Critique de Selfie, nouvelle comédie ABC avec Karen Gillan et John Cho, sorte de My Fair Lady moderne.
Karen Gillan (Doctor Who) a traversé l’Atlantique et se retrouve dans Selfie, une comédie créée par Emily Kapnek (Suburgatory), dans laquelle elle a troqué son accent écossais contre un accent américain. Gillan joue Eliza Doolittle, une jeune fille obsédée par elle-même et son image sur les réseaux sociaux. Le jour où elle subit une humiliation et que son image est entachée, elle va faire appel à Henry (John Cho), un homme capable de redorer son image publique. Mais avant d’être cette fille égoïste et narcissique, Eliza était le vilain petit canard, la fille moche de l’école qui s’est transformée en cygne et qui est aujourd’hui populaire. Une revanche sur la vie donc.
Selfie se veut être une version moderne et comique de My Fair Lady ou un homme accepte de rendre une jeune fille plus présentable.
Les réseaux sociaux, le mal de la société
Selfie tente d’être dans l’air du temps en utilisant internet et les réseaux sociaux. Eliza est le résultat d’une société de plus en plus égoïste. Le but de la série est de montrer à quel point la société et les jeunes d’aujourd’hui sont plus préoccupés par leur “amis” Facebook que par les vrais gens dans la vraie vie. Ils ne prennent jamais le temps de discuter avec les gens proches d’eux. Le message est noble mais la série pour le moment enchaîne les clichés. Et même si elle veut nous montrer le bon côté d’Eliza, c’est pour l’instant très moyen. Les seules choses qui retiennent notre attention pour l’instant, ce sont Karen Gillan et John Cho qui sont la force de la série. Même si les personnages sont pour l’instant caricaturaux, ils arrivent à leur donner un peu de relief. Mais on rit très peu et les gags sont peu originaux comme la scène du vomi dans l’avion.
Les opposés s’attirent
On sent rapidement une attirance entre les deux personnages principaux qui sur le papier sont à l’opposé l’un de l’autre. Elle est obsédée par les réseaux sociaux et sa popularité qu’elle jauge en fonction du nombre de followers qu’elle a, lui déteste tout ça. On est là face à un cas typique des opposés qui s’attirent. Lui va faire en sorte de la rendre moins superficielle et elle va tenter de le décoincer un peu. C’est extrêmement cliché mais les acteurs sont suffisamment bons pour faire passer la pilule. Sans Karen Gillan et John Cho, la série serait bien fade. Les deux ont une belle alchimie à l’écran et il sera intéressant de voir si la série décide de jouer au fameux “will they/won’t they” ou s’ils resteront strictement sur le plan de l’amitié. Tout laisse à croire qu’il franchiront éventuellement le pas.
Bien évidemment il est trop tôt pour dire si la série tiendra sur la longueur mais il y a un petit côté romantique et quelques moments touchants entre Henry et Eliza. Le pilote a clairement des problèmes mais il tente surtout, comme tout pilote, d’exposer ses personnages avant de les développer plus dans les épisodes suivants. Mais c’est une comédie et Selfie devra être plus drôle pour fonctionner et arrêter de se reposer sur les clichés de base de la fille superficielle et du garçon coincé. Selfie devra aussi être plus subtile dans sa dénonciation de l’impact des réseaux sociaux sur la société d’aujoud’hui.
Crédits images ©ABC
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