Critique du dernier épisode de la saison 1 de Halt and Catch Fire.
Dans cet épisode final de Halt and Catch fire, Joe (Lee Pace) quitte Cardiff Electric et met littéralement le feu à un camion de PC de la société. Il tente de récupérer Cameron (Mackenzie Davis) mais c’est trop tard, cette dernière monte sa propre compagnie, Mutiny, et amène avec elle tous les programmeurs de Cardiff. Donna (Kerry Bishé) se fait renvoyer de Texas Instruments et Gordon (Scoot McNairy) monte à la tête de Cardiff Electric par défaut.
Joe n’est pas le visionnaire qu’il prétend, c’est juste un homme qui vole les idées des autres et fait croire que ce sont les siennes comme le pointe Cameron. Ce couple a eu une drôle de relation tout du long et on a beaucoup de mal à croire qu’ils étaient vraiment amoureux l’un de l’autre mais en termes de dramaturgie les choses fonctionnent assez et la série nous montre un vrai développement de personnages. Le duo qui tient et qui est crédible, c’est Gordon et Donna. Eux forment plus qu’un couple, c’est un véritable partenariat. Et même s’ils ont eu leurs hauts et leurs bas, ils restent solides mais à la fin, Donna a envie de briller par elle même, de créer quelque chose. Elle finit par accepter l’offre de Cameron de travailler avec elle. Les femmes finissent donc par s’unir tandis que les hommes partent en solo. Joe fini par marcher seul vers l’horizon (littéralement) et Gordon est seul à la tête de la compagnie.
Problèmes de rythme
Si une certaine évolution des personnages se fait ressentir, Halt and Catch Fire ne reste pas sans défauts. Elle a un vrai problème de rythme qui s’est senti tout au long de la saison. Un coup les choses sont lentes et puis sans explication, on avance à toute vitesse avec beaucoup de choses qui restent sans explication et des moments qui restent en l’air comme les problèmes judiciaires de la compagnie. Le carjacking de Gordon et Donna n’apporte rien à l’histoire, il ne se passe rien ensuite. Ce n’est pas forcément cet événement qui va donner envie à Donna de faire autre chose ou du moins de prendre des risques. Elle a déjà pris des risques avant. C’est une femme active et même si elle et Gordon ressortent de toute cette histoire plus solides que jamais, elle avait déjà cette flamme en elle. On ne comprend pas non plus pourquoi Joe brûle le camion avec les ordinateurs à l’intérieur et ceci n’a aucune répercussions sur Cardiff Electric.
La désillusion de Joe
Halt and Catch Fire reste une petite frustration surtout à propos de Joe qui reste un mystère. C’est certes un incompris, un homme avec une folie des grandeurs mais parfois il ne prête pas attention aux autres. Joe est un éternel insatisfait qui veut toujours plus. Cependant, chacun ne serait pas là où il est sans Joe. Ils sont tous passionnés par leur travail et si Joe leur a compliqué les choses et les a entraînés dans son échec, ils se relèvent et ne baissent pas les bras. Joe finit donc dans une quête de lui même en solitaire un peu cliché mais qui reflète bien ce qu’il est : un loup sauvage. La vision du Mackintosh qui parle de lui fait comprendre qu’il sera toujours un pas en arrière. Mais en même temps, c’est la beauté de l’évolution technologique, les choses avancent vite et il comprend qu’il se fera toujours devancer par quelqu’un d’autre. Cameron l’a bien compris et c’est le futur qu’elle envisage avec sa start-up. Quant à Gordon, il est très satisfait du présent.
Tout n’est pas à jeter dans Halt and Catch Fire parce que malgré les défauts, les personnages sont attachants et la série donne un aperçu de ces grandes compagnies dans les années 80. De plus le casting est parfait.
Crédits Images ©AMC
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