Critique du premier épisode de la saison 2 de The Leftovers qui promet d’être toujours aussi captivante.
Que le nouveau générique pour la saison 2 de The Leftovers ne vous trompe pas : la série de HBO est toujours aussi sombre et dérangeante. La saison démarre sur de nouvelles bases, avec de nouveaux personnages – la famille Murphy – et dans une nouvelle ville, Jarden, surnommée Miiracle car ils n’ont pas été touché par La Grande Disparition. Comme pour la première saison, on va se concentrer sur une famille en particulier, les suivre pour mieux s’imprégner et vivre au plus près émotionnellement les évènements qui vont se jouer dans cette seconde saison.
La famille Murphy est présentée comme une famille on ne peut plus normale et surtout heureuse. La fille aime à profiter de l’été avec ses copines et sourit tout le temps. Son frère semble heureux dans sa mission religieuse. Les parents sont encore clairement amoureux et complices, aussi bien entre eux qu’avec leurs enfants. Bref on a droit à une famille heureuse qui permet dans un premier lieu de se connecter très vite avec les personnages. Après tout, ”Les familles heureuses se ressemblent toutes », et le téléspectateur peut donc se reconnaître immédiatement.
Mais très vite, le vernis craque, et les Murphy, et par extension la ville de Jarden, ne sont pas aussi parfaits et heureux qu’ils en ont l’air. La Grande Disparition les a touchés aussi, mais d’une manière différente. Le moindre retard est une grande inquiétude qu’une nouvelle Disparition a eu lieu. Les âmes sont tout aussi désespérés et cherchent un guide dans des religions ou des charlatans.
Les personnages ne vont pas si bien que ça. John Murphy, incarné par un brillant Kevin Carrol, n’est pas un simple père de famille soucieux de sa communauté, il est capitaine des pompiers, qui se sert de sa position pour jouer les pyromanes et faire peur aux charlatans. Au fil de l’épisode, son masque de père de famille heureux craque et on découvre un homme inquiet, paranoïaque, mystérieux, mais aussi dérangeant et inquiétant. Qui est vraiment John Murphy ?
Lourdes Américaines
A travers lui et sa famille, on découvre donc Jarden. La ville est devenue un lieu de refuge et de culte, un peu comme notre Lourdes en France. On y retrouve les mêmes choses : des arrivées massives de touristes, de nombreux cultes, et des marchands du temple qui tentent de se faire de l’argent sur le dos des touristes en quête d’espoirs. On retrouve ainsi le thème de la première saison sur la foi, ici, avec à la fois des religieux honnêtes qui cherchent réellement à guider, et ceux qui se servent de la religion et autres superstitions pour arnaquer les autres.
Mais en soit, une ville normale, du moins, si on oublie Jerry, qui s’amuse à égorger des animaux dans un dîner ou l’ermite qui s’est installé en haut d’une tour au centre de la ville, ou encore cette femme qui arrose en robe de mariée. Une manière de bien souligner que non, tout n’est pas parfait dans le meilleur des mondes, pas même à Miracle, pas même lorsque les personnages semblent heureux.
Quelque chose de pourrie à Miracle
Le téléspectateur est alors très vite intrigué, et veut en savoir plus sur la ville, et sur les Murphy, et cette atmosphère dérangeante qui nous présente du bonheur, mais où on ressent qu’il y a quelque chose de pourrie au Royaume de Miracle, sans qu’on nous le montre exactement. Les personnages de la premières saisons font qu’une lègère apparition dans ce season premiere de The Leftovers, promettant qu’on suivra aussi leur évolution. On a déjà un indice que tous ne va pas parfaitement bien grâce à Kevin et son moment d’absence, et Matt avec son discours interrompu à l’Eglise. Là encore, de simples petites indications, de simples petits indices qui perturbent le bonheur apparent.
Ainsi The Leftovers reste fascinante. Une seconde saison n’était pas vraiment nécessaire. Mais à la vue de ce premier épisode, on ne peut qu’être ravi que HBO ait décidé de renouveler la série. Même si les personnages principaux ont changé, si le cadre à changer, et si elle semble au premier abord plus légère, il est clair qu’on se retrouve dans la même série. Même si les dix premières minutes elles aussi fascinantes donnent un piste sur la question surnaturelle du pourquoi et comment les gens ont disparu, la question importante, la seule qui vaut le coup d’être posée est toujours la même : Comment arrive-t-on à surmonter l’inexplicable ? Et la série promet ici d’explorer une nouvelle piste qui sera forcément originale car « Les familles malheureuses sont malheureuses chacune à leur façon ».
Crédits Images : ©HBO
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