Réalisation : Jean-Marie Poiré
Casting : Christian Clavier, Jean Reno, Franck Dubosc, Karin Viard,Sylvie Testud, Alex Lutz,…
Genre : Comédie
Durée : 1H50 mn
Distributeur : Gaumont
Nationalité : France
Sortie en salles le 06 Avril 2016
Aujourd’hui sort dans les salles la suite de l’une des plus grandes réussites en comédie des années 90 avec ses 13 millions de spectateurs en salles, Les Visiteurs 3 : La Révolution. Une suite loin d’être à déprécier et qui ne manquera pas de renouer avec la nostalgie et le rire des années 90. La critique du Cerveau.
Bloqués dans les couloirs du temps, Godefroy de Montmirail et son fidèle serviteur Jacquouille sont projetés dans une époque de profonds bouleversement politiques et sociaux : La Révolution Française. Plus précisément La Terreur, période de grands dangers pendant laquelle les descendants de Jacquouille La Fripouille, révolutionnaires convaincus, confisquent le château et les biens des descendants de Godefroy de Montmirail, aristocrates arrogants en fuite dont la vie ne tient qu’à un fil.
Dans les couloirs du temps et des suites
Voici donc le 3ème volet des Visiteurs . Un troisième volet qui s’est annoncé en 2014, et a été accueilli comme un énième remake d’une comédie française populaire des années 90, à l’ère de la resucée de franchises au cinéma, qu’elles soient internationales ou françaises. Si la bande annonce du film annonçait déjà une belle grosse « daube » soutenue par un film qui n’a pas été présenté à la presse avant sa sortie, Les Visiteurs 3 : La Révolution est loin d’être un ratage. Oui le Cerveau est lui-même surpris de dire que ce troisième volet des visiteurs, fonctionne tant dans l’humour que la cohérence scénaristique.
Point de félonie et nobles seconds rôles
Nous voici donc juste après la dernière séquence des Visiteurs 2 : en pleine révolution. Un casting à en faire pâlir les plus grosses productions de comédies françaises, avec toute la nouvelle scène comique aux côtés des vieux d’antan. Si Christian Clavier et Jean Reno reprennent du service non sans mal, avec le poids des années marquées sur leur visage, les revoir n’est pas choquant ou sans logique. Leur vieillesse largement expliquée en début de film, les acteurs semblent prendre toujours un plaisir apparent à incarner ces deux figures emblématiques du cinéma français, et ne s’en tirent pas trop mal.
Ceux qui réussissent à redonner un coup de fraîcheur, pour ne pas dire jeunesse, sont bien les seconds rôles, d’Alex Lutz à Ary Abbitan en passant par Sylvie Testud. Propulsés en nobles persécutés ou sans-culottes, les seconds rôles des Visiteurs 3 : La Révolution portent le film tout le long, à coup de remarques cocasses et de dialogues un peu plus travaillés que dans le second opus. La bonne camaraderie des comédiens sur le tournage se ressent et donne assurément une bonne ambiance au film.
A vous les fillots !
Les Visiteurs 3 : La Révolution s’affiche très vite comme une passation de relais entre la vieille et la nouvelle génération de la scène comique française. Pour preuve, Jean Reno passe littéralement de premier à second rôle. Quasiment absent, le noble chevalier de Montmirail fait pâle figure face aux autres et même à Clavier, mis en avant sans demi-mesure dans cet opus. Une erreur de ne pas user du talent et de l’émotion que peut produire un acteur de ce gabarit. On pourrait même croire que l’acteur accuse le coup dans certaines séquences où il est quasiment invisible.
Manque d’anachronisme
Si ici nous ne sommes pas dans un véritable clash anachronique et moderne, puisque nos compères naviguent en pleine Histoire, les situations comiques de Godefroy et Jacquouille ne sont pas sans être appréciables, de la découverte de la guillotine au niveau de vie bouleversé du 18ème siècle. On regrette quand même que Godefroy et Jacquouille se sentent à l’aise dans cette ère, car l’essence de la comédie les Visiteurs réside avant tout dans le comique lié à l’anachronisme, avec ses bonnes vieilles « chariottes » et tout ce qui s’ensuit.
Bien évidemment, l’autre ressort comique propre aux Visiteurs réside dans les bonnes vieilles vannes sur les pustules et autres odeurs pestilentielles de Jacquouille, qui là, en revanche, seront à foison. Des vannes parfois un peu longues et répétitives pour ne pas dire lourdes, comme pour faire revivre le rire d’antan tout en se moquant du personnage mythique de Christian Clavier. Cependant, les Visiteurs 3 n’est pas une resucée sans fin de gags déjà vus comme dans le 2, dont les références aux séquences cultes du premier frisaient l’overdose. Ici, on dose la nostalgie de manière à ne pas aliéner le spectateur, ce qui est appréciable, même si parfois, elle pèse.
Meilleure production, et suite à l’horizon ?
Avec 23 années derrière, des décors et costumes travaillés, Jean-Marie Poiré nous offre un film un peu plus travaillé visuellement, ce qui n’est pas pour déplaire. Les décors, que ce soit à l’époque médiévale, en pleine révolution à Paris ou en pleine nature, sont réellement appréciables et donnent un réel cachet au film. La bande originale d’Era est remise au goût du jour et ne manquera pas de titiller la fibre nostalgique de ceux qui connaissent le film et son « Enae Volare » sur le bout des doigts.
Et ce jusqu’au dernier voyage de nos deux compagnons, qui se souviennent de devoir retraverser les couloirs du temps qu’en fin de film. En effet, la quasi majorité du scénario réside dans le voyage des personnages en pleine révolution qu’on en oublierait le sujet, à savoir le retour de Jacquouille et Godefroy à leur époque puisqu’en sursis. Le film ne s’exclut pas l’ambition d’un autre volet, au vu de sa dernière séquence que le Cerveau ne vous dévoilera pas, pour ne pas vous gâcher le plaisir. Comme si l’ambition du distributeur et de Poiré était de relancer la franchise.
Pour savoir si Les Visiteurs 4 verra le jour, il faudra attendre de voir si la population française sera au rendez-vous dans les salles comme au bon vieux temps, pour faire de cette suite, qui est loin d’être à décrier, un succès déclinable à nouveau sur grand écran.
Les visiteurs 3 : La révolution – Bande Annonce
crédit : ©Gaumont
Connecte tes Neurones à Brain Damaged sur