Découvrez l’avis du Cerveau pour la série Sam, adaptation française de la série danoise Rita, avec Mathilde Seigner dans le rôle d’une professeur de français rebelle.
Ce soir à 20h55, débarque sur TF1 Sam, une adaptation française de la série danoise Rita, fière de 3 saisons au Danemark, écrite par Claire LeMaréchal et Stéphanie Tchou-Cotta. Dans le rôle-titre, Mathilde Seigner, accompagnée de Fred Testot pour lui donner la réplique. Une production édulcorée façon TF1 qui étonne quand même, car même si elle part comme un remake, Sam réussit le challenge de se créer sa propre identité.
Mathilde Seigner en série
Pour ceux qui ne connaissent pas Rita, (disponible sur Netflix) Sam suit les péripéties d’une prof pas comme les autres. Mère de famille, rebelle, grande gueule, Sam est une professeur de français au collège qui n’a pas la langue dans sa poche et une attitude parfois adulescente et loin de ses responsabilités d’adulte. Mère de 3 enfants, Sam est une femme pas comme les autres, entre son combat pour protéger les enfants et son envie de liberté.
L’un des plus grands atouts de ce « remake » à la française est Mathilde Seigner qui passe du grand au petit-écran. Un rôle comme un gant pour l’actrice à la grande gueule et très nature. Mathilde est sans conteste l’actrice qu’il fallait pour incarner cette femme haute en couleur, rebelle, loin des conventions, mais qui incarne un métier très conventionnel. Sam est sans conteste le rôle qui se rapproche le mieux de la nature et du caractère de cette actrice caméléon, dont la participation à cette production donne un cachet considérable. Dans certaines séquences on ne voit d’ailleurs qu’elle, oubliant ceux qui lui donnent la réplique, portant la série à elle seule.
La femme dans tous ses états
Sam est une histoire de femme écrite par des femmes. A contrario de la série originelle danoise, créée et écrite par un homme, Sam est écrite, réalisée et produite par des femmes, ce qui donne une perspective nouvelle et inédite dans l’écriture des personnages face caméra, notamment ceux féminins. Surtout pour cette anti-héroine avec ses atouts, ses forces et ses faiblesses, comme le laisse entrevoir les premiers épisodes. Qui de mieux pour parler de femmes que des femmes, n’est-ce-pas ?
Copie quasi conforme
Ceux qui ont vu Rita ne s’étonneront pas de reconnaître dans le premier épisode de la série Sam une histoire et des séquences conformes à la série originelle danoise. On retrouve ainsi ses enfants conformes à ceux présentés dans la série danoise et faces aux mêmes enjeux de la vie, dont celui de grandir avec une mère adulescente et sans retenue. Sam va retrouver l’amour de sa jeunesse qui n’est autre que le père de la fiancée de son fils. Elle « baise » avec le proviseur, corrige les fautes des tags dans les toilettes et se tape des coups d’un soir qui s’avèrent être parent-d’élève.
Un bis-repetita qui force à se demander si le rachat des droits de la série a forcé le recyclage des mêmes intrigues, bridant les créatrices de la série dans leur créativité. Cependant, Sam arrive à se créer sa propre identité, notamment avec les intrigues secondaires liées aux interactions aux élèves. De quoi offrir à ceux qui ont vu Rita quelques petites choses nouvelles à se mettre sous la dent.
Franco-française
Sam reste quand même une série franco-française malgré son héritage danois. Avec son esthétique très estampillée TF1 et des seconds rôles assez transparents comme dans beaucoup de productions portées par une actrice de renom, Sam est une série qui ressemblerait parfois à Victoire Bonnot ou Joséphine Ange Gardien. Elle possède cette candeur dans l’écriture de ses intrigues à la moralité facile, afin de contenter et distraire toute la famille devant l’écran. Une candeur très française, et très TF1, en se permettant quand même quelques séquences et dialogues osés ou borderlines, loin des codes de diffusion de cette même chaîne : des scènes de sexe décalées aux usages de drogues.
Des prises de risques qui fonctionnent et font l’atout charme de Sam qui reste une série codifiée par la norme de ce qui se voit en France. Certains sujets osés, comme l’amour adolescent à sens unique ou la découverte de son homosexualité sont traités avec si ce n’est de la candeur, beaucoup d’innocence. Ce qui détonne avec le caractère et le jeu de Mathilde Seigner, véritable pilier de Sam.
Divertissement du lundi soir
Là où Sam réussi à se distinguer de Rita est en s’attaquant dans ses intrigues épisodiques à des sujets concernant la scolarité française, cette culture du mérite et les difficultés de certains profs à se faire respecter ou obéir. De ce que le Cerveau a vu, on est loin de l’école égalitaire danoise, créée pour traiter les élèves comme des citoyens tous égaux, dans leur manière d’apprendre ou d’être notés. Ici, on met bien en avant la pression scolaire sur les élèves, dans leurs échecs et leurs réussites. La vie scolaire à la française est très réaliste, et les scénaristes semblent vouloir la dépeindre sous toutes les formes sans pour autant prendre de position sur les méthodes d’apprentissage.
Si Sam réussit le pari d’adapter une série Danoise sans fausse note tout en s’offrant sa propre identité, la série souffre de quelques faiblesses qui sont propres aux séries françaises, même si l’on tente de les gommer. Elle reste quand même un divertissement distrayant du lundi soir, conformes aux attentes de diffusion de TF1, même si elle pousse un peu les limites et flirte avec ce qu’on ne voit que rarement en Télévision, ce qui est une bonne nouvelle et renouvelle un peu le paysage des séries produites en hexagone. Pour savoir si Sam aura encore plus d’autonomie et des intrigues plus osée, il faudra voir la suite, le lundi soir, à 20h55.
Crédit : ©TF1
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