CSI Cyber : Malware

Critique d’un très mauvais pilote pour la nouveauté de CBS :  CSI Cyber avec Patricia Arquette.

Jerry Bruckheimer lançait hier soir sur CBS sa nouvelle déclinaison de la franchise Les Experts avec CSI Cyber ou Les Experts : Cyber en français. Quatrième série de la franchise et on espère la dernière. Cette nouvelle mouture de la formule est bien mauvaise, très loin de ses grandes soeurs, y compris Les Experts : Miami. C’est dire.

CSI Cyber suit, comme son nom l’indique, l’unité du FBI qui combat les crimes commis avec le gros méchant Internet dans le cyber-espace super dangereux. Ainsi, en toute logique, la première enquête est à propos un crime bien classique, où l’utilisation de la technologie n’est qu’un accessoire et non une nouvelle menace. L’enquête est pleine de rebondissements qui n’ont aucun sens, d’explications longues, inutiles et incompréhensibles avec du pseudo-techno-bable. Les méchants sont transparents. Bref, la première enquête est particulièrement ratée, ce qui n’aide vraiment pas pour lancer une nouvelle série.

Personnages plats

Les personnages principaux sont faibles et caricaturaux. La chef est l’Agent Avery Ryan, incarnée par une Patricia Arquette qui fait ce qu’elle peut, mais quand on a un personnage plat et sans relief, on ne peut pas faire grand chose. C’est une femme, elle est chef, elle fait ce boulot parce qu’elle veut prendre sa revanche sur un événement de son passé. Elle peut être dure avec son équipe mais aussi protectrice et tendre. Un stéréotype ambulant.

Stéréotype ambulant aussi pour son second  l’Agent Elijah Mondo (James Van Der Beek). Il est le beau-gosse de l’équipe, immature puisqu’il joue encore aux jeux vidéo, et héros qui fonce tête baissée dans l’action et sauve des bébés de la noyade. Vient ensuite le petit gros barbu à lunette geek spécialiste du code, l’asiatique technicienne, et le petit nouveau, black, hacker repenti qui intègre l’équipe pour éviter la prison. Une tête brûlée, forcément, qui n’aime pas l’autorité. Et enfin, leur chef, incarné par Peter MacNicol, archétype du chef mal-embouché mais qui va quand même protéger son équipe. Ils lui cassent les pieds mais il les aime bien, au fond.

Fin de règne

Des mauvais personnages, une mauvaise première enquête sont déjà des défauts difficiles à supporter pour un pilote. Il faut ajouter à cela une réalisation poussive, qui prend les téléspectateurs pour des idiots complets, des raccourcis scénaristiques risibles, des dialogues insipides, voire pitoyables, de multiples incohérences, une musique irritante, et de trop nombreux effets parasites, et on a ici, l’un des procedural les plus difficiles à voir de cette saison 2014/2015. Mais le plus gros défaut de CSI Cyber est surtout de se prendre beaucoup trop au sérieux. La série ne donne pas l’espace de rire avec elle, à la différence de Scorpion, lancée en décembre dernier, elle aussi sur le thème de la cybercriminalité, à la démesure et aux excès assumés.

CSI Cyber offre ainsi, dans son premier épisode, la preuve que le règne des séries scientifiques et de la franchise Les Experts sont terminés, et qu’il faut passer à autre chose. Si seulement Jerry Bruckheimer et son équipe le comprenaient aussi…

Crédits Images : ©CBS

Marine Glinel