Critique du nouvel album retraçant les aventures du vizir de Bagdad : Iznogoud Président.
Iznogoud est de retour, avec un scénario de Nicolas Canteloup et Laurent Vassilian et sous le dessin de Nicolas Tabary. Fidèle à l’esprit de Goscinny, on n’en assiste pas moins à une mutation de la série en raison du sujet, mais aussi de l’identité de ses auteurs. Canteloup et Vassilian sont des habitués de l’humour politique. Les références à l’actualité vont jusque dans ce domaine, que ce soit à travers des clins d’oeil ou bien des éléments plus explicites. Ainsi, lorsque Lakân, l’homme qui écoute les autres hommes raconter leurs rêves, fait sortir de ses bureaux le petit Nicolas, autre personnage de Goscinny, il n’hésite pas à lui dire : « Vous en voulez à vos parents car ils vous ont donné ce prénom grotesque, mais en occident il sera synonyme de grand destin… »
Chaos lakânien à Bagdad
Car le califat est en plein chaos depuis l’installation de cet analyste, tout le monde comprend qu’il a choisi ses activités en raison de ses relations avec ses parents. En commençant par le bourreau qui remet en question son travail car selon Lakân, il cherche, à travers ce métier, à tuer le père… Or sans bourreau, le pouvoir politique tyrannique d’Iznogoud n’est rien du tout.
Calembours et références contemporaines
S’en suit une élection qui comprend de nombreuses péripéties : comment Iznogoud, craint jadis du peuple de Bagdad et désormais sans pouvoir, peut-il espérer se faire aimer et élire face au Calife ? Multipliant les références à la situation politique française tout en gardant l’esprit des très mauvais calembours qu’on aime, on est séduits par ce nouvel album. Comme toujours, on n’est pas fier de s’amuser du fez-bouk (une chèvre qui parle quand elle a un fez dessus et demande si on veut être son ami) ou de voir une courtisane presque mineure appelée Zahlia. Qui a fait tomber Berberi, le joueur de balle au pied.
So is it good ?
Les plus puristes seront peut-être, voire sans doute, déçus de voir ce développement plus politique de la série. Mais on s’amuse terriblement et c’est l’essentiel. Iznogoud Président est un album que les amateurs de la série achèteront au moins par curiosité. Celle-ci paie et on passe un bon moment même si ce n’est pas le meilleur de tous les albums.
Pour voir quelques vignettes, c’est direction la galerie !
Crédits photo ©IMAV Editions
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