Le season finale de Castle a été diffusé cette nuit aux Etats-Unis. Critique d’un épisode, et d’une saison, remarquable et frustrante. [Attention Spoilers]
« Tout a une fin », annonce Alexis dans son discours de fin de lycée. L’épisode Always de Castle marque aussi la fin du jeu de chat et de souris de Kate Beckett et Rick Castle. Ils sont enfin ensemble, après les secrets, les petites trahisons, les grandes blessures infligées l’un à l’autre tout au long de ces quatre dernières années et surtout ces quatre derniers épisodes. Cela annonce-t-il la fin de la série comme le prédisent les oiseaux de mauvais augure ?
Mais qui est le Dragon ?
Pas nécessairement et pourtant la fin de l’épisode peut le laisser penser. Kate n’est plus flic, après une démission, ne se soucie plus de l’affaire du meurtre de sa mère et ne veut que Castle et le duo Esposito/Ryan n’est qu’un bon souvenir. Cependant, le fil rouge de la série est loin d’être conclu. On ne sait toujours pas qui est le Dragon, qui a ordonné le meurtre de Johanna Beckett. Et Kate, malgré tout, est toujours en danger. D’autant plus que son protecteur anonyme, Monsieur Smith ne fera pas de vieux os. La prochaine saison, le Dragon n’a plus de chantage pour le retenir, il aura toute latitude pour tenter quelque chose contre Kate. Même si elle décide de laisser tomber, c’est trop tard.
Mais Marlowe sait se donner des portes de sorties. Si le spectateur attend toujours une réponse, pour une fois une piste est laissée ouverte. Le sniper est toujours en vie, et en bonne santé. Enfin quelqu’un toujours en vie en lien avec l’affaire qui pourra, en temps voulu, donner ou plutôt mener à des réponses.
Enfin Ensemble
Mais ceci passe de manière secondaire face au fait le plus important de cet épisode : Ils sont enfin ensemble. Mais là encore, ce n’est pas aussi simple. Il existe beaucoup de question restées sans réponse, beaucoup de blessures non soignées. Rick pourrait ne pas accepter la démission de Beckett. Cette dernière n’est pas du genre à pardonner ce qu’elle considère une trahison, même si c’était avec les meilleures intentions du monde. Les deux tourtereaux sont certes désormais ensemble, mais il serait étonnant que leur relation devienne soudainement sans orage et digne d’un épisode des Bisounours.
Always appuie aussi sur un parallèle que l’équipe de scénariste de Castle a mis en avant sur toute la saison, celui entre Esposito et Ryan et Beckett et Castle. Ce qui touche le couple phare touche aussi les deux détectives. Au début de la saison, durant l’épisode Cops and Robbers, Esposito appelle Ryan « Castle Junior ». Cet épisode le prouve. Quand Esposito et Beckett mènent l’enquête sans se soucier des conséquences pour leur vie, Ryan, lui, décide de les trahir, d’appeler Gates ce qui sauve la vie de Beckett. Comme Castle, pour l’inspecteur irlandais la vie de ses collègues est bien plus importante qu’une vengeance. Et comme avec Castle et Beckett, cette trahison nécessaire crée une rupture avec son alter-ego.
Bravo M. Fillion
Mais plus que le scénario, Always vaut par le jeu des acteurs. Si habituellement c’est Stana Katic qui, à raison, est félicitée, il faut aujourd’hui mettre la lumière sur le talent dramatique souvent sous-utilisé de Nathan Fillion. Il joue ses scènes parfaitement, tout en retenue et à fleur de peau. On a l’habitude de le voir dans le registre comique. Marlowe lui fait, enfin, confiance dans les scènes dramatiques et ça paye. Que ce soit lors de la traditionnelle dispute de fin de saison ou lors de la réconciliation, on sent son personnage en souffrance, à fleur de peau. Un jeu sensible et tout en retenue qui transmet parfaitement la souffrance de Castle, ses doutes, hésitations et surtout son amour pour cette femme à la fois remarquable, frustrante, exaspérante et stimulante. Sa souffrance à être toujours présent pendant quatre ans espérant qu’elle ouvre les yeux et voit enfin qu’il est là, à l’attendre, un café à la main.
Always n’est pas exempt de défauts. On se serait bien passé du cliché de la jeune femme qui réfléchit à sa vie amoureuse sous la pluie, de la démission qui sera annulée dès le retour de la série ou encore d’une scène de bagarre mal chorégraphiée même si très bien réalisée. Mais ils sont vite oubliés face à la qualité générale de l’épisode et surtout le fait que Marlowe a enfin choisi une autre route pour la pause de l’été. Castle et Beckett ne se séparent pas entre les deux saisons, bien au contraire. Le créateur a tenu ses promesses. Et de bien belle manière.
Crédit Image ©ABC
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