univers du paranormal une fois de plus. Le pitch est relativement assez simple : une catastrophe vient bouleverser la vie de 8 personnes. Bloqués dans un parking, ils finissent par réussir à s’enfuir pour découvrir que la ville est plongée dans un univers post-apocalyptique mystérieux. Plus d’électricité, panique générale. Les ingrédients idéals pour un thriller.
Cocorico ! Louise Monot (OSS 117), est en quelque sorte l’héroïne de cette série qui, si elle est commandée par Amazon, suivra l’histoire de ces rescapés unis à cette catastrophe par un lien étrange. Une française avec son accent bien franglais, à la tête d’une série américaine a de quoi faire plaisir. Et même si l’on a droit à quelques clichés très américains quand ils engagent des français, comme le «bonjour» à foison, on remerciera Chris Carter pour un merveilleux « Merde » répété trois fois suivi d’un « Dammit », de quoi décrocher un sourire chez nos compatriotes. A ses côtés, un sacré casting : Sharon Lawrence (Drop Dead Diva), Jamie Kennedy (Ghost Whisperer), Aldis Hodge (Leverage), Andrew Howard (Limitless), Arielle Kebbel (Vampire Diaries), Jaina Lee Ortiz et Adrian Pasdar (Heroes).
After the X Files
Une ambiance similaire à X-Files que l’on attend forcément quand on sait qui tient les rennes de The After. Légèrement différente même si très similaire (décidément la forêt et Chris Carter, c’est une grande histoire d’amour, et ce, même en plein coeur de L.A), comme un héritage qui fera défaut à la série. Et même si, grâce au thème signé John Debney, la musique oppressante de ce pilote varie de celle que nous connaissons de Mark Snow, on ne peut s’empêcher de penser à la série aux deux agents costard-cravate lors du visionnage de The After. Comme un fantôme qui hante nos esprits en espérant revivre un grand moment de télévision à marquer d’une pierre blanche.
Malheureusement, ce n’est pas vraiment ça. The After possède tous les défauts et déjà-vus d’un The Event, Flash Forward ou d’une Revolution. Des défauts exacerbés par les vices du créateur de la série qui ne révolutionne pas le genre du thriller. De plus, Chris Carter risque assurément d’exaspérer ceux qui le connaissent jusqu’au bout de l’écran, à savoir les fans de X-Files. Entre l’officier qui déclare un « 1013 », l’ouroboros, l’abeille et le signe infini, les fans jongleront entre sourire nostalgique et dépit de voir le scénariste-réalisateur tomber dans les écueils de la facilité et resservir ce qu’il leur a déjà servi dans ses séries. Ce qu’il sait faire et qu’il a surtout déjà fait. A se demander si Carter peut se renouveler 12 ans après le final de X-Files.
Mystère
The After, c’est aussi visuellement et scénaristiquement une recette à la JJ Abrams, à savoir : je vous explique pas grand-chose et je fais planer le mystère. Dans un pilote de 54 minutes, on pourrait avoir peur de ne rien savoir, malgré une écriture et un rythme assez soutenu. Mais qu’on se rassure, le pilote se clôt avec un semblant de réponse à tout ce chaos, mystique et énigmatique comme on l’attendait. Logique, vu le nom à l’origine de ce projet. On ne gâchera pas la surprise en révélant le twist de conclusion du pilote de The After, qui pour certains sera deviné dès les premières minutes de visionnage. Une fois de plus les connecteurs entre l’évènement et les personnages sont assez faciles, décevant même, de la part de celui qui est à l’origine d’une série aussi complexe que X-Files.
Un twist final qui pourrait être exploré de manière intéressante, surtout quand on connait la fascination du scénariste pour l’occulte et le mystique. Tout ce qu’on espère, c’est que si ce pilote s’offre une première saison, The After sera exorcisée du fantôme de X-Files et des facilités d’écritures de Chris Carter. « Alea Jacta Est », comme il est dit en conclusion du pilote, le sort en est jeté.
Crédit photos : ©amazon
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