Critique de The Long Road Home, mini-série de National Geographic sur la guerre d’Irak.
Cette semaine, la chaîne National Geographic lance la série The Long Road Home, une série limitée durant la guerre en Irak. Basée sur le livre de la journaliste Martha Raddatz du même nom, la série retrace les vrais événements du Black Sunday ou siège de Sadr City où un groupe de soldats américains se sont retrouvés en pleine embuscade, pris au piège à Sadr City.
La série suit ainsi plusieurs soldats qui ont été déployés en Irak et leurs familles qui sont restées au pays et s’inquiètent pour eux. Chaque épisode se concentre un peu plus sur un personnage avec des flashbacks. The Long Road Home démarre ainsi avec le Lieutenant Shane Agero (E.J Bonilla), un père de famille, qui tente de faire de son mieux pour s’assurer de la survie de ses hommes et des civils.
La guerre en Irak fut l’une des guerres les plus décriées ces dernières années. La série démarre en 2004, à un moment où les gens remettaient cette guerre en question et l’envoie de soldats par l’administration Bush. La mère d’un des soldats dans la série remet même en question ce déploiement et demande au supérieur de son fils, pourquoi envoyer l’armée en Irak quand les coupables du 11 septembre se trouvent en Afghanistan ? Mais la série n’est pas si politisée que ça, elle se concentre plus sur les soldats et les pertes engendrées des deux côtés.
Une série de guerre à l’échelle humaine
Il a un véritable effort dans The Long Road Home à vouloir rester à un niveau humain, à montrer combien il est difficile pour ces soldats dans une telle situation où tout le monde n’en sortira pas indemnes. La guerre est une notion difficile à comprendre quand on ne l’a pas vécu ou quand ça ne touche pas de près. La série tente alors d’humaniser un maximum les personnages. Elle montre la réalité de la guerre, une guerre très récente et encore fraîche dans les esprits, qui n’a pas toujours été justifiable. Les téléspectateurs les suivent et les flashbacks permettent d’étoffer un peu plus leur histoire mais l’écriture des personnages reste en surface. Cela n’empêche pas les acteurs de faire de leur mieux.
Et une chose qui malheureusement ralentit le récit, sont les scènes des familles restées à la base de Fort Hood. Si on a de la peine pour elles, ces scènes sont répétitives et n’apportent pas grand chose. Il a aussi une chose très agaçante c’est la passivité de ces femmes que l’on montre pleurer, prier et s’inquiéter. Bien évidemment, les femmes de soldats vivent un calvaire, c’est triste mais on est ici dans le cliché des épouses de soldats. Le Cerveau comprend l’envie de la série de montrer ce que vivent les familles de soldats, encore une fois, ça humanise les personnages mais la majorité de ces scènes sont plates, pleines de dialogues clichés qui s’entremêlent aux décisions difficiles à prendre sur le front. Le contraste est parfois gênant parce que les scènes à la maison dans les deux premiers épisodes ne sont pas assez poignantes. Elles sont prévisibles et on le regrette.
Très patriotique
Dans le fond, The Long Road Home est une série très américaine et patriotique, ce qui n’est pas toujours évident pour un public français mais elle aide à comprendre ce qui s’est passé durant cette guerre d’Irak, une guerre à laquelle la France a refusé de participer. On peut ainsi avoir par moment, un sentiment de propagande de la série qui a aussi tendance à mettre les civils irakiens de côté. Si les deux premiers épisodes montrent un peu les irakiens, ces personnages ne sont pas vraiment développés, on reste beaucoup du côté américain ce qu’on comprend mais il est toujours intéressant d’avoir deux sons de cloche. Mais le Cerveau applaudit l’effort de raconter cet événement qui fait partie de l’histoire récente des Etats-Unis. Une chose que les américains arrivent à faire, ils arrivent à regarder dans leur passé pas si éloigné et à le raconter dans une oeuvre de fiction.
Pour raconter cette histoire, The Long Road Home possède un casting de choix avec Michael Kelly (House of Cards) , Jason Ritter (Parenthood), Kate Bosworth (Superman Returns), Sarah Wayne Callies (Prison Break, The Walking Dead), Jeremy Sisto (New York Police Judiciare), Noel Fisher (Shameless), Jon Beavers, E. J. Bonilla ou encore Darius Homayoun. Les acteurs font le boulot et leurs personnages s’installent bien dans ces deux premiers épisodes. Même si, comme pointé plus haut, la caractérisation pêche un peu, la série excelle dans les détails de la guerre en elle-même et les décisions vitales que les soldats doivent prendre au milieu d’un bain de sang. Ils sont mis dans les situations extrêmement difficiles et la série le souligne très bien. On attend un plus grand développement personnel dans la suite.
The Long Road Home est diffusé en France à partir de ce 9 novembre sur National Geographic.
Crédit ©National Geographic
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