Le Dr. Burke de Grey’s Anatomy est de retour sur les écrans dans Blue Caprice, film du français expatrié Alexandre Moors sur les snipers qui ont terrorisé la région de Washington  DC en 2002.

À Antigua, dans les Caraïbes. Lee, un jeune garçon abandonné par sa mère, erre dans les rues et sur les plages quasi désertes de l’île. Il y fait la rencontre de John, lequel devient immédiatement pour l’adolescent la figure paternelle et protectrice qui lui manque, celui qui peut l’aider à perfectionner son anglais comme le ramener avec lui aux États-Unis. Mais John est un homme colérique et violent, nourrissant une haine des plus profondes envers son ex-femme – qui, contre lui, a réussi à obtenir la garde de leurs enfants –, soumettant Lee à ses coups de gueule ou l’obligeant même à lui prouver son attachement pour lui en commettant des actes illégaux…

Aliénation  BC_highres

Blue Caprice est une analyse bien exécutée sur l’aliénation. Les deux personnages entament une relation père-fils morbide, avec un jeune impressionnable à la recherche d’une figure paternelle et un père cherchant à retrouver un fils, alors qu’il a perdu la garde de ses enfants. À vrai dire, le personnage de John est à la recherche de qui voudra écouter sa haine vindicative.
Rien ne laisse présager les actes que ce tandem va commettre lorsqu’il se rencontre, mais la folie du «père» va déteindre sur le « fils» qui n’a pas d’autres exemples pour lui indiquer une voie moins sanglante.
La folie irréparable des personnages va crescendo jusqu’à ce que l’irréparable soit commis.

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Isaiah Washington, le retour

Un peu tombé dans l’oubli depuis son départ de Grey’s Anatomy, l’ex Dr. Burke rappelle qu’il sait jouer et plutôt bien. Terrifiant par sa froideur, sa distance et sa folie, il interprète avec brio un personnage vivant dans un monde qu’il s’est construit sous une perception biaisée.
Tequan Richmond est également excellent dans son rôle du jeune garçon perdu à la recherche d’un père. Silencieux et quasiment inexpressif, il devient avec le temps un monstre prêt à tout par conviction et par besoin de reconnaissance.
Les deux acteurs donnent au film une dimension humaine et effrayante, en particulier lors de la scène du supermarché où les bases du plan commencent à être posées. Qui peut se douter de ce qui passe dans la tête d’un homme en train de pousser son caddie ?

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Sobre et Simple

Blue Caprice est un film sobre et simple. Alors que le sujet se prête à une effusion de sang facile et pénible lorsque l’on sait que le film est tiré d’événement réel, Alexandre Moors décide de ne pas montrer les morts qui ont été très documentées par les médias.
Au contraire, il place sa caméra sur les deux monstres et les étudie. Pas de grand discours ou de justification de la folie, mais une reconstitution péniblement réelle d’un parcours atypique.
De cette façon, Blue Caprice a encore plus d’impact et chaque scène amène à ce moment fatidique rendant le film difficile mais juste.

Blue Caprice – Bande Annonce VOSTFR

Crédit Photos : ©simonsays entertainment production