Those Who Kill : Chloë Sevigny torturée

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3.0

Lundi soir, A&E démarrait sa nouvelle série intitulée Those Who Kill avec Chloë Sevigny dans le rôle principal d’une flic torturée.

those-who-kill-chloe-sevigny-torturee-image-2Those Who Kill est la nouvelle série de la chaine câblée américaine A&E. Diffusée en binôme avec Bates Motel, la série s’inscrit dans le même genre pour ce qui est des personnages avec des âmes perturbées et limites sociopathes. Those Who Kill est l’adaptation américaine d’une série policière danoise. On a ici à faire à un nouveau drama policier (encore un) mais qui tente de se démarquer des autres avec un ton différent et une héroïne bien particulière incarnée par Chloë Sevigny. Cette dernière joue Catherine Jensen, une inspectrice de la police de Pittsburgh, spécialisée dans les homicides et tueurs en série. Elle va rapidement faire appel à Thomas Schaeffer (James D’Arcy) pour l’aider dans son enquête. Schaeffer est un professeur d’université spécialiste en criminologie qui a un passé compliqué de consultant avec le commissariat.

Le choix de la ville de Pittsburgh est une bonne chose. Cela change de Los Angeles, New York, Miami ou encore Chicago, toutes ces grandes agglomérations vues mille fois dans les séries américaines. C’est une grande ville mais pas trop et son ambiance est particulière. Cependant, la série devra faire attention à ne pas souffrir du « syndrome Arabesque » avec un nombre phénoménal de tueurs et de meurtres au mètre carré. Car la série a décidé de ne pas jouer sur un seul tueur sur toute la saison. Ce pilote met le spectateur face à un cas de tueur en série qui s’en prend à des femmes et l’enquête sera bouclée à la fin de l’épisode. La série a prit le parti à un moment de l’épisode de dévoiler au public qui est le tueur. Cela donne la possibilité au téléspectateur de voir par quel cheminement Catherine et son nouveau partenaire vont arriver à leur conclusion. On voit qu’elle se rapproche vite de la vérité puis s’en éloigne à nouveau avant d’être elle-même la cible. C’est presque comme dans Columbo où on connaissait l’identité du tueur dès les premières minutes. Sauf qu’ici, ça prend plus de temps.

Des personnages torturé

those-who-kill-chloe-sevigny-torturee-image-1Those Who Kill met en place deux personnages principaux extrêmement torturés qui vont devoir apprendre à se faire confiance. Ils sont aussi tous les deux à fleur de peau et prennent leur travail de manière très personnelle. Et c’est tellement personnel que Catherine va être la cible du tueur. Un moment aussi très perturbant a lieu quand Schaeffer se met dans la peau du tueur et essaie de ressentir ce qu’il ressent mettant Catherine en danger. Ça fait froid dans le dos. Ce pilote expose bien sûr les personnages et le fil rouge du personnage principal, Catherine qui a évidemment un passé douloureux. Elle a perdu son frère très jeune et se morfond depuis pour découvrir la vérité sur sa disparition. Elle semble détester sa mère et on comprend vite que si elle est flic et qu’elle a décidé de chasser les serial killers, c’est parce que quelque chose dans sa vie est en rapport avec un tueur en série.

Those Who Kill est un drama policier intense avec des scènes très dures à regarder. Les scènes de violence sont graphiques et peuvent en dégoûter plus d’un. Il faut donc avoir le cœur bien accroché. La série devra faire attention à ne pas trop tomber dans la dépression la plus totale. Ses deux personnages principaux sont sombres avec un passé, qu’on suppose, va s’éclaircir pour le public qui devrait comprendre au fil de la saison, pourquoi ils sont comme ça.

Une sensation d’étouffement

Il n’y a pas vraiment de respiration dans ce pilote, aucun moment de détente ou même un peu d’humour noir. Beaucoup de séries qui traitent de tueur en série réussissent parfois à mettre des moments d’humour même si c’est difficile. Dexter, par exemple, arrivait à se détacher de certaines choses trop noires avec des personnages qui mettaient un peu d’humour comme Masuka. Ici, aucun personnage ne semble avoir ce rôle de “comic relief’. On a donc peur d’être étouffé par la violence et la froideur de la série. C’est aussi une violence très tournée vers les femmes qui pourrait déranger. On espère que le reste de la saison sera moins dans la noirceur, mais ce n’est pas gagné.

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Cependant, Chloe Sévigny est brillante dans son personnage et la contre balance avec James D’Arcy est bien trouvée. La saison est composée de 10 épisodes, ce n’est donc qu’un premier chapitre, on attend de voir comment la relation évolue entre Jensen et Schaeffer. Pour le moment, rien ne met sur la piste romantique, Schaeffer étant marié. Leur connexion n’est pas dans ce sens et on espère que ça va rester comme ça. Il serait trop facile pour les auteurs de les mener sur le terrain de la tension sexuelle. Malgré sa noirceur, Those Who Kill a du potentiel pour être un bon drama policier à la limite du thriller psychologique.

Crédits images ©A&E

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