Mr Selfridge, la nouvelle série d’époque de ITV, débute avec un pilote très prometteur.
Après le succès de Downton Abbey, ITV s’est lancé dans une nouvelle série d’époque se déroulant il y a un peu plus d’un siècle. On quitte le domaine de Downton Abbey pour un autre univers, celui des grands magasins londoniens, avec à la plume Andrew Davies, connu pour son très bon travail sur Orgueil et Préjugés. Jeremy Piven interprète Harry Gordon Selfridge, un Américain installé à Londres à l’origine du deuxième plus grand magasin en Angleterre derrière Harrods : Selfridge. Le premier épisode commence et se conclut par l’ouverture du célèbre magasin d’Oxford Street, le 15 mars 1909. Avec une parenthèse très importante : la genèse du magasin, l’introduction des nombreux personnages qui tapisseront cette aventure.
Un homme haut en couleurs
Harry Selfridge est un personnage haut en couleurs connu pour avoir fréquenté actrices, célébrités et ses nombreuses maîtresses. Il était le personnage idéal pour une série feuilletonnante dont la première saison est composée de dix épisodes. Jeremy Piven campe avec brio un homme débordant d’énergie, d’ambition et des idées plein la tête. Que ce soit dans les moments d’hyper-enthousiasme ou en plein doute, quand il perd son investisseur qui ne croit pas en son projet, l’acteur arrive à donner vie et rendre attachant Harry Selfridge, malgré tous ses défauts. Sa façon de jouer, gesticulante, sied bien à l’homme qu’il incarne.
Pléthore de personnages
Le pilote introduit assez bien les personnages qui auront un rôle-clef dans l’intrigue de la série : Agnes Towler (Aisling Loftus), Ellen Love (Zoe Tapper), Mr Grove (Tom Goodman-Hill), Miss Mardle (Amanda Abbington), Lady Mae Loxley (Katherine Kelly), Mr Crabb (Ron Cook) ou bien évidemment Henri Leclair (Grégory Fitoussi), une sorte de Don Draper des grands magasins formé à Paris. On espère que la dynamique de groupe sera privilégiée : il serait dangereux de multiplier les arcs scénaristiques individuels. Ceux autour d’Agnes, Ellen, Lady Mae sont assez riches et pleins de potentiel. On espère que Henri Leclair aura aussi la sienne. L’étalagiste français a toute sa place dans l’équipe et si le Cerveau n’est pas chauvin, il aime voir ses acteurs exportés à l’étranger.
Direction incertaine
La grande question qu’on se pose est surtout celle de la direction qui sera prise par la série. Se concentrera-t-elle sur la vie de Serlfridge ? Ou au contraire suivra-t-elle la découverte par le Londres de 1909 de l’univers de la grande consommation, dans une période de transition ? Sans doute un peu les deux. Si le premier épisode de Mr Selfridge est une très bonne introduction aux personnages, il manque la mise en place d’un arc consistant, solide, sur le long terme. Or les Britanniques ont tous en tête en regardant Mr Selfridge l’adaptation de Au bonheur des dames faite par la BBC cet automne : The Paradise. Adaptation à succès puisqu’une deuxième saison a déjà été commandée. La proximité de la diffusion des deux séries les a rendus plus difficiles à en juger leurs réactions en ligne. Espérons qu’Andrew Davies a un plan précis et aussi grandiose que l’univers dans lequel sa série évolue pour maintenir l’intérêt.
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