Accueil » Series TV » Game of Thrones cité par un ministre hollandais

Game of Thrones cité par un ministre hollandais

2 juin 2013, 15h05 0

Frans Timmermans, ministre hollandais des affaires étrangères, a cité longuement la saga Game of Thrones dans un discours sur l’état de l’Europe.

Frans Timmermans, ministre hollandais des affaires étrangères, fait partie des personnalités politiques qui assument leur goût pour la popculture, le cinéma, la télévision. Il avait été remarqué en 2009 lors d’une conférence TED où il avait fait des références à Pirates des Caraïbes. Invité lors d’une conférence Zeitgeist de Google, il a cette fois pris comme fil conducteur six citations de la série Game of Thrones.

Frans Timmermans est intervenu pour présenter sa vision des défis qui attendent l’Europe actuellement. Il les résume par la citation connue même de ceux qui n’ont jamais vu la série : « L’hiver vient » ou « Winter is coming » en V.O. Selon lui, comme les personnages de Westeros, les Européens sont divisés en plusieurs catégories. Il y a ceux qui veulent se cacher car ils pensent que les difficultés sont insurmontables. Pour d’autres, c’est l’opportunité de montrer la force dont on est capables. Le ministre pense que le contrat social mis en place en 1945 ne peut plus exister sous sa forme actuelle et qu’il faut faire des réformes pour le renouveler et donc le sauver. La société, explique-t-il, a atteint un tel niveau de confort qu’elle doit considérer l’hypothèse que celui-ci peut baisser pour pouvoir le maintenir sous une autre forme.

La deuxième citation qu’il fait est « La peur est plus tranchante qu’aucune épée ». Selon Frans Timmermans, c’est la peur que les choses aillent mal qui paralyse l’action politique. La troisième n’est autre que « Quand la neige tombe, et que le vent blanc se lève, le loup solitaire meurt mais la meute survit. » Le ministre souligne que l’Europe n’a pas encore trouvé la solution pour un bon équilibre entre respect des individualités et l’appartenance à la communauté.

« La plupart des hommes préfèrent nier une vérité difficile plutôt que de l’affronter» continue-t-il. Le ministre explique que l’Europe a toujours cherché à blâmer quelqu’un quand quelque chose ne va pas au lieu de chercher à voir d’où vient le problème. S’il n’y a plus qu’une minorité (plus ou moins forte) à blâmer les étrangers, c’est au tour de l’Union Européenne d’être devenue un bouc émissaire. Certains affirment ainsi qu’il suffit de quitter l’UE pour que tous les problèmes soient résolus. Le Président de la République François Hollande est l’objet à cette occasion d’une pique : pour Frans Timmermans, il est incapable de réformer son pays et il propose la solution contraire à celle des souverainistes avec un gouvernement européen en pensant que ça résoudra tous les problèmes. Selon le ministre hollandais, il a tout autant tort car il ne faudrait aller vers aucun de ces deux extrêmes.

« Un homme qui ne veut pas écouter ne peut pas entendre. » Frans Timmermans pense que la solution aux problèmes actuels se trouvera en combinant la capacité des nouvelles générations à analyser rapidement un grand nombre de données et celle des générations précédentes qui ont beaucoup plus appris à étudier et comprendre le contexte des problèmes. C’est ce qui à terme permettra, selon lui, de renforcer la légitimité des institutions. Pour lui, les eurosceptiques l’emportent car ils mettent en avant dans leurs discours des arguments moraux, l’intérêt commun. Les défenseurs des institutions, d’un travail en commun doivent faire de même et faire comprendre à la population que les problèmes ne pourront être résolus qu’en groupe.

Frans Timmermans termine avec une expression qui fait rire le public : « Si on meurt, on meurt. Mais d’abord, on vit. » Qu’on soit ou pas d’accord avec lui, reconnaissons au ministre des affaires étrangères hollandais son sens de la formule et son talent oratoire.