Caïn, le flic à roulette à langue bien aiguisée, est de retour pour une saison 3 ce soir sur France 2. Critique du premier épisode. (Légers spoilers)
Fans de polars et d’humour noir, réjouissez-vous ! Fred Caïn et son équipe du SRPJ de Marseille reviennent sur nos écrans pour une saison 3 inédite. Une nouvelle saison remplie de nouveaux criminels et de répliques bien ciselées sur un fond d’intrigue qui risque de mettre à mal les personnages principaux jusqu’à les pousser dans leurs derniers retranchements.
Avec 3,9 millions de téléspectateurs, la série policière co-créée par Bertrand Arthuys et Alexis Le Sec remporte un vif succès et une saison 4 est d’ores et déjà en préparation. That’s how they roll.
Dans le premier épisode de cette saison 3, Caïn et Delambre sont confrontés à une affaire particulière : des corps apparaissent dans la morgue de la SRJP. Ils ont été placés là par un mystérieux homme masqué. Chaque corps à la particularité d’être celui d’une personne qui avait été considéré comme coupable dans une affaire homicide avant d’être blanchi. Pour résoudre cette enquête, la petite famille du SRPJ reçoit l’aide d’un ancien flic à la retraite (sur)interprété par Pascal Legitimus. Parallèlement, Ben, le fils de Caïn, se retrouve impliqué dans un trafic de drogue.
Fil blanc devient rouge
Ce premier épisode avec sa résolution simple et classique n’apporte rien de nouveau dans le genre policier mais il permet de cimenter les bases de la grosse nouveauté de cette saison : le feuilletonnant. L’implication du fils de Caïn dans une sombre histoire va venir bousculer les protagonistes et les forcer à s’impliquer personnellement.
Car la puissance de Caïn ne se trouve pas dans ses intrigues (qui malheureusement sont un peu trop facile à résoudre comme dans tous les cop-shows) mais dans l’écriture de ses personnages. Comme dans les séries américaines, l’intrigue sert aux personnages plutôt que l’inverse. Elle permet de les faire avancer, d’exposer de nouvelles facettes et de les faire évoluer dans leur travail et leur relation. Et la mise en place de ce feuilletonnant qui touche de plein fouet la vie personnelle de Caïn et ceux qui l’entourent ne peut qu’intensifier leur développement et leur donner une nouvelle dimension qui va bien au-delà du rôle de flic qui arrête le méchant vilain de la semaine.
Bruno Debrandt incarne toujours avec justesse et brio ce personnage cynique, fonceur, dragueur mais aux couches psychologiques multiples. De son handicap, il en a fait une force, parfois même un détail aux yeux du monde. Sa chaise roulante est devenue son armure. Mais toute armure possède un point faible et celui-ci est incarné en la personne de Ben. Il est le seul capable de blesser son père en lui rappelant, par inadvertance, son statut d’homme coincé à vie dans un fauteuil roulant. L’interprétation est d’une telle finesse que le spectateur n’a pas pitié pour Caïn mais souffre vraiment avec lui.
Duo de choc
Un autre point fort de la série est le duo de flic formé avec Caïn et Delambre. Malmenée par Caïn en début de série, Delambre s’est affirmée pour devenir une flic forte de caractère, capable de tenir tête à Caïn tout en lui faisant confiance dans ses techniques d’enquêtes atypiques. Ils sont désormais sur un pied d’égalité (ou roue) ils se respectent et s’admirent l’un l’autre.
Comme pour beaucoup de duos homme/femme forts à télévision, le « vont-ils ? Vont-ils pas ? » pointe son nez avec dans ses bagages sa fameuse tension sexuelle qui a fait vaciller de nombreux fans de X-Files auparavant, puis ceux de Castle ou Bones. Caïn n’échappe pas à la règle (les mauvaises langues diront « cliché »). L’alchimie entre les deux personnages crève l’écran. Les joutes verbales entre ces deux flics sont tellement délicieuses qu’importe s’ils passent le point de non-retour tant que l’intelligence et l’impertinence des dialogues sont toujours au rendez-vous.
A suivre
Malgré quelques faiblesses d’écriture et de rythme, Caïn est un excellent divertissement policier du vendredi soir porté par des personnages profonds et complexes aux dialogues mordants. L’arrivée du feuilletonnant ne pourra que ravir les amateurs du genre et titiller leur curiosité.
Caïn, le vendredi soir à 20h55 sur France 2
Crédits photo : © François Lefebvre ©France2
Connecte tes Neurones à Brain Damaged sur