Critique de la saison 2 de Big Little Lies qui voit le retour du casting principal et accueille Meryl Streep. Spoilers.
En février 2017, HBO lançait le phénomène Big Little Lies, une série basée sur le livre Liane Moriarty qui n’était conçue que pour durer une saison. Cette première saison de 7 épisodes était excellente de bout en bout avec du suspens, un casting incroyable et une résolution parfaitement amenée. C’est pour cela que quand il a été annoncé que la série reviendrait pour une saison 2, aussi content qu’on puisse être de revoir ce casting exceptionnel ensemble, on ne pouvait pas s’empêcher de s’inquiéter.
La saison 1 était complète, elle allait au bout de l’histoire du livre et avoir une seconde saison donnait l’impression que ce n’était qu’une excuse pour réunir à nouveau Laura Dern, Shailene Woodley, Zoe Kravitz, ainsi que Reese Witherspoon et Nicole Kidman qui sont également productrices exécutives de la série.
La saison 2 se devait ainsi de justifier son existence, d’offrir une raison valable de revenir à Monterrey dans la vie de ces femmes qui cachent un lourd secret, celui des véritables circonstances de la mort de Perry Wright (Alexander Skarsgard).
Vivre avec le traumatisme
Clairement, après visionnage des 3 premiers épisodes, on se dit que même si cette saison 2 n’est techniquement pas nécessaire, elle est la bienvenue parce qu’elle traite du trauma qui poursuit les personnages après le drame de la saison 1, surtout pour Celeste, Bonnie et Jane. Celeste parce que c’est son mari qui est mort et Bonnie parce que c’est elle qui l’a poussé. Pour Jane, Perry est l’homme qui la violée et elle aussi doit vivre avec ce traumatisme, d’autant qu’un enfant est né de ce viol.
A la fin de la saison 1, Celeste (Kidman), Madeline (Witherspoon), Renata (Dern), Bonnie (Kravitz) et Jane (Woodley) faisaient front, elles formaient un groupe soudé et juraient de ne rien dire. Elles ont ainsi dit à la police que Perry a glissé et qu’il est tombé alors que c’est Bonnie qui l’a poussé. Mais la vérité, c’est qu’il est difficile de survivre après un tel drame et le début de la saison 2 – plusieurs mois après – montre ce groupe de femmes un peu plus fragmenté. Bonnie est en pleine dépression, Celeste a du mal à se remettre des violences qu’elle a subi, Madeline fait l’autruche et son mariage est menacé, Jane tente de protéger son fils et essaie de refaire sa vie, quant à Renata, son mari risque de lui ruiner sa vie.
Le secret sera-t-il gardé ?
Si la saison 1 tournait autour du mystère de l’identité du mort et des circonstances du drame, la saison 2 est différente. Ce n’est plus “Qui à tuer qui ?”, c’est plus une saison qui gère les retombées du drame et comment elles peuvent survivre après ça tout en gardant leur secret. Peut-on reprendre une vie normale après ça ?
Et si on ajoute à ça l’arrivée de la mère de Perry qui cherche à comprendre ce qui est arrivé à son fils, les “Monterrey Five” sont plus stressées que jamais et certaines tombent en dépression. La série n’est plus tout à fait la même, mais elle garde son essence première. Les thèmes abordés dans la saison 1 restent présents dans la saison 2, la série les approfondie un peu plus et les actrices sont toujours aussi brillantes, voire encore plus.
Meryl Streep est fabuleuse, c’est un trésor. L’actrice incarne Mary Louise, la mère de Perry qui est venue pour aider Celeste avec les garçons. Cependant, elle voit bien que quelque chose n’est pas normal et elle est suspicieuse de Celeste et ses amies. La présence de Meryl Streep donne un tempo différent à la série, une série qui ne se base plus sur un matériel déjà existant mais qui prend son indépendance. Cela étant dit, la mort de Perry reste au coeur de la série. C’est toujours un mystère pour la police et pour sa mère. Il reste ainsi une part très importante de la série même s’il n’est plus vivant. Celeste est hantée par le souvenir de son mari abusif, et la présence de Mary Louise ajoute un poids sur les épaules de tout le monde.
Le mystère Mary Louise
Ce qui est très intéressant dans cette seconde saison, c’est le rôle de Meryl Streep. Mary Louise est la femme qui a élevé Perry et cet homme était un monstre. Est-elle la créatrice de ce monstre ? Elle refuse de croire qu’il était cet être violent que tout le monde décrit, mais Big Little Lies a toujours laissé entendre qu’on ne né pas monstre, on le devient.
Les parents ne sont pas toujours responsables du comportement de leurs enfants mais inconsciemment ou non, ils y contribuent. Les enfants reproduisent ce qu’ils observent, ils se nourrissent de leurs modèles. On se souvient que les jumeaux de Celeste et Perry ont brutalisé la fille de Renata et dans la saison 2, le comportement surprotecteur de Renata donne des angoisses à sa fille. On se demande ainsi si Mary Louise n’est pas la source de la personnalité déviante de Perry.
Plus d’humour et meilleur développement de personnages
Avec cette seconde saison, la série devient un peu plus légère (Renata est hystériquement drôle) mais elle reste fermement ancré dans le genre dramatique. Dans la saison 1, il y régnait une ambiance de “Mean Girls” et le scénario se basait beaucoup sur des effets de choc.
La saison 2 est désormais plus centrée sur ses personnages et elle leur laisse une certaine respiration qui n’était pas forcément présente dans la saison 1. Les vies de ces femmes sont toujours compliquées, peut-être même encore plus compliquées que la saison 1, mais elles sont moins en bataille les une contre les autres. Les personnages sont un peu plus développés ce qui permet aux actrices de montrer l’étendue leur talent, notamment Zoë Kravitz, qui donner l’une des meilleures performances de sa carrière.
A noter que Jean-Marc Vallée n’est plus le réalisateur cette saison. Il a laissé sa place à Andrea Arnold derrière la caméra, qui fait un excellent travail de réalisation.
Composée de 7 épisode la saison 2 de Big Little Lies commence ce lundi 10 juin sur OCS.
Crédit ©HBO
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