Santa Clarita Diet : Drew Barrymore nous régale en cannibale

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3.5

Santa Clarita Diet va vous faire aimer la viande. La critique du Cerveau, pour une série rafraîchissante qui pourrait offrir encore plus de délires carnassiers.

Alors que les séries horrifiques ont le vent en poupe, Drew Barrymore s’offre un rôle sur le petit écran sur fond de comédie horrifique et délirante produite par Netflix : Santa Clarita Diet. Mise en ligne sur la plate-forme du géant de la VOD ce vendredi 3 février 2017, avec à ses côtés Timothy Olyphant, pour une série créée par Victor Fresco (Better Off Ted), Santa Clarita Diet a tout pour plaire : un casting de choix, un sujet bien choisi, et un showrunner de renom.

Santa-Clarita-Diet-image-critique-drew-barrymore-coupleSanta Clarita Diet c’est donc la jolie petite histoire en banlieue californienne de Joel (Timothy Olyphant) et Sheila (Drew Barrymore) mariés depuis plus de 20 ans. Tous deux agents immobiliers, ils sont vaguement insatisfaits de leur vie à Santa Clarita, une banlieue de L.A., jusqu’au jour où Sheila subit une transformation spectaculaire qui les attire vers la mort et la destruction… pour le meilleur (et le rire).

Zombie New Generation

A l’heure où les zombies ont la côte à la télévision, entre The Walking Dead, Fear The Walking Dead, iZombie, Z Nation ou In The Flesh, Santa Clarita Diet détonne du genre en proposant une comédie horrifique de 26 minutes et 10 épisodes. Une comédie parfois décalée, parfois très gore, souvent burlesque, pour une véritable critique de l’American Dream, ses banlieues bien propres, ses gentils petits couples, ses composts et sa nourriture bio très « healthy » … Des décors parfaits pour des secrets bien gardés derrière la rangée de haie.

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Une critique assez flagrante de l’ «American way of life » va donc se faire au fil des épisodes, un peu dans la veine de Weeds, mais sans pour autant embrasser à fond le potentiel comique et décalé de la série, sur fond de séquences gores qui ne manqueront pas de retourner les estomacs de certains (et ce dès le pilote). Pourtant les comédies de genre sont rares en télévision, surtout lorsque leur sujet s’inspire du folklore horrifique, du cannibalisme et autres métamorphoses en créatures occultes.

Crise de la quarantaine

Santa-Clarita-Diet-image-critique-drew-barrymore-manger-viandeSanta Clarita Diet, est clairement une série sur la crise de la quarantaine. Joel et Sheïla, ce joli couple de carte postale, ensemble depuis le lycée et parents d’une gentille et intelligente jeune fille, vont voir leur vie transformée quand Sheïla commence à embrasser son « dark side » et ce changement viscéral, sans se poser de questions. Rejetant ainsi toute forme de contenance et de bienséance, la voici débridée, folle, en proie à ses désirs et instincts primaires, profitant des « bienfaits » de la chair humaine et bien loin de continuer à se contenter de cette vie bien cadrée, propre et bien sur soi. L’intérêt de Santa Clarita Diet réside bien dans cette vision décalée de ce passage de la vie difficile pour certains couples, qui se retrouvent après autant de temps passé ensemble, forcé à changer leurs vies, par nécessité et santé mentale. Et si la raison de changer de vie parait « folle », elle n’en est pas moins naturelle si ce n’est importante pour le bien-être de cette famille.

Sheila n’a pas peur d’aimer la viande

Alors qu’une vie de zombie pourrait décontenancer n’importe quel humain, ici, le personnage incarné par Drew Barrymore est loin de la caricature de la créature défraîchie ou décomposée qui va manger des cerveaux et gémir des syllabes incompréhensibles. Sheila continue à fonctionner, ressentir des choses très humaines malgré la métamorphose que la nature (ou autre) lui a imposé, l’obligeant à outrepasser les codes de la morale.

Le genre est toujours un prétexte. Une métaphore pour remettre en question l’humain, ses origines et sa bestialité, et Santa Clarita Diet ne déroge pas à la règle. Si la série est bien évidemment une comédie parfois burlesque, parfois décalée, avec des punchlines drôles et bien choisies, elle est aussi une satire de la vie contemporaine, de cette soif de matérialisme et de réussite de vie comme le veulent les codes de la vie sociale. Elle amuse, elle fait réfléchir, et elle détone avec son genre. De quoi faire d’elle une série qui vaut le détour.

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Pour le meilleur et peu mieux faire

Si Joel et sa fille acceptent Sheila malgré sa transformation, ils n’en seront pas moins transformés eux aussi, de l’adolescente qui s’émancipe et cherche à se découvrir, au mari aimant qui s’assume et qui tente de prendre les choses en mains malgré tout. Et c’est ce qu’on aime dans Santa Clarita Diet, cette fraîcheur à coup de morale bien choisie, qui détone avec le côté bien gore et bien horrifique de la série.

Si Santa Clarita Diet a clairement un potentiel indéniable en termes de comédie transgressive et décalée, elle reste cependant assez timide vis-à-vis de ce que certaines situations et scènes de comédies peuvent proposer. Il faudra au moins trois épisodes au spectateur pour adhérer complètement au concept et prendre du plaisir dans ces tueries et autres massacres gentillets.

Cependant Santa Clarita Diet reste une série assez fraîche dans son ensemble, servie par des acteurs heureux et habités. Même Timothy Olyphant, dont le registre habituel est bien loin de celui de Santa Clarita Diet, semble prendre du plaisir et adhérer au concept de cette mère de famille mangeuse de chair humaine. Une jolie série divertissante et fraîche, à binge-watcher un week-end pluvieux au fond de sa couette, avec une belle assiette de charcuterie, histoire de rester dans le délire viande.

Crédit photo : ©Netflix

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