The Knick : L’âge barbare de la médecine

Les créateurs de The Knick parlent de la série et de l’implication de Steven Soderbergh.

Steven Soderbergh a désormais quitté le grand écran pour se consacrer au petit. Après Ma vie avec Liberace pour HBO, il a réalisé une série entière, The Knick, pour Cinemax. Les créateurs de la série Jack Amiel et Michael Begler se sont confiés sur cette série qui nous plonge dans une époque où la médecine était beaucoup moins sûre qu’aujourd’hui, et les anesthésiants et antibiotiques étaient peu utilisés ou n’existaient pas. The Knick suit le Dr. John Thackery (Clive Owen), nouveau responsable du service chirurgie du Knickerboxer Hospital de New York dans les années 1900. Ce dernier est aussi un accro à la cocaïne et à l’opium.

Un âge barbare et fascinant

Comme le souligne Jack Amiel, “les docteurs d’aujourd’hui sont intelligents parce que quelqu’un a découvert les choses avant eux, et ce sont ces personnes”. Begler ajoute qu’ils ont été fascinés par les livres médicaux des années 1900 : “On discutait et on a décidé d’acheter sur eBay quelques livres médicaux de 1900. On a commencé à les lire et on a été fascinés. C’était comme lire un bon roman. On ne pouvait pas les poser. On s’envoyait des courriels, des textos et on se disait : “Tu dois lire cette partie !”’

Epoque de transition

Jack Amiel a été totalement aspiré par cette époque “parce que c’est une période de grande transition pour l’Amérique. Un million et demi de personnes vivaient à New York City. Il y avait 500 000 immigrés qui ne parlaient pas anglais, avaient peu de ressources et étaient très différents, dans cette ville qui avait été un bastion protestant allemand et néerlandais. C’était le début du siècle américain. L’Europe et le Royaume-Uni avaient eu le siècle précédent et maintenant l’Amérique était la nation la plus riche, la plus avancée dans l‘agriculture et la plus puissante de la Terre.” Technologiquement, ce fut aussi l’avènement des téléphones et de plein d’autres inventions.

La cocaïne comme addiction

Concernant la médecine, et ses expérimentations, la cocaïne est selon eux le meilleur moyen d’avoir de l’assurance quand on est chirurgien à cette époque : “Si Thackery compte combien de morts il a provoquées, il devient fou. Comment ouvrir quelqu’un en sachant qu’on a un taux de mortalité de 100% dans les opérations chirurgicales, dans une salle remplie de personnes qui regardent ? Comment vivre avec ça ? Et bien, une manière de vivre avec ça, c’est de s’injecter de la cocaïne, qui maintient élevée votre confiance en soi.”

Steven Soderbergh a de son côté été emballé dès la première lecture par le projet. Sa volonté de tourner en trois mois la série a d’ailleurs été un défi pour eux : habitués à l’univers de la sitcom, ils ont dû se mettre au pas et écrire très très vite le scénario des épisodes au-delà du pilote qui avait inspiré le réalisateur, qui avait vu tout le potentiel de la série. La saison 2, déjà commandée par Cinemax, est d’ailleurs déjà prête : 70 pages de notes ont été rédigées et décrivent la série presque scène par scène.

The Knick a débuté hier soir sur Cinemax et sera diffusé ce soir en US+24 sur OCS City.

The Knick

Crédits photo ©Cinemax / Source : Collider

Nicolas Condom